e bureau de la Section provinciale du Houet du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a entrepris une tournée de remerciements et d’information dans les différentes sous-sections. Celles de Toussiana et de Péni ont été visitées, le lundi 13 janvier 2014.
La section Houet du CDP avait décidé de rendre visite à ses militants pour les remercier de leur mobilisation et des efforts fournis pendant la campagne des élections couplées de décembre 2012. Mais, actualité politique exige, ce qui devait être des moments de célébration de victoires électorales, s’est transformé en rencontres d’informations et de sensibilisation à la base. En effet, le landerneau politique national connaît une véritable frénésie depuis la démission, le 4 janvier 2014, de 75 membres du Bureau politique national (BPN) du CDP, parti au pouvoir. Avec pour raisons invoquées, le manque de démocratie interne au parti, leur opposition à la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 de la Constitution qui limite à deux, le nombre de mandats présidentiels. Il faut rappeler que parmi les démissionnaires, figurent trois ex-ténors du CDP. Cela a créé un émoi certain dans les rangs du parti. D’où la décision des responsables de la Section CDP du Houet d’aller à la rencontre de ses démembrements. Pour couper court aux rumeurs.
A Péni comme à Toussiana, le scénario est le même. Le message également. Après le mot de bienvenue du Secrétaire général (SG) de la sous-section, le SG de la section provinciale, Salia Sanou, a adressé les remerciements et le point de vue du parti quant à la démission de 75 membres sur les 680 que compte le BPN du CDP. Pour Salia Sanou, SG CDP/Houet, malgré le poids politique de certains d’entre eux, il n’y a pas péril en la maison CDP. Et les raisons avancées par les démissionnaires sont selon lui « alambiquées ». Parce que la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37 pour lever le verrou de la limitation du nombre de mandats ont été prises par le CDP au cours de son 4ème congrès, alors que Roch Marc Christian Kaboré tenait les rênes du parti. Pour le représentant du CDP, il faut chercher les véritables raisons de ces démissions ailleurs. Les démissions de Roch Marc Christian Kaboré, Simon Compaoré et de Salif Diallo, entre autres, sont considérées comme une trahison du président Blaise Compaoré qui leur aurait tout donné.
Suite à l’intervention du SG provincial, la parole a été donnée aux militants pour des questions d’éclaircissement. Est-il vrai que le président Blaise Compaoré prépare son frère François à lui succéder ? Si les démissionnaires créent un parti, le CDP va-t-il l’accepter dans la mouvance présidentielle ? Comment éviter que d’autres « traitres » qui sont toujours au CDP, ne nuisent au parti ? Y a-t-il des députés parmi les démissionnaires ? C’est-là, un échantillon de préoccupations auxquelles les responsables du CDP/Houet ont dû apporter des réponses.
S’agissant du cas François Compaoré, Salia Sanou a fait savoir que le président n’a jamais dit que François va lui succéder. Il a rappelé que les mêmes rumeurs disaient déjà que François Compaoré deviendrait président de l’Assemblée nationale après les élections de 2012. Cela n’a pas été le cas. Le locataire du « perchoir » est Soungalo Apollinaire Ouattara, natif du Houet. Mais cela n’a pas mis fin aux rumeurs. Elles persistent pour prétendre que la présidence du Sénat lui est réservée. A ce poste, il deviendrait président du Faso, en cas de vacance du poste. Le hic, si cela devait arriver, est qu’il est obligé d’organiser les élections présidentielles dans un délai de 90 jours. Dans ce cas, il ne pourrait pas être candidat. C’est la loi. Cependant, rappelle Salia Sanou, « François Compaoré peut être candidat à la présidentielle, comme tout Burkinabè ».
Pour ce qui est du devenir des démissionnaires, ils n’ont pas encore adhéré à un parti, et ils auraient l’intention de créer un nouveau parti, le 25 janvier 2014. Considérant leurs positions, aux antipodes de celles du CDP, il pourrait s’agir d’un parti d’opposition. Il compte sur la vigilance des militants pour démasquer les brebis galeuses dans leurs rangs. Et faire obstacle à leurs intentions de nuire au CDP. Il a par ailleurs informé les militants de ce que 69 des 70 députés CDP ont signé une déclaration pour réaffirmer leur soutien au président Blaise Compaoré. Seul, un ne l’a pas fait. Mais, « aucun n’a démissionné du parti », aux dires du SG CDP/Houet et maire de la commune de Bobo-Dioulasso, Salia Sanou.
Les militants des sous-sections de Toussiana et de Péni, ont clamé leur attachement au CDP et leur soutien au président Blaise Compaoré. Ils ont aussi saisi cette opportunité pour exprimer des besoins en termes d’emploi, d’eau potable, d’écoles, de soutien aux activités génératrices de revenus.