D’importants travaux de réhabilitation, de réfection, d’équipements sont en cours au CHU-YO. Parmi les services concernés par cette première tranche des travaux, figure en bonne place le service des Urgences Médicales, qui a été entièrement rénové et équipé. Le nouvel environnement de travail est non seulement aéré, mais repose sur une réorganisation du service, offrant ainsi plus de cohérence et de fluidité dans la gestion des patients. C’est pour voir de visu ce nouveau cadre de soins et surtout pour encourager les acteurs hospitaliers, que le ministre de la santé, entouré des cadres de son département, a visité les urgences médicales, ce jeudi 09 janvier 2014.
Service sensible par excellence, les Urgences médicales constituent le plus souvent le premier contact du patient avec le CHU-YO. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si c’est le premier service qui s’offre au premier regard dès qu’on franchit le seuil de l’institution. Avant ces travaux, le service des Urgences médicales ressemblait par moments à une concentrée d’insatisfactions et de plaintes, autant du côté des soignants que des malades. Des patients en situation de surnombre, dont certains sont reçus à même le sol, les couloirs bondés d’accompagnateurs et de visiteurs, le personnel soignant surchargé, atmosphère de travail parfois pénible. Dans de telles conditions, naturellement ce ne sont pas des critiques de l’opinion nationale qui manquaient, auxquelles il fallait trouver des réponses adaptées.
Mais comment ? « On s’est assis avec le directeur général de Yalgado pour définir un certain nombre de réalisations à faire de sorte que l’hôpital Yalgado soit un lieu convivial pour les malades et un lieu de travail acceptable pour les professionnels de santé», a révélé ministre de la Santé, Léné Sebgo. Concrètement aux Urgences médicales: la capacité d’accueil a été augmentée, de nouveaux équipements, appareils et matériels de soins acquis, un plan de circulation des patients conçu, de même que de nouvelles mesures de gestion des accompagnants et visiteurs. C’est le directeur général du CHU-YO, Robert Sangaré, qui a expliqué en détails ces changements, lors de la présentation du joyau au ministre de la Santé.
A l’entrée du service, se trouve juste situé à gauche de celui qui y rentre, un bureau d’accueil et d’orientation où un infirmier secondé par un garçon de salle, sont chargés d’accueillir les nouveaux arrivants, de les enregistrer, et de leur donner toutes informations utiles. Ainsi, aucun malade ne pourra accéder au service sans être enregistré.
Ensuite, dès qu’on franchit le bureau d’accueil, on accède à la zone d’accueil des urgences. Celle-ci est composée de 09 box de consultations. On y trouve un médecin et deux infirmiers. Les infirmiers sont chargés d’installer les nouveaux malades, et de faire des examens infirmiers (température, tension, pools). Le médecin vient consulter, fait des prescriptions (ordonnances et examens) et donne des consignes de soins aux infirmiers. Le patient y reçoit les premiers soins et ne peut y rester que pendant 24 heures au maximum.
Il y a un box des kits d’urgences, attenant à la zone d’accueil où le malade peut bénéficier de kits utilisés pour lever l’urgence, et qui sont livrés sans prépaiement le cas échéant. Les kits d’urgence permettent une prescription groupée (car le kit contient plusieurs produits), ce qui permet de gagner en temps et en efficacité.
A noter que service est doté d’une salle de soins intensifs (une sorte de petite réanimation), destinée à la prise en charge de patients nécessitant une surveillance étroite, du fait qu’il s’agit des cas assez compliqués. Chaque lit est équipé d’appareils de surveillance.
Des salles d’hospitalisation de courte durée, au nombre de 05, ont été entièrement équipées de nouveaux lits. Ces salles sont tenues par deux médecins et deux infirmiers. On y trouve au total 24 lits répartis comme suit : 02 salles de 06 lits, 01 salle de 02 lits pour les soins intensifs,02 salles de 04 lits, 01 salle catégorielle de 02 lits. Le patient ne peut y rester que pendant 72 heures au maximum.
Une salle de consultation du suivi est prévue pour la consultation des anciens malades libérés ayant des rendez-vous de contrôles. Aussi, pour certains cas ne nécessitant pas une mise en observation, ils y seront vus munis des résultats d’examens préalablement demandés.
La bio climatisation qui fonctionne avec l’eau, est également l’une des grandes nouveautés de ces réfections. Cette technologie, basée sur un système de climatisation centrale est plus adaptée aux grands espaces.
Les réalisations, s’est réjoui le ministre de la santé, « ont été bien pensées, et bien réalisées ». Le coût estimé de l’ensemble des travaux dépasse 80 millions (il y a des acquisitions toujours en vue). Les autorités ont insisté sur le fait que « ce que nous avons fait puisse servir le plus longtemps possible » .
A ce propos, le port obligatoire des badges accompagnants et visiteurs, a été initié pour règlementer et justifier de la présence des uns et des autres dans le service. Parallèlement, la sensibilisation va se poursuivre de manière à éviter le surnombre d’accompagnants dans les salles, ce qui perturbe le personnel et n’aide pas les patients qui ont besoin de repos.
« Plus de malades dans les couloirs ! c’est l’idéal vers lequel nous espérons tendre », a laissé entendre le directeur général. Pour y arriver, il lance un appel aux populations à éviter les comportements à risques (dormir sans moustiquaire, ou le fait de rallonger inutilement l’itinéraire de la prise en charge à travers la fréquentation de centres de soins inappropriés, etc.)
Du fait que le CHU-YO ne déménage plus, les autorités inscrivent leurs actions dans une dynamique d’amélioration de l’existant et de création de plusieurs pools du CHU-YO dans la ville de Ouagadougou.
A noter que d’autres services du CHU-YO connaîtront des travaux de réhabilitation pour accroître les capacités d’accueil, et les conditions de séjour des patients.
