Les femmes du Burkina Faso ont présenté leurs vœux à la Première dame, Chantal Compaoré, le samedi 11 janvier 2014 au palais présidentiel de Kosyam.
Une année de santé, de joie, de prospérité et de bonheur, ce sont, entre autres, les vœux des femmes burkinabè à l’endroit de la Première dame, Chantal Compaoré. Vœux formulés lors d’une cérémonie qui a regroupé environ 1500 femmes et filles, le 11 janvier à Ouagadougou. Cette présentation de vœux a été placée sous le signe de la réflexion sur les grossesses non désirées et précoces des adolescentes, conformément au souhait de Mme Chantal Compaoré. C’est la raison pour laquelle les filles représentaient 50% des participantes. Plus qu’une activité festive devenue une tradition, la cérémonie de présentation de vœux a été un espace d’interpellation de l’opinion publique nationale sur l’ampleur des grossesses non désirées et précoces en milieux scolaire et non scolaire.
Le ministre de la Promotion de la femme et du Genre, Nestorine Sangaré, a rappelé les engagements internationaux dont le Burkina Faso est signataire, de même que les initiatives en faveur de la santé de la reproduction des jeunes. Elle a cité, entre autres, la plateforme du Caire, la loi n°049-2005/AN portant santé de la reproduction, l’introduction de l’éducation sexuelle à l’école, la subvention des produits contraceptifs, etc. Nonobstant ces efforts, le phénomène ne cesse de croître, selon les statistiques. Par exemple, la région de l’Est, en 2013, a enregistré 376 cas contre 117 en 2008. « L’absence de centres d’accueil et d’hébergement des filles et le boom minier (…) sont à l’origine de cette augmentation des cas en milieu rural », a soutenu le ministre de la Promotion de la femme et du Genre. Ces grossesses indiquent, à son avis, la persistance des rapports sexuels non protégés qui exposent également les filles au VIH et aux IST. Elle a prôné la recherche de meilleures stratégies et interpellé l’ensemble de la société à s’impliquer dans la lutte, afin d’aboutir à des changements qualitatifs. C’est d’ailleurs cet objectif qui a conduit Chantal Compaoré en Jamaïque, en 2013, en vue de découvrir l’expérience de ce pays et de s’en inspirer. A l’issue de ce voyage, le conseil des ministres a instruit le département en charge de la promotion de la femme, de mettre en œuvre, en collaboration avec les autres ministères et acteurs concernés, un programme national pour la promotion et la protection des filles. « Le processus d’élaboration de ce programme est amorcé, et 2014 représente pour nous, l’année de tous les enjeux en ce qui concerne ce dossier », a-t-elle laissé entendre.
Un engagement salué
Nestorine Sangaré a salué l’engagement de la Première dame aux côtés de son département, pour l’accomplissement du bien-être de la femme et de la fille. « Nous savons compter toujours sur votre pouvoir à impulser une véritable dynamique à la promotion et à la valorisation du rôle des femmes dans les efforts de développement », a-t-elle dit à la Première dame.
La représentante des femmes et des filles, Aimée Ilboudo, a rappelé le rôle de leadership joué par Chantal Compaoré auprès des Nations unies pour l’adoption d’une résolution sur l’élimination totale des Mutilations génitales féminines (MGF). Elle a, en outre, relevé toutes les actions entreprises par le gouvernement dans le domaine de la protection des filles. Cependant, elle a soutenu que des efforts restent à fournir dans le domaine de la santé de la reproduction, afin d’éradiquer le phénomène de grossesses précoces. Aussi, elle a souhaité que la Première dame soit leur porte-parole auprès des autorités et des partenaires pour la mise en œuvre d’actions plus structurantes en vue de prévenir et de prendre en charge les grossesses non désirées des adolescentes.
En retour, Mme Chantal Compaoré a souhaité bonne et heureuse année à toutes les femmes du Burkina Faso. La Première dame a adressé ses vœux de paix, de stabilité et de prospérité à tous les Burkinabè. Elle a félicité le ministère de la Promotion de la femme et du Genre pour les performances atteintes. Au gouvernement et à l’ensemble des acteurs de promotion de la femme, Mme Compaoré a exprimé sa reconnaissance pour les actions entreprises dans ce domaine. Parlant de grossesses non désirées et précoces, elle a signifié que face à la progression du phénomène, il faut développer une solidarité agissante, car pour elle, « la grossesse d’une jeune fille est un signe de faillite de la société entière ».
Elle a par ailleurs évoqué son séjour jamaïcain en déclarant que « L’expérience réussie de ce pays m’a instruite quant aux efforts à fournir afin d’éduquer, protéger et prendre en charge la santé sexuelle et reproductive des adolescentes ». Elle a invité l’ensemble des acteurs à agir en synergie, pour des résultats plus probants. Aux filles, Chantal Compaoré a conseillé un comportement sexuel responsable. « Je fais confiance en la grandeur de votre force féminine pour résister aux tentations faciles et imposer le respect de votre intégrité », a-t-elle mentionné. Par ailleurs, elle a lancé un appel, pour que cette année, les efforts s’orientent vers la consolidation des acquis en matière d’autonomisation économique et de protection des droits de la femme. Sans pour autant oublier leurs problèmes existentiels, les femmes ont partagé un repas et se sont trémoussées aux sons de la musique burkinabè. Elles ont offert des cadeaux à la Première dame.