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Le Quotidien N° 963 du 15/1/2014

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Démissions au CDP: Une bouffée d’oxygène pour la démocratie
Publié le mercredi 15 janvier 2014   |  Le Quotidien


Politique
© aOuaga.com par A.O
Politique : le CDP fait sa rentrée
Samedi 5 octobre 2013. Ouagadougou. Le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) a effectué sa rentrée politique 2013-2014 qui a été placée sous le thème “Le renforcement de la démocratie par la mise en oeuvre des réformes politiques et des mesures pertinentes en faveur du bien-être des populations“


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Avec la prochaine création du parti des démissionnaires du CDP, le paysage politique burkinabè connaitra une véritable recomposition. Les trois grands blocs que constituaient le CDP, l’ADF/RDA et le CFOP (avec comme leader l’UPC), vont devoir s’accommoder d’une nouvelle force politique. Certes, le nouveau parti n’ayant pas encore affronté les urnes, on ne peut juger de son réel poids sur l’échiquier politique national. Mais rien qu’à voir ceux qui sont appelés à le conduire, on peut préjuger qu’il pèsera lourd dans les échéances électorales à venir. Et la présidentielle de 2015 pourrait servir de test de popularité, si les Salif Diallo, Roch Marc Christian Kaboré et Simon Compaoré décidaient de présenter un candidat. Pour le moment, on ne se contente que de l’aura dont jouissent certains démissionnaires pour jauger le nouveau parti en gestation.
Une chose est cependant sûre, cette nouvelle donne redonnera de la vigueur à la politique au Burkina. Le jeu politique gagnera en intensité. Et ce sera tant pis pour les petits partis qui refusent de fusionner ou de s’allier aux grands : ils disparaitront d’eux-mêmes. Le paysage politique, occupé par les 4 grandes formations, ne laissera plus de place à l’amateurisme et au misérabilisme. La politique va en se professionnalisant, au sens où les dirigeants des partis sont plus aguerris, plus nantis et mieux organisés. La grande question qui reste posée est de savoir si l’opposition se renforcera avec l’arrivée de nouveaux membres au point de pouvoir rivaliser avec le pouvoir. Car depuis l’avènement de Blaise Compaoré, et sans discontinuer, l’opposition a toujours été battue aux différentes élections. La suprématie du CDP est sans partage et cela s’est vérifié encore lors des dernières élections couplées législatives/municipales. Lors des élections présidentielles, les défaites des opposants à Blaise Compaoré sont encore plus cuisantes. Cette amère expérience, les concurrents de Blaise Compaoré l’ont encore vécue lors de la dernière présidentielle, en 2010. Comme on le dit vulgairement, ses adversaires n’ont même pas vu sa poussière. Pour la présidentielle de 2015, les choses risquent d’être tout autre. D’abord il y a la polémique autour de l’article qui rend la candidature de Blaise Compaoré hypothétique. Mais si d’aventure et malgré tout, le présidentiel actuel réussissait à faire valoir sa candidature, que fera l’opposition ? Boycotter le scrutin ou affronter Blaise Compaoré dans les urnes ? L’option la plus intéressante pour l’opposition et pour le pays serait que Blaise respecte la Constitution et adoube un candidat de son bord. On saurait alors si sans Blaise Compaoré, la machine du CDP et de toute la galaxie le soutenant, peut toujours tout écraser sur son passage.
Mais quelle que soit la situation qui se présenterait, en 2015, l’opposition (toutes tendances confondues) n’a d’autre choix que de former une alliance pour espérer une alternance. En Côte d’Ivoire, en 2010, puis au Sénégal, en 2012, l’alternance n’a été possible face aux pouvoirs de Gbagbo et de Wade que grâce à un accord de désistement au second tour entre les candidats de l’opposition. Certes, il n’y a jamais eu de ballotage sous le règne de Blaise Compaoré, mais rien n’est à exclure pour le scrutin à venir, au regard des nouvelles réalités politiques au Burkina. Les néo-opposants que sont les Roch, Salif et Simon ne peuvent que s’entendre sur une plateforme minimale avec le CFOP s’ils sont sincères dans leur combat pour l’alternance. Un second tour, jamais vécu sous Blaise Compaoré, est plus que jamais à portée des opposants burkinabè, à condition de savoir transcender leurs ego. Voilà pourquoi les démissions de caciques du CDP peuvent apporter une bouffée d’oxygène au processus démocratique burkinabè. Voilà pourquoi il faut saluer l’avènement du tsunami au sein du CDP, dans la mesure où il permet d’espérer un équilibrage des forces entre l’opposition et la majorité. Si le pouvoir a atteint le niveau de patrimonialisation actuel, c’est parce qu’en face, et jusqu’à une date récente, il n’avait pas en face de lui une opposition forte. Même si l’alternance n’a pas lieu en 2015, on peut tout de même se réjouir de ce que l’arrogance diminuera dans les cercles du pouvoir .

La Rédaction

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