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Philippe Ouédraogo, nouveau cardinal : "Je considère cette nomination comme le regard bienveillant du Saint Père sur l’Eglise famille de Dieu du Burkina"
Publié le lundi 13 janvier 2014   |  Autre presse


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© aOuaga.com par A.O
Atelier sur l`Etique des droits de l`homme et du développement du Burkina : La commission justice et paix de l`église catholique en conclave
Vendredi 12 avril 2013. Centre Paul Zoungrana. Photo : Mgr Philippe Ouédraogo


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La nouvelle est tombée en mi-journée du jour du Seigneur, hier dimanche, 12 janvier 2014 : Mgr Philippe Ouédraogo, archevêque de Ouagadougou, est fait cardinal par le Pape François. L’Eglise –famille de Dieu au Burkina est en fête. Le Burkina tout entier aussi car depuis la mort du premier cardinal du Burkina, Paul Zoungrana, en 2000, le Burkina n’avait plus eu cette joie d’accueillir un cardinal. Le Pape François, dans sa méthode propre à lui, a pris cette décision et l’intéressé a appris la nouvelle comme tous les autres, sans en être informé auparavant. Et le pape d’expliquer pourquoi il a nommé 19 cardinaux d’Afrique, d’Asie et du reste du monde dont Mgr Philippe : « C’est mon intérêt pour les pauvres ». Ainsi, après le cardinal Paul Zoungrana de 1965 à 2000, le Burkina a son 2e cardinal. Natif de Kaya dans le Sanmatenga, Mgr Philippe a été ordonné prêtre le 14 juillet 1973. Il est évêque depuis le 23 novembre 1996 dans le diocèse de Ouahigouya d’où il sera transféré à Ouagadougou depuis le 13 juin 2009 comme archevêque après 12 ans et 6 mois à la tête de l’Eglise famille de Dieu à Ouahigouya. Depuis le 12 janvier, il est fait cardinal, mais sera officiellement intronisé à Rome le 22 février 2014. A partir de cette date, Mgr Philippe sera désormais appelé monsieur le Cardinal ou Son Eminence. Mais dans sa modestie et son humilité légendaire, il prévient : « Je suis toujours Philippe, le même : je prends cela comme un regard bienveillant du Pape à l’endroit de notre église, sinon, si c’est pour ma propre personne… ». En route pour Bobo-Dioulasso où s’ouvre ce matin du 13 janvier 2014 une assemblée des Evêques du Burkina, nous avons pu lui arracher les premiers sentiments du tout nouveau Cardinal, seulement 45mn après la diffusion de la nouvelle par Rome. Entretien à chaud !


Comment avez-vous appris votre nomination par le Saint Père ?

Mgr Philipe OUEDRAOGO : (archevêque de Ouagadougou nouvellement nommé Cardinal) : Je suis surpris comme vous. Toute la matinée dimanche 12 janvier, j’étais à Yagma. C’est le jour du baptême du seigneur qui coïncidait avec le pèlerinage annuel des catéchistes titulaires de l’archidiocèse de Ouagadougou. Je me suis fait le devoir d’être avec les catéchistes toute la matinée en tant que pasteur. J’ai célébré l’eucharistie avec eux dans la basilique Notre dame de Yagma. C’était une assemblée extraordinaire et l’Eglise était presque remplie. J’ai senti la prière qui montait au ciel. Après un entretien avec eux, je revenais à Ouagadougou pour m’apprêter pour aller à Bobo Dioulasso où se tiendra à partir de ce lundi l’assemblée plénière de la conférence épiscopale relative à la vie des grands séminaires. C’est donc chemin faisant qu’un coup de fil m’est parvenu de Rome me félicitant. Je ne comprenais rien. L’intéressé me parlait en italien et je pensais qu’il blaguait avec moi. A sa suite, les coups de fil se multipliaient et je me suis rendu compte que ça pouvait être la réalité.

Cela veut –il dire que le pape ne prévient pas les intéressés avant de rendre publique leur nomination ?

Aux dire du nonce apostolique au Burkina (ndlr ; Mgr Vito Rallo) qui est le représentant du Pape au Burkina qui m’a eu au téléphone, il a avoué que les choses ont changé avec le nouveau Pape ; auparavant, on les prévenait un peu à l’avance, mais avec lui ça a changé. Nous prenons les choses telles qu’elles se sont passées. Je ne connais d’ailleurs pas la procédure de désignation. Je considère cette nomination comme le regard bienveillant du Saint Père par rapport à l’Eglise famille de Dieu qui est au Burkina Faso. Probablement que le chef de l’Eglise famille universelle de Dieu a voulu considérer cette Eglise qui chemine au même titre que les autres Eglises et a choisi un de ses pasteurs comme collaborateur pour la mission universelle de l’Eglise.

Quelles sont les attributions d’un cardinal ?

Moi, je ne suis pas encore cardinal. (Rires). Je viens de l’apprendre comme vous que je suis nommé. C’est seulement le 22 février prochain que cela sera effectif. Mais le code de droit canonique précise bien le rôle des cardinaux dans l’Eglise. Au terme de ce code de droit canonique, le Pape nomme librement des collaborateurs parmi les Evêques pour l’aider dans la charge pastorale de l’Eglise universelle. Les cardinaux sont donc des conseillers, des collaborateurs étroits du Pape pour le bien de l’Eglise famille de Dieu. En outre, les cardinaux ont un rôle spécifique. En cas de vacance du poste de Pape ce sont les cardinaux qui se réunissent en consistoire pour l’élection de son successeur. Il y a déjà donc deux directions qui sont essentielles pour la mission des cardinaux dans l’Eglise catholique romaine

Qu’est-ce que cela vous fait-il d’être le deuxième cardinal du Burkina après Mgr Paul Zoungrana de 1965 à 2000 ?

J’avoue que déjà mon transfert de Ouahigouya à Ouagadougou comme archevêque m’avait beaucoup surpris. Je me connais. Je ne me sentais pas fait pour ce ministère, j’y ai été appelé et j’ai accepté. J’essaie d’assumer et j’assumerai autant que faire se peut, humainement et spirituellement. Ce que je peux faire, je le ferai pour cette famille de Dieu que j’aime et que j’apprends à connaître et à servir. Comme je disais à l’Italien qui m’a téléphoné, qu’est-ce que le pape a à faire avec les petits Evêques de la savane ? Moi, je suis un petit pasteur de la savane burkinabé qui essaie d’être à la tâche, de me donner autant que faire se peut. Comme dit Saint Augustin, c’est un service d’amour. J’essaie de faire de mon mieux pour remplir ce service sans aucune ambition et prétention. Pour tout vous dire, je ne m’attendais pas à être cardinal. J’aspirais, si Dieu le permet, d’atteindre l’âge de la retraite, de me retrouver dans un monastère que j’ai déjà choisi, pour mes derniers jours.

Avez-vous un message à l’endroit des fidèles catholiques du Burkina. ?

C’est prématuré de donner un message ; je prends les choses comme un don du seigneur à l’Eglise du Burkina. Je vois surtout que c’est en considération de ce qu’est l’Eglise du Burkina Faso que le pape a designé un de ses pasteurs comme collaborateur immédiat. C’est une nomination qui est libre. Le Pape n’était pas obligé de le faire. En Afrique il n’y a pas de siège cardinalice de tradition. C’est arrivé et prenons cela comme un don de Dieu par le successeur de Pierre. Il me semble que le peuple de Dieu au Burkina devra dire une action de grâce parce que le seigneur a jeté un regard favorable sur cette église famille de Dieu en choisissant un de ses fils. Je souhaite que cela soit un plus, que cela me fortifie dans mon engagement de pasteur à œuvrer davantage pour le bien du peuple de Dieu, pour le bien de la cité, le bien du peuple burkinabè.


Propos recueillis par Alexandre Le Grand ROUAMBA

N.B : la titraille est du site

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