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L’Express du Faso N° 3605 du 11/9/2013

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Marche de protestation de l’opposition politique : ni Sénat, ni révision de l’article 37, ni référendum au Burkina Faso
Publié le lundi 20 janvier 2014   |  L’Express du Faso


Marche-meeting
© aOuaga.com par A.O
Marche-meeting de l`opposition : des milliers de personnes dans la rue à Ouagadougou
Samedi 18 janvier 2014. Ouagadougou. Des milliers de personnes ont marché dans les rues dans le cadre de la Journée nationale de protestation de l`opposition contre le Sénat et la modification de l`article 37 de la Constitution


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Après le 29 juin et le 28 juillet dernier, l’opposition politique burkinabè a organisé le samedi 18 janvier 2014, une journée de protestation contre la mise en place du Sénat, la modification de l’article 37 et la vie chère sur toute l’étendue du territoire national. Dans la province du Houet, ses militants et sympathisants ont investi la place Tiéfo Amoro, point de ralliement pour la cause. « Non à la modification de l’article 37 » ; « Non à l’instauration du Sénat ». Ces deux phrases ont été maintes fois scandées par les marcheurs. Organisée par la coordination provinciale de l’opposition politique, la marche a connu la présence de plusieurs organisations de la société civile, luttant pour la même cause. Il s’agit du « Mouvement en rouge », du « Balai citoyen », du « Mouvement ça suffit »…Avant le départ de la place Tiéfo Amoro, le coordonnateur provincial des activités de l’opposition politique, Moussa Zerbo de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), a invité les marcheurs à manifester leur mécontentement de façon pacifique. « Nous ne casserons pas de feux tricolores, encore moins brûler des pneus sur le goudron. Si nous le faisons, se serait contre nous-mêmes… ». Pacifique, la marche de Bobo l’a été. Du départ jusqu’à l’arrivée, aucun incident n’a été enregistré. Partis du point du ralliement, les marcheurs ont rejoint le boulevard de la l’Indépendance qu’ils ont emprunté jusqu’à la gare SOGEBAF. De là-bas, ils sont passés devant le monument de la Confédération africaine de football (CAF) avant d’emprunter l’avenue de la Liberté pour rejoindre la place Tiéfo Amoro. Le message des organisateurs après la marche a été le même. « Il n’y a pas question que l’article 37 de la Constitution soit touché. Quant au Sénat, il est budgétivore et inutile », disent-ils. Cette fois-ci, l’opposition n’a pas voulu adresser une correspondance aux autorités. «Nous leur avons adressé deux lettres qui sont restées sans suite. Nous n’allons pas ajouter une troisième », soutient Moussa Zerbo. Cette marche selon l’opposition est l’Acte I de plusieurs autres activités si le pouvoir ne renonce pas aux projets de modification de l’article 37 et de la mise en place du Sénat. La marche du 18 janvier 2014 a connu la présence de certains démissionnaires du parti au pouvoir. En effet, avant le départ des manifestants, Sidi Sanogo, ex-militant du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) Houet était présent aux côtés des organisateurs. C’est également le cas de Té Gandi Sanou, ex-député à l’Assemblée nationale et ex-militant du CDP province des Banwa. Des artistes engagés et qui appuient la position de l’opposition ont ensuite continué le mouvement du jour par des prestations ouvertes au public.

Le constat à Ouagadougou.

« La pluie du changement vient de tomber » ; « non au pouvoir à vie » ; «non au Sénat » ; « non à la modification de l’article 37 » ; « Blaise dégage ». Sont autant de slogans hostiles au régime en place, scandés par les manifestants, sympathisants de l’opposition. Partis de la place de la Nation et après environ deux heures de marche sous la pluie à travers quelques artères de la capitale, ils sont revenus au point de départ pour écouter les messages des leaders de partis politiques de l’opposition. « La roue de l’histoire, selon Saran Sérémé est en marche et celui qui veut l’arrêter sera emporté par cette roue ». « Femmes, jeunes, commerçants, travailleurs, élèves et étudiants, société civile, vous êtes ici parce que vous voulez la liberté, la démocratie. Votre mobilisation d’aujourd’hui est historique. Le monde entier sait maintenant qu’au Burkina Faso, le peuple s’est mis débout pour dire non au Sénat et à la modification de l’article 37 de la Constitution. Cette journée de protestation est déjà un succès non pas pour l’opposition mais l’ensemble du peuple burkinabè qui lutte pour l’alternance », a déclaré le Chef de file de l’opposition politique, Zéphirin Diabré. Par ailleurs, il a indiqué qu’il faut que le Président du Faso sache que le Burkina Faso n’est pas « un royaume où on meurt au pouvoir, mais une République où les hommes passent et les institutions demeurent ». Pour lui donc, « il n’y aura ni Sénat, ni révision de l’article 37 au Burkina Faso ». Pour cela, il a lancé un avertissement ferme et solennel à la FEDAP/BC qui appelle à la candidature du Président du Faso, en 2015. « L’opposition politique réclame sa dissolution immédiate car en tant qu’association, elle joue également le rôle d’un parti politique », a souligné Zéphirin. Des démissionnaires du CDP étaient à cette marche-meeting de l’opposition. « Le CDP est en train de voler en éclats et je salue le courage des démissionnaires. Roch, Salif, Simon, le Larlé naaba et tous les autres, nous sommes convaincus que votre présence à notre sein va fortifier l’opposition. Vous êtes maintenant dans le camp du peuple. C’est à vous de nous donner la preuve palpable que vous êtes des opposants sincères. J’invite tous ceux au CDP qui hésitent encore qu’ils prennent leurs responsabilités et qu’ils quittent le navire pendant qu’il est temps », a dit le Chef de file. « L’alternance, selon lui, ne viendra pas seulement des partis politiques de l’opposition mais de tout le peuple burkinabè », a-t-il ajouté. Aussi, Zéphirin Diabré appelle-il « tout le peuple au rassemblement, à l’union ». « L’opposition politique rassure les pays amis du Burkina Faso que le changement n’entrainera ni chaos, ni instabilité et encore moins une guerre civile car le peuple burkinabè est mature », a conclu Zéphirin Diabré.

Une mobilisation et une marche pleines de maturité

Au vu de la mobilisation de la journée de ce samedi 18 janvier, Zéphirin Diabré l’a qualifiée « d’historique ». Hommes, femmes et enfants de toutes les catégories socioprofessionnelles avaient investi la place de la Révolution à Ouagadougou et ce, dès 7h30 malgré la pluie qui s’abattait sur la ville. En de petits ou de grands groupes, les jeunes, sifflets ou pancartes en main, rejoignaient les autres. « By by Compaoré ; Non au pouvoir à vie ; Soutien à Rock, Simon, Salif ; Non à la modification de l’article 37 ; Non au referendum ; Non au sénat ; Blaise 27 ans et après ?...» sont les messages que l’on pouvait lire sur les pancartes. Sur le podium, Smokey, l’un des artistes initiateurs du mouvement « Balai citoyen » ne manque pas d’assener en ces termes : « l’alternance ou la mort, nous vaincrons », que la foule reprenait en refrain.

Entre l’ambiance et l’attente, la foule applaudit l’arrivée aux environs de 9h30 de Me Stanislas Sankara, Rock Marc Christian Kaboré, Victor Tiendrébéogo, le Larlé Naaba Tigré et Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition. Etaient également présents Saran Séré/Sérémé, Ablassé Ouédraogo, tout le gota des partis de l’opposition. Simon Compaoré, ex-maire de Ouagadougou, lui ne rentre pas officiellement. La mine serrée à la limite enragée, il est venu du côté de la foule et voulait y rester au milieu d’elle malgré son mal de pied. Les invitations des organisateurs à rejoindre la tribune officielle ne trouveront de réponse satisfaisante. Simon préfère rester débout dans la foule pour dire non au régime Compaoré. Il a fallu l’insistance de Smokey et Sams’k le Jah pour que l’ex-maire de la capitale prenne place non aux côtés des officielles, mais sur celle réservée à la presse.

Il est revenu à Boukari Kaboré dit le Lion de donner les consignes de la marche qui démarrera vers 10h30. De la place du rassemblement en passant par l’avenue Kwame N’Nkrumah, les marcheurs ont scandé toute sorte de message de protestation contre le pouvoir à vie, la modification de l’article 37, la mise en place du sénat…. Devant la grande Cathédrale, des marcheurs se sont mis à genoux pour implorer Jésus à éclairer le président Blaise Compaoré sur ses ambitions politiques. « Jésus ! Dite à Blaise de quitter le pouvoir », ont-ils imploré. Le moins que l’on puisse dire est que la marche du 18 janvier s’est déroulée dans la discipline. Aucune casse, aucun débordement. Un comportement de maturité que le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré a salué avant d’inviter le peuple à continuer la lutte jusqu’au changement.

Ce qu’il ont dit après la marche

Zéphirin Diabré, Chef de file de l’Opposition

« En principe, une telle mobilisation doit interpeller »

« C’est une grande mobilisation aussi bien à Ouagadougou que dans les autres régions du pays. Une détermination des manifestants à barrer la route à toutes tentatives d’instaurer un pouvoir à vie et le Sénat. Et surtout, vous l’auriez remarqué, la manifestation s’est déroulée dans une grande discipline et un sens élevé de responsabilité. Aucun feu rouge, aucun emblème, aucune échoppe de commerçant, aucun building n’a été dégradé. Nous avons à faire à une opposition responsable et prête à assumer les fonctions de l’Etat. Nous attendons que le président Blaise Compaoré prenne conscience de ce que la population demande aujourd’hui à savoir l’abandon de son projet de révision de l’article 37 de la Constitution et le Sénat. En principe, une telle mobilisation doit interpeller. Nous attendons son message par rapport à ces questions. Une marche peut bien faire changer les choses. La preuve, quand nous avons marché, le Sénat n’a pas été mis en place. Nous sommes une opposition ouverte, nous avons un travail de conscientisation. Ils (Roch, Salif, Simon, le Larlé Naba Tigré) de l’autre côté de la barrière se sont rendus compte que nous avons raison et que l’histoire nous a donné raison. Pour nous, s’ils nous rejoignent, nous sommes prêts à les accueillir parce que nous sommes une force de rassemblement. Nous avons actuellement un objectif commun qui est d’empêcher coûte-que-coûte la mise en place du Sénat et la révision de l’article 37. Quand on aura réussi ça, on aura ouvert un nouveau chapitre dans l’avenir politique et démocratique de ce pays-là ».

Roch Marc Christian Kaboré, Chef de file des démissionnaires du CDP

« Le peuple apprécie notre position »

« C’est une grande manifestation, je pense qu’il faut apprécier la participation du peuple burkinabé et surtout le calme et la sérénité dans lesquels ça s’est déroulé. Il faut féliciter tout le monde et je pense que notre position qui était de quitter le parti majoritaire a permis au peuple de nous reconsidérer dans une autre dimension à savoir que désormais, nous sommes sensés rouler ensemble pour les combats futurs. Et je crois que c’est ça qui fait également que le peuple apprécie notre position ».

Aziz Sana, leader du « Mouvement ça suffit »

« Espérons que le message va passer auprès du président de la République »

« La marche répond à l’objectif de la création de notre mouvement. C’est pourquoi, nous y avons pris part à savoir entre autres non au Sénat, non à la mal gouvernance, oui à la liberté d’expression. Nous participons de façon physique à cette marche. Notre mouvement est composé d’une coordination nationale avec des représentations à Ouahigouya, Réo et Bobo-Dioulasso, avec un bureau national comprenant 17 personnes. Nous agissons par l’intermédiaire de deux canaux, les média à travers internet et les fora, et physiquement. Nous sommes très satisfaits de cette marche. A mon humble avis, il y a eu plus de monde que les deux dernières marches de l’opposition et nous espérons que le message va passer auprès du président de la République ».

Saran Sérémé, un leader de l’opposition

« Le peuple a montré qu’il est déterminé à aller au changement »

« Un pouvoir a toujours été élu par le peuple. Il y a un problème si le pouvoir ne peut pas se mettre à l’écoute de son peuple. Même si certains nombrilistes viennent dire qu’il n’y a pas de monde, ou seulement une minorité, je pense qu’aujourd’hui tout est réuni pour que le peuple s’exprime. Malgré la pluie et le vent, le peuple a montré qu’il est déterminé à aller au changement. Maintenant, si d’autres continuent de croire qu’ils peuvent toujours rester au pouvoir parce que certains ont intérêt qu’ils restent, en ce moment on ne pourra pas bloquer le peuple dans sa réaction ».

A Ouahigouya

Les marcheurs ont emprunté les artères de la ville pour dénoncer la gouvernance du régime en place.

Opposition, société civile, les démissionnaires du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et bien d’autres sympathisants ont manifesté à travers les axes stratégiques de la ville pour barrer la route à la « patrimonialisation du pouvoir », disent-ils. Le grand marché, boutiques et autres points de vente sont restés fermés. « Non à la mise en place du Sénat et à la révision de l’article 37», était le leitmotiv des manifestants. « Nous avons l’adhésion entière et totale de la population. Pour les prochaines fois nous allons faire plus. Pour l’heure, nous n’allons pas déballer notre stratégie de mobilisation, mais vous serez surpris de notre force de frappe dans les prochains jours », a laissé entendre Mamadou Ouattara, ancien membre du bureau provincial du parti au pouvoir. Le représentant du chef de file de l’opposition au Yatenga, Abdoulaye Ouédraogo, dans le rang des marcheurs également s’est dit « dépassé par la mobilisation ». « Pour les fois à venir, nous allons redoubler d’efforts pour mobiliser tous les villages et les secteurs de Ouahigouya », a-t-il ajouté. « Le départ de Blaise Compaoré du pouvoir dépendra de sa réponse face à la manifestation de ce jour. Et nous sortirons plus nombreux s’il persiste », a-t-il prévenu. Réunis au siège du Mouvement burkinabé des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) avant le départ pour la marche, hommes, femmes et jeunes se sont encouragés tout en gardant l’espoir que le changement est proche. Parmi les marcheurs, on notait la présence des ex-ténors du CDP dans la Yatenga tels que Salam Ouédraogo dit « Docteur », Ouédraogo Boureima dit « Matourkou », Ouattara Mamadou et Ouédraogo Boubacar. Firmin OUATTARA

Ofirmin@yahoo.fr

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