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Le Quotidien N° 965 du 17/1/2014

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Mouloud à Ramatoulaye : le Cheick Aboubacar Maïga II décrypte la crise islamique
Publié le vendredi 17 janvier 2014   |  Le Quotidien




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« Le soufisme face à la crise de la Oummah islamique : entre les acquis du passé et les défis du présent et du futur ». C’est sous ce thème que la communauté islamique de la Tidjania du Burkina a célébré, dans la nuit du 13 au 14 janvier 2014, la fête du Mouloud ou la naissance du prophète Mohamed, à Ramatoulaye dans la province du Yatenga. Le Cheick Aboubacar Maïga II, guide spirituel du soufisme, a appelé à l’unité des tous les fidèles musulmans. Lors de son prêche, il a souhaité la paix et la stabilité pour le Burkina.
Ramatoulaye, village de la commune de Namissiguima, fief de la confrérie de la communauté islamique de la Tidjania, a refusé du monde dans la nuit du 13 au 14 janvier 2014. En effet, des hommes y sont venus des quatre coins du Burkina et des pays voisins du Burkina pour commémorer la naissance du prophète Mohamed ou le Mouloud. Avant le début du culte, intervenu à partir de 22h, les fidèles musulmans ont fait des pieds et des mains, souvent dans la bousculade, pour rendre hommage au Cheick Aboubacar Maïga II, guide spirituel du soufisme. Ceux qui ont bravé la sécurité et l’attente ont été bénis par le guide religieux. Le Cheick qui a accordé une interview aux journalistes a appelé tous les Burkinabè, notamment les politiques, à privilégier le dialogue pour que le Burkina demeure un pays de paix et de stabilité sociale.
« Le soufisme face à la crise de la Oummah islamique : entre les acquis du passé et les défis du présent et du futur ». C’est sous ce thème que le Mouloud de cette année, le 92e célébré à Ramatoulaye, s’est tenu en présence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Prêches, témoignages sur la vie du prophète, lecture du coran et déclamations de poèmes ont ponctué le culte qui a duré toute la nuit, jusqu’au petit matin à 4 heures. Le prêche du Cheick, lu par Cheick Omar Boni, a été l’un des moments fort de la nuit du Mouloud. « Le thème nous interpelle en tant que soufistes conscients de la nécessité d’examiner les questions qui préoccupent la nation islamique et le soufisme en particulier. Celui qui observe les différentes crises dont souffre le monde musulman à l’heure actuelle pourra y déceler beaucoup de facteur dont l’abandon de l’esprit de la religion, l’analphabétisme, le chômage, la division et l’instabilité politique qui prévalent dans plusieurs pays musulmans », a relevé le guide religieux. Et le Cheick de rappeler un certain nombre de principes qui fondent le soufisme et qui sont la solution à tous les maux de l’islam d’aujourd’hui. Il s’agit entre autres de l’enracinement de la foi monothéiste dans les esprits et les cœurs, l’éducation morale et la purification spirituelle, la formation de la personnalité musulmane suivant la voie divine (la droiture générale, la droiture particulière, la réalisation du principe d’égalité, d’équilibre et de modération), la promotion de l’esprit de solidarité entre les musulmans, la diffusion de la culture islamique dans le monde, etc. Les questions touchant aux défis actuels du monde n’ont pas été occultées par le guide spirituel de la Tidjania. « Outre le défi religieux et idéologique, il faudrait que nous nous interrogeons d’abord, en tant qu’être humain, en tant que musulmans et enfin en tant que soufiste sur notre contribution à la prise en charge des questions cruciales comme le chômage, la pollution, le réchauffement climatique, les guerres, la famine, la malnutrition, les épidémies et les courants de pensées négatives incitant à la destruction des infrastructures vitales et du patrimoine humain et religieux », a-t-il dit.
Le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, très ému de l’exposé sur le soufisme, a souhaité que la coexistence interreligieuse soit toujours une réalité au Burkina.

Par Raogo Hermann OUEDRAOGO

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