Le samedi 11 janvier 2014, à Kosyam, des femmes et des filles du Burkina sont allées présenter leurs vœux à l’épouse du président du Faso, Chantal Compaoré. Contexte oblige, la ministre de la promotion de la Femme et du Genre, Nestorine Sangaré, a, à l’occasion, relevé à Mme Compaoré que beaucoup de personnes malveillantes souhaitent à sa famille une année de malheur et de déshonneur. «Dans les médias, sur internet, dans les conversations privées, elles souhaitent avec véhémence et une haine non dissimulée que 2014 soit pour votre conjoint et indirectement pour vous-mêmes l’année de tous les dangers», a-t-elle souligné avant de demander à Chantal Compaoré de livrer leur message au Président du Faso : «Dites au chef de l’Etat que les femmes burkinabè lui sont très reconnaissantes». Réponse de la première Dame : «On ne peut pas plaire à tout le monde, et c’est tant mieux».
Les femmes du Burkina, venues des quatre coins du pays, ont communié ensemble toute la journée du samedi 11 janvier 2014. D’abord, dans la matinée, elles ont été réunies dans la cuvette de la maison du Peuple de Ouagadougou autour du thème «Halte aux grossesses non désirées». Entre prestations musicales, sketch et communication, cette rencontre a permis de faire l’état des lieux et de recueillir les opinions et suggestions des unes et des autres en vue de lutter avec efficacité contre ce phénomène de grossesses non désirées qui se pose avec acuité au Burkina Faso. Heureuse coïncidence, selon la ministre de la Promotion de la Femme et du genre, Nestorine Sangaré, le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) a, à cette occasion, remis deux (2) véhicules flambant neufs au département du genre.
Plus tard, dans la soirée, c’est à Kosyam que les panelistes d’une matinée se sont encore retrouvées, cette fois-ci la plupart en uniforme pagne à l’effigie de la première Dame, Chantal Compaoré. «Représentantes» des femmes et des filles du Burkina, elles étaient, en effet, allées présenter à cette dernière leurs vœux du nouvel an. Dans un cadre bien convivial à elles offertes par l’hôtesse du jour, c’est leur représentante, Aimée Ouédraogo, qui a ouvert le bal des discours. Saluant les efforts de Chantal Compaoré en faveur de l’épanouissement de la femme, de la jeune fille et de l’enfant au Burkina, elle lui a présenté ses meilleurs vœux. «Puisse 2014 être une année de santé, de succès et de bonheur pour vous-même, votre famille et pour ceux qui vous sont chers», a-t-elle souhaité.
A sa suite, la ministre Nestorine Sangaré prend le crachoir pour dresser un bilan, satisfaisant, de 2013 dans son département, faire le point sur la conférence du matin et formuler ses vœux en phase avec l’actualité politique nationale. A ce sujet, elle a informé la première Dame des médisances de personnes malveillantes sur elle et son époux. «Consciemment ou inconsciemment, elles prédisent dans les journaux et sur les fora de sites internet, la confrontation, le chaos, la violence et la destruction de notre pays, tout cela pour des raisons politiques. Elles oublient que quand le malheur viendra sur vous, elles ne seront pas épargnées. Beaucoup de citoyens et citoyennes seront affectés comme c’est le cas en Centrafrique, en Irak, au Soudan du sud, en Côte d’Ivoire pour les jeunes patriotes et certains leaders politiques», a-t-elle indiqué tout en traduisant sa crainte : «Si 2014 va être une année de violence politique au Burkina comme ce fut le cas en 2011, nous, les femmes et les filles, nous risquons encore d’être des victimes de ces violences orchestrées pour des raisons politiques et économiques. Faut-il le rappeler, plusieurs femmes, ici au Burkina, furent violées et maltraitées sans qu’on retrouve les coupables pour les punir. Nous ne voulons pas de cela au Burkina, dans notre chère patrie». Toutefois, Nestorine n’a pas manqué de rassurer la première Dame du soutien des femmes : «Dites au chef de l’Etat que les femmes burkinabè lui sont très reconnaissantes pour les souffrances, les calomnies et les trahisons qu’il a accepté d’endurer en silence comme sacrifice pour assurer à notre cher pays la stabilité et la concorde, tant enviées par les autres pays. Il y a hors d’un Burkinabè qui puisse faire preuve d’une consécration, d’une force de sacrifice et d’un leadership pareils. Beaucoup prétendent au pouvoir d’Etat mais beaucoup n’ont pas le profil d’un homme d’Etat». Pour elle, si les malédictions à l’endroit du président du Faso sont nombreuses et proviennent de différentes sources, les bénédictions sont encore plus nombreuses. Aussi, tout en rassurant de la loyauté et de la fidélité des femmes burkinabè à la Nation, elle a souhaité au couple présidentiel, «une année bénie, beaucoup de santé, de paix, de sérénité et de stabilité, une année de longévité, de prospérité et de succès».
En retour, l’hôtesse du jour a également souhaité que «2014 soit année de paix, de stabilité et de prospérité pour tous les Burkinabè». Commentant les propos de Nestorine, elle a rappelé qu’on ne peut pas plaire à tout le monde. «Et si nous ne plaisons pas aux gens, c’est tant mieux ; c’est bien pour eux et c’est bien pour nous. Mais je pense que le message que le ministre a voulu passer ce soir c’est surtout le message de paix. La paix partout au Burkina, car, comme vous savez, des pays voisins et non comme le Soudan, la RCA sont dans de graves problèmes. Et il revient à nous de préserver la paix qu’il y a chez nous. Mais comme je l’ai déjà dit, on ne peut pas plaire à tout le monde. C’est la vie, c’est la politique. On s’en remet à Dieu», a conclu Chantal Compaoré.