L’année 2013 a tiré sa révérence. Une nouvelle année s’est installée. Que souhaitent les Burkinabè pour 2014 ? Nous avons tendu notre micro à des personnalités politiques qui ont formulé des vœux. Certains d’entre eux se sont aussi prononcés sur les questions du Sénat, de l’article 37 de la Constitution. Ils ont par ailleurs dévoilé leurs projets pour 2014.
Anatole désiré Doamba, maire de Pabré : Je souhaite à mon personnel et à l’ensemble du Conseil municipal la bonne année 2014 à toute la population de Pabré et à l’ensemble des Burkinabè. Je souhaite que l’année 2014 puisse voir se concrétiser les projets que tout un chacun mûrit. Egalement qu’il y ait la santé dans tous les foyers ; la paix dans ma commune et, au-delà dans tout le Burkina.
Afin que nous puissions vaquer tranquillement à nos différentes préoccupations. Je souhaite aussi qu’il y ait plus de cohésion pour que nous puissions ensemble construire le Faso que nous aimons tous. Au niveau de ma commune, nous sommes à la 1ère année de notre second mandat.
Nous n’avons pas encore écrit formellement le plan communal de développement (PCD), mais nous avons au niveau du Conseil municipal élaboré les objectifs du mandat 2013-2017. D’où aussi mon appel à plus de cohésion au niveau du Conseil municipal et des populations afin de réaliser le PCD comme nous l’avons fait pour le mandat passé à plus de 90% S’agissant des axes de développement de la commune, on avait pour le mandat passé la question de l’eau potable comme premier point.
Nous avons réussi dans ce domaine à 10%. Cette année, le 1er axe s’articule autour de la réussite de la réforme du système éducatif. Il nous faut transformer toutes les écoles primaires que nous avons au nombre de 25 actuellement en continium.
Il faut qu’il y ait la maternelle, le primaire et le post-primaire à tous les niveaux avec 2017 pour réaliser cet objectif étant, entendu que l’Etat s’est fixé pour délai 2016-2017. Nous allons aussi renforcer les capacités d’accueil des deux lycées que nous avons pour absorber tous les enfants qui vont réussir au BEPC.
Nous avons aussi pensé à la formation professionnelle et technique avec en projet la construction d’un centre de formation technique et professionnel qui sera implanté à côté du village Pabré St Joseph.
Au niveau de la santé, nous avons construit ou transformé durant le 1er mandat et fait en tout 09 CSPS supplémentaires ajoutés au 06 qui existaient. Ce qui nous donne un total de 15. Nous allons aussi construire un centre médical à Pabré. Il nous faut aussi élaborer un plan d’occupation des sols pour identifier les zones d’habitation, de production et de conservation.
Nous avons d’autres projets non moins importants avec notre partenaire de Luxembourg sur l’emploi des jeunes. Le barrage de Bigtogo a été construit et en train d’être aménagé pour l’agriculture. Des Bas-fonds seront aménagés avec des forages pour la maraîcher-culture.
Le marché des fruits et légumes de Pabré est en train d’être aménagé et les premiers bâtiments sortent de terre. Je tiens à remercier tous nos partenaires qui nous accompagnent à savoir l’Etat, la presse, Limoges et Luxembourg…
Joanny Ouédraogo, maire de l’arrondissement n°8 : Je formule mes vœux les meilleurs aux Burkinabè et à la population de l’arrondissement n°8 en particulier. Ce sont des vœux de santé, de bonheur, de prospérité et de succès.
Que l’année 2014 soit une année merveilleuse pour tous. Que tous ce que nous n’avons pas pu réaliser mais souhaité en 2013 voit le jour en 2014. A l’endroit des militants et sympathisants de mon parti, le CDP, je leur souhaite une bonne et heureuse année 2014. Que l’année 2014 soit une année de paix sociale pour le Burkina Faso afin de nous permettre de continuer sur la voie du développement.
Au niveau de notre arrondissement, certaines choses n’ont pas pu être réalisées en 2013 et nous espérons pouvoir les faire en 2014 étant entendu que tout est prioritaire dans notre arrondissement. Nous avons à réaliser des infrastructures sanitaires et routières par exemple. Nous aurons au moins 06 écoles à construire et c’est un acquis pour 2014, les moyens financiers qui font souvent défaut étant disponibles à ce niveau.
Nous espérons vraiment réaliser tous les chantiers prévus en 2013 que nous n’avons pas pu faire ou achever pour le bonheur de la population de l’arrondissement n°8, pour qui, nous travaillons quotidiennement à améliorer leur cadre et conditions de vie.
Eddie Komboïgo, député à l’Assemblée nationale : Les vœux qui me viennent du cœur sont d’abord des vœux de santé car la santé est à la base de toute chose. Je souhaite une santé de fer à tous les Burkinabè afin que chacun dans son domaine puisse travailler afin de s’épanouir.
Ensuite je souhaite que la compréhension prévale à tous les niveaux. Je souhaite aussi qu’il y ait beaucoup de cohésion qui présage et qui dispose à la paix. Lorsqu’il y a la santé et la paix, le reste est un combat quotidien pour les Burkinabè qui j’en suis sûr se battront pour vaincre la nature et l’adversité. Voyez-vous, nous construisons des économies dans des pays voisins et il est grand temps que nous construisons maintenant notre économie.
A l’ensemble des corps constitués, des députés dont moi-même, beaucoup de courage et d’encouragement. 2014 sera une année de discussion sur des points assez clés de notre démocratie. Je souhaite que chacun puisse avoir la tempérance nécessaire et la grandeur d’esprit afin que tous les problèmes et toutes les incompréhensions puissent trouver solution dans les débats et les échanges.
Il faut éviter d’agresser les autres de sorte qu’au « finish », notre peuple puisse sortir grandi de ces échanges et puisse en profiter. a la presse je demande de ne pas jeter parfois de l’huile sur le feu mais plutôt d’utiliser les mots adéquats pour apaiser les cœurs des Burkinabè. Tout cela doit se faire dans la foi de Dieu car lorsqu’il y a la foi, il ya de l’espérance.
Que les vœux de ceux qui ne se sont pas réalisé en 2013 se concrétisent en 2014. Ma position sur le Sénat est qu’il puisse voir le jour et le plus rapidement possible afin que nous soyons en conformité avec notre constitution. Cependant, sans heurter les sensibilités de qui que ce soit. Lorsqu’on dit que le Sénat est budgétivore, ça fait rigoler. On avance 06 milliards par an comme le coût du Sénat. Si on multiplie ce montant par 5 qui est la duré du mandat des Sénateurs, ça fait 30 milliards de FCFA.
Aujourd’hui, le budget de l’Etat est de plus de 1 800 milliards par an. C’est-à-dire plus de 8 000 milliards au bout de 5 ans. En divisant 30 milliards par 8000 milliards, nous avons moins de 0,5%. Il s’agit de réalités dont personne ne parle.
En tant que expert comptable, nous ne regardons pas la valeur absolue mais la relative. Est-ce que aujourd’hui engager une dépense de moins de 0,5% de notre budget pour avoir la voix de ceux qui n’ont pas de voix, c’est-à-dire la société civile, les collectivités locales, les coutumiers pour donner leur avis sur une loi et même pouvoir remettre en cause une loi dans l’intérêt des Burkinabè c’st trop payer ? Je pense que non.
Maintenant il y a ceux qui pensent que le Sénat n’est pas légitime même s’il est légal parce qu’il y aune partie de burkinabè qui sont contre sa mise en place. Je comprends leur position car chacun défend sa chapelle. Mais il faut des raisons objectives. Je comprends la position du président du Faso de lever le pied un temps soit peu pour donner la chance aux échanges.
Mais il est s’avérerait que le Sénat devait faire allumer le Faso, je crois qu’il est bon que nous attentions le temps opportun que la grande majorité des Burkinabè comprennent davantage l’intérêt du Sénat dans notre économie, le vote des lois.
C’est le message lancé par le président du Faso et qui nous convainc de le suivre. Pour ce qui concerne l’article 37, il faut que l’on se dise les choses directement. Pour ou contre la révision n’est pas la solution. Je crois que aujourd’hui la question que nous devons nous poser est : « qu’est-ce qu’il faut pour 2015 » ?
Je ne crois pas que la question soit personnelle et liée au président du Faso. Mais c’est de se demander pourquoi réviser l’article 37 maintenant. Certains diront que c’est pour permettre au président du Faso de se présenter à niveau encore faut-il qu’il veuille se présenter.
D’autres diront que c’est pour approfondir et laisser libre cours aux Burkinabè de choisir. Ce qui est certain, c’est que jusqu’ présent tout article de constitution peut être révisé soit par voie parlementaire ou référendaire ou par une pétition. Maintenant est-ce que j’ai souligné tantôt. Il faudrait qu’entre Burkinabè, nous arrêtons de nous insulter et poser des débats qu’il faut. Comment passer 2015 sans heurts ?
Parce que s’il y a une petite instabilité, nous allons décourager les investisseurs qui commencent à nous faire confiance parce qu’il y a eu la paix sociale pendant 2 ou 3 décennies. Je souhaite que s’il y a révision de l’article 37, que ce ne soit pas par la force mais la force de la conviction. Réviser ou pas l’article 37, ne devrait pas tuer un seul Burkinabè.
Nous avons toujours la sagesse du président du Faso qui interpelle les uns et les autres pour discuter davantage. Le Burkina a toujours brillé par sa sagesse et la hauteur de ses fils et par ses médiations. Et c’est une fierté pour nous tous. Comment préserver cet acquis sur le plan international ? Comment gérer aussi la montée des jeunes pour qu’il y ait un rajeunissement aussi bien dans l’exécutif, le législatif, l’administration ?
Nous devons travailler pour la société puisse se renouveler pour que les compétences nouvelles puisse être utilisées pour le développement de notre pays. Et tout cela doit se faire sans heurt. Je souhaite que s’il y a un danger de heurt pour une quelconque modification, qu’on puisse attendre. Mais s’il n’y a pas de risques qu’on pose le débat et qu’on puisse aller dans la vision de la majorité. Quand on dit que la plus part des Burkinabè sont contre la modification de l’article 37, on ne peut pas savoir si c’est exact.
C’est pourquoi ceux qui sont pour, proposent puisque notre constitution le permet que l’on aille au referendum. C’est également une voie qui nous est offerte. Ceux qui contre pourraient également défendre une position pour que l’on bloque la révision d’un tel article. Est-ce que 20 ans après, on peut dire que nos enfants ou nos petits enfants devront prendre notre constitution comme telle et ne pas un jour évoluer avec les réalités du moment ?
C’est pourquoi, il faut toujours laisser une porte de sortie sans dire « je suis pour ou contre ». Mais le débat va s’étaler en 2014. Mais il faudrait que les uns et les autres s’écoutent pour transcender les divergences et prendre les décisions idoines qui sont faveur du développement de notre pays, qui apaisent les cœurs et qui incitent tous les burkinabè à travailler pour le développement du pays.
Moïse Savadogo, président de l’Organisation pour la démocratie et le travail (ODT) : Pour l’année 2014, je formule des vœux de paix, de respect mutuel, d’engagement solennel pour tous les Burkinabè. L’année 2013 a été difficile avec beaucoup de remous politiques. Aussi je souhaite que cette année soit une année de paix, de tolérance, de compréhension pour tous les partis politiques du Burkina Faso.
Nous sommes tous les enfants de ce pays, ses vaillants guerriers. Nous ne sommes pas des ennemis. Je souhaite que toutes les divergences qui sont apparues en 2013 soient aplanies. Que cette année ne soit que concorde et respect mutuel envers tout le monde et qu’on puisse travailler main dans la main.
Vous savez l’ODT est un parti de la mouvance présidentielle. Et depuis 10 ans, nous œuvrons au côté du président Blaise Compaoré et que dans son plan quinquennal, il figure en bonne place la mise en place du Sénat. Nous avons décidé de soutenir cela. Nous avons même fait une caravane pour expliquer la nécessité du Sénat.
Nous soutenons donc la mise en place du Sénat. Cependant l’évolution politique doit refléter la volonté de la majorité des burkinabè. Si c’est l’opinion nationale dans sa plus grande majorité qui est contre le Sénat, on peut s’en passer. Mais nous considérons que le Sénat est une opportunité qui va permettre d’approfondir notre démocratie.
On peut faire une sorte de sondage pour avoir l’opinion du plus grand nombre sur la question du Senat. La question de l’article 37 est semblable à celle du Sénat. A notre niveau, nous ne disons pas qu’il faut coûte que coûte réviser l’article 37 ou pas. Nous sommes pour la révision de l’article 37 afin qu’on le mette dans les articles non révisables.
C’est parce que les gens n’ont pas pris ces précautions que le problème se pose actuellement. Et c’est la faute à tout le monde encore plus les politiciens que nous sommes. Aujourd’hui, les textes permettent de réviser cet article et c’est constitutionnel. Dire qu’on ne peut pas réviser cet article est anticonstitutionnel.
Il faut qu’on en finisse définitivement avec l’article 37 en l’amenant dans les articles non révisables et tout le monde sera tranquille. Il faut consulter le peuple sur cette affaire si nous voulons la démocratie. C’est pour vos intérêts égoïstes que nous, politiciens, mettons en péril la paix sociale.