Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Editorial
Article



 Titrologie



Le Quotidien N° 957 du 7/1/2014

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles


Comment

Editorial

Démissions au CDP : Les projets de Blaise Compaoré sérieusement compromis
Publié le mardi 7 janvier 2014   |  Le Quotidien


Dori
© aOuaga.com par A.O
Dori : le chef de l`Etat face à la presse
Jeudi 12 décembre 2013. Dori. Le président du Faso, Blaise Compaoré, a animé une conférence de presse au lendemain de la célébration de la fête nationale de l`indépendance


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le Congrès pour la démocratie et le progrès est à nouveau au cœur de l’actualité nationale. Et quand ce parti fait parler de lui, c’est en général lorsqu’il est traversé par une crise interne. Ce qui vient de se passer, avec la démission officielle de dirigeants historiques du parti, participe de ces moments très forts de la vie politique nationale. Quelles que soient les conséquences de ce tsunami politique, une chose est sûre : la scène politique nationale connaitra un regain d’intérêt. Ce rebondissement politique préfigure d’une année 2014 très animée, avec de nouveaux acteurs qui ne manqueront pas, au regard de leur verve et de leur envergure, d’apporter du punch à la période préélectorale. Car les joutes qui s’étaient jusque-là bipolarisées entre la mouvance présidentielle et l’opposition conduites respectivement par le CDP et l’UPC, vont s’enrichir des apports des nouveaux arrivants. Un Salif Diallo, un Roch Marc Christian Kaboré ou un Simon Compaoré, se départant du devoir de réserve qu’ils observaient, cela peut faire mal dans le camp adverse. Car, quoi qu’on dise, les petites phrases assassines d’un Simon Compaoré, la gouaille d’un Salif Diallo ou le rire bourgeois d’un Roch, ont manqué à la classe politique.
Ceci étant, les trois démissionnaires de luxe et leurs compagnons n’ont pas encore révélé toutes leurs cartes. On sait, pour le moment, qu’ils s’insurgent contre le fonctionnement actuel du CDP, la mise en place du Sénat et la modification de l’article 37. Mais on ignore tout de leur agenda. Est-ce à dire qu’ils reviendraient dans le giron de la mouvance présidentielle si leurs désirs étaient satisfaits ? En politique, il ne faut jamais dire jamais. L’ADF/RDA de Gilbert Noel Ouédraogo n’est-elle pas revenue sur sa position concernant le Sénat, envisageant même un retour en force au gouvernement, après les retouches apportées par le président du Faso ? Les voies de la politique sont impénétrables. Mais au regard de la profondeur des divergences entre les deux camps, il est fort probable qu’une réconciliation soit impossible à brève échéance. Le mal est déjà fait, étant donné que les tractations pour éviter la cassure n’ont pas pu éviter le clash. Et s’ils inscrivent leur action dans l’opposition, reste à savoir jusqu’où ils sont prêts à aller. Organiseront-ils des manifestations contre le Sénat, la révision de l’article 37 et la candidature du président Compaoré ? Auront-ils un candidat à la présidentielle de 2015 ? Quelles relations établiront-ils avec l’opposition ?

Comme on le voit, les jours à venir seront déterminants. Ces démissions spectaculaires sont, comme on le sait, le résultat de l’entêtement à vouloir gérer un parti à l’image d’un bien privé. Elles auront indubitablement un impact psychologique important sur les militants du parti. Reste à savoir si elles seront capables d’ébranler le régime au point de l’amener à revoir sa stratégie pour 2015. Ces démissions vont forcément jouer sur le projet présidentiel et il faut s’attendre à beaucoup de surprises. Car le président perd désormais un argument de taille. Il disait vouloir épargner une guerre de succession au sein du parti, en évitant d’annoncer sa candidature. Désormais, ce prétexte vole en éclats. Il doit donc à présent dévoiler son jeu, en disant si oui ou non il compte s’accrocher au pouvoir au-delà des limites constitutionnelles. Mais au-delà de la cacophonie ambiante autour de cette candidature à problèmes, il est une évidence : le peuple attend que Compaoré fasse le bilan de son mandat en 2015. La fin de mandat chaotique actuelle ne saurait l’exonérer de cet exercice républicain. Il a été élu sur un programme et il a le devoir de rendre compte. Dans tous les cas, il n’est pas étranger aux remous politiques au sein de son parti qui ne sont qu’une cuisine interne. L’essentiel, pour les Burkinabè, qui l’attendent au tournant, c’est qu’il lègue un pays bien tenu sur tous les plans (social, démocratique et économique) à son successeur, en 2015 .

La Rédaction

 Commentaires