Le Mouloud qui commémore la naissance du prophète Mahomet a été célébré cette année sur l’ensemble du territoire du Burkina Faso ce mardi 14 janvier 2014. La 92ème édition de cette célébration qui a lieu tous les ans à Ramatoulaye, à une quinzaine de kilomètres de Ouahigouya, sous la houlette du calife général de la Tidjania au Burkina et Imam de Ramatoulaye, le Cheikh Aboubacar Maïga II, a été rehaussée cette année par la présence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Celui-ci a reçu les "doua" (bénédictions) du guide de la Tidjania au nom du gouvernement.
«Le soufisme face à la crise de la oumah islamique: entre les acquis du passé et les défis du futur», tel est le thème de cette 92ème édition de la célébration de l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet à Ramatoulaye dans la commune de Ouahigouya. Venus des quatre coins du Burkina, du Ghana, du Mali et bien d’autres pays, les fidèles musulmans ont pris d’assaut le site dédié à cet effet, pour recevoir les bénédictions du guide Aboubacar Maïga II.
Commémorer l’anniversaire du prophète est à la fois une façon d’évoquer son message et de s’interroger sur la situation des musulmans. C’est ce qui sous-tend le thème de cette année, selon le guide de la confrérie Tidjania. «Nous les appelons à abandonner l’injustice, les agressions et au respect mutuel car il est de l’intérêt commun». Il ajoute que l’islam est contre l’intégrisme, les tueries, les humiliations et le déshonneur de l’être humain. Comme il fallait s’y attendre, l’occasion était donc bonne pour le gouvernement, représenté par le Premier ministre, de recevoir les bénédictions, afin qu’Allah épargne notre pays du pire. «Nous bénissons les dirigeants du Burkina Faso. Ils ont en charge la gestion de notre pays actuellement. Prions donc Dieu de les assister dans leur mission afin qu’ils travaillent en ayant à cœur les préoccupations du peuple. Nous demandons de nous préserver du pire pour qu’on puisse éduquer, former nos enfants et mener nos activités dans la paix. Nous demandons au Seigneur d’assister toute personne qui sera capable de bien diriger le Burkina».
Prières bien reçues par le Premier ministre, qui dit être venu au nom du président du Faso pour remercier le Cheick pour sa consistance dans la prière et les bénédictions pour un Burkina Faso de paix, de cohésion et de solidarité. Le message d’Aboubacar Maïga II est très profond dira Luc Adolphe Tiao, avant d’ajouter qu’il a appris beaucoup de choses sur les fondements de cette doctrine du soufisme. Il invite par ailleurs, les uns et les autres, à puiser des éléments qui leur permettront de vivre en harmonie avec leur religion et dans leur communauté.
Considéré comme une des grandes écoles hamawite au Burkina Faso, Ramatoulaye, il faut le rappeler, a été délimité par le Cheikh Aboubacar Maïga I. Un des grands élèves de Hamed Tidjan qui était lui aussi hamawite, le Cheick Aboubacar Maïga II (successeur de son père) est selon le Cheikh et le Chérif venu du Mali, un modèle et plein d’onction.