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De l’engagement constructif et du leadership : Pourquoi il faut un référendum sur l’article 37 ?
Publié le lundi 20 janvier 2014   |  L’Hebdomadaire


Conseil
© aOuaga.com par A.O
Conseil constitutionnel : le nouvel ambassadeur de France au Burkina reçu en audience
Mercredi 16 octobre 2013. Ouagadougou. Le président du Conseil constitutionnel, Albert Dé Millogo, a reçu en audience le nouvel ambassadeur de France au Burkina, Gilles Thibault. Photo : Albert Dé Millogo, président du Conseil constitutionnel


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La rentrée politique du CFOP aura son pendant vu le départ d’un triumvirat ambitieux du CDP. Pour toutes les ambitions républicaines sincères, le président Albert Dé Millogo a accordé au quotidien le pays en date du 22 octobre 2013 un entretien.



Il relevait avec sagesse, l’application stricte du parallélisme des formes, cher aux juristes  : « il suffit de faire une révision de la constitution et en ce moment, le problème ne se posera plus. L’on a révisé la constitution pour mettre le Sénat, et maintenant, il faut la réviser pour l’en extraire ».

Les oppositions politiques (CFOP, Triumvirat, révolutionnaires Sankaristes, fiers néolibéraux, marxistes non repentis ; ADF-RDA, UNDD) ont la responsabilité de produire une interprétation unique de cet oracle du Président Millogo, au-delà de leur attaque frontale contre le Sénat, institution de la République, d’anticiper sur l’inéluctabilité de sa mise en place conformément à la Constitution de la IV République.

La corruption des urnes est une lubie des élites

Citoyens, nous souhaitons que la raison l’emporte et disposons de deux moyens pour agir : le référendum pour lequel j’ai souscrit depuis deux ans puisque la souveraineté appartient au peuple pour trancher les différends.

Vu le paysage politique en gestation, l’on peut parier sur un rare moment démocratique semblable à la mise en ballotage du Président Lamizana par le candidat de l’UNDD, preuve que la corruption des urnes est une lubie des élites. Ou bien les négociations et arrangements « constitutionnels » domaine réservé à nos politiciens représentatifs pour une réconciliation retentissante.

S’ils n’y parviennent pas au moyen du dialogue républicain, deuxième cas, alors la dissolution de l’Assemblée, geste politique fort en faveur des mille ambitions, pour refléter le poids réel de chaque famille politique se profilerait.

Mais elle n’est point adaptée. Plus que n’importe quel parti, l’ADF-RDA peut-il prendre ce risque ? Sa simple évocation donne donc au Président Compaoré une nouvelle corde à son arc. Il peut gagner un référendum sur son leadership dont l’excellence saute aux yeux dans notre sous–région convulsée.

Dissoudre l’Assemblée pour aller non pas à une Constituante chère à l’UNDD pour un nouveau consensus (la Constituante ne se justifie que si l’on change le régime présidentialiste pour le semi avec une Assemblée votant et démettant l’Exécutif, alors là bonjour les enchères, coups de pied et l’instabilité institutionnelle ; étant du Nayala, les virilités à l’Assemblée m’arrangent, la lutte ne nous dérange pas même si nous préférons et enseignons les vertus de la plume au plateau mossi avec quelques brefs succès) mais à des élections législatives anticipées et sénatoriales avec possibilité de candidatures indépendantes.

Comme dissoudre équivaut à faire la passe au triumvirat dont le départ ne peut que signifier un ardent désir de compétition électorale, les députés-ADF +CDP + UNDD et mouvanciers peuvent s’y opposer et valider les 2/3 pour la modification de l’article 37. C’est moins cher pour le Trésor public.

Tintamarre de casseroles contre un leadership avéré

Le bloc Cfop + Triumvirat, hétéroclite donc en rivalité d’office, aura fort à faire pour cette année 2014 décisive pour empêcher (effort à visée vide) l’opérationnalisation du Sénat et suivant le déverrouillage de l’article 37. Une coalition hétéroclite qui le dispute au tintamarre de casseroles contre un leadership avéré, voilà le pari soumis au peuple.

Le pouvoir peut aussi faire un geste constructif en acceptant de partager le quota des sénateurs nommés avec les futurs Présidents du Parlement bicaméral (UNDD + ADF-RDA y gagnent). Dans tous les cas de figure, pour un républicain, la raison et le bon sens conseillent le recours à l’arbitrage du peuple vu l’hypertrophie des ambitions et l’appétence des gladiateurs pour descendre dans l’arène. Au Faso, le cinéma, on l’aime ! Tant mieux.

Le choc des ambitions a créé ce schisme au sein du parti majoritaire précisément parce qu’en politique, la morale méconnait les ambitions illégales. Compagnons du Président Compaoré, leur départ signifie qu’ils n’ont pas obtenu son renoncement à ses ambitions aux fins de faire valoir les leurs.

Ceci prouve qu’il n’est pas sain pour la République que les politiciens jettent un voile pudique sur leurs intérêts politico-personnels pour jouer les pur-sang des étalons. Préférons le dévoilement des ambitions et le choc inhérent doit être arbitré démocratiquement. L’hypocrisie véhicule l’amertume alors qu’être défait dans les urnes est honorable. Aussi, leur départ donne de la clarté politique et de la vitalité démocratique puisqu’ils ont perdu la bataille du contrôle du parti.

L’Honorable François Compaoré et le Ministre Assimi Koanda ont gagné cette bataille politique. L’éthique veut que chacun assume pleinement ses ambitions pour espérer convertir la disgrâce en grâce. Il est alors essentiel de faire confiance aux institutions afin que, maître d’œuvre du jeu démocratique, le peuple souverain tranche.

C’est pourquoi, il faut sortir de la difficulté africaine de la limitation des mandats présidentiels alors que les présidents des partis ne mettent que rarement leur leadership au vote discrétionnaire des militants préférant une transmission de commandement dans le cercle familial comme dans les PME Unipersonnelles.

Pourquoi ? Parce que la parole africaine d’offrir une retraite tranquille à nos anciens chefs est une parole corrompue par les nouvelles élites occidentalisées. Voilà, notre faute collective. Or les inimitiés interpersonnelles, haines ancestrales trouvent là leur source et leur vitalité pérennes dans ce non renouvèlement.

Assurons-nous donc que les institutions jouent pleinement leur rôle au service de l’intérêt général au lieu de stigmatiser les ambitions légales du Président Compaoré. Ses rivaux doivent se soumettre au verdict des urnes pour le battre ou être vaincus ; douce victoire ou défaite orpheline.

« Ne boudons surtout pas nos acquis au risque de les regretter demain » nous conseille, Le Très Honorable Guillaume Soro Kigbafory, un fils précoce du continent faisant écho à Schopenhauer dans ses Aphorismes sur la sagesse dans la vie qui écrit : « Ce n’est plus souvent que la perte des choses qui en enseigne la valeur ».

Ne bradons pas notre liberté et notre stabilité. Les ambitions vont et viennent comme les impossibles chiasmes. Aussi, le sens des responsabilités et l’esprit de paix pour un arbitrage démocratique restent les seuls viatiques du triumvirat puisque seules ces deux valeurs légitiment leur départ-engagement pour la compétition.

L’offre s’est donc enrichie. Préservons la paix et la stabilité qui sont nos biens les plus précieux en évitant les difficultés qui naissent, hélas, des ambitions de nos dirigeants inadéquatement régulées. Tous les porteurs d’ambitions des oppositions sont par chance d’anciens dirigeants qui ont opéré des règlements de conflits et arbitrages au sein de nos institutions. S’ils jouent la rue contre les institutions, ils se détournent de la légitimation du politique par le haut et s’exposent et exposent tragiquement les citoyens ordinaires à des risques inutiles.

Elle n’est point la bonne mesure d’un leadership visionnaire. Plus la rue impose, diminue en raison inverse la solution institutionnelle. Il est essentiel que le leadership de nos dirigeants soit à la hauteur des enjeux de pouvoir et de contre-pouvoir institutionnels.

Burkinabè, les révolutionnaires du 4-Août ont opéré un choix destinal de nation intègre pour nous. Nous y adhérons. Il suit de là que les animateurs de nos institutions doivent poursuivre résolument et incarner cet idéal afin de mieux nous servir. Ce paysage politique en gestation promet une vie politique plus dynamique surtout si elle s’accompagne du rajeunissement–féminisation de la classe politique au lieu de consolider sa cristallisation.

Accepter le référendum révocatoire ou confirmatoire du leadership de notre Président sur l’article 37 est le seul chemin de raison disponible puisque demander aux candidats de renoncer à leurs ambitions, s’avère une tâche exorbitante.

Les négociations constitutionnelles sont une toute autre affaire et la rue ne peut les engager. La paix et la stabilité transcendent tant nos déclinaisons et nos inflexions entre républicanisme et démocratie que nos intrigues, trajectoires de vie et intérêts fluctuants au gré des allégeances auxquelles l’on souscrit ou se soustrait comme citoyens libres.

Evitons d’embrasser des illusions tragiques que tente la rue. Mais le statu quo nous est interdit. Au Président dont le flair politique a toujours prévalu de trancher le nœud gordien dans l’intérêt de la paix : ou le référendum ou la dissolution, dilemme à sa portée.

Aux citoyens de l’engagement constructif et aux leaders d’opinions de la pédagogie républicaine. Et ces actes sont d’abord l’expression d’une fraternité, d’un destin partagé. De nos manquements peut sombrer notre volonté de nation intègre et de son progrès.

Mamadou Djibo, Ph.D.

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