Plus de 30 000 demandeurs d’asile africains entrés clandestinement en Israël ont manifesté dimanche 5 janvier à Tel-Aviv, selon la police, le plus grand rassemblement de ce type dans le pays, rapporte la presse étrangère. Massés sur la place Yitzhak Rabin, « dans le calme » selon la police, les manifestants dénonçaient le refus des autorités israéliennes d’examiner leurs demandes d’obtenir un statut de réfugié « Nous avons fui des persécutions, des dictatures, des guerres civiles, des génocides. Le gouvernement israélien doit étudier nos demandes d’asile et nous traiter comme des êtres humains », a déclaré Daoud, un Érythréen entré clandestinement en Israël il y a quatre ans.
« Nous sommes tous des réfugiés ! Oui à la liberté, non à la prison », ont scandé en anglais les manifestants, qui dénoncent le placement en rétention de centaines d’entre eux. Soutenus par des militants israéliens, ces migrants ont également décrété une grève de trois jours sur leurs lieux de travail, en particulier dans la restauration et l’hôtellerie.
Un an en rétention sans procès
Selon une loi votée le 10 décembre, les immigrés clandestins peuvent être placés jusqu’à un an en rétention sans procès. Un centre de rétention surnommé Holot a été ouvert en décembre dans le sud d’Israël. Il est ouvert pendant la journée, mais ses occupants doivent pointer à trois reprises et y passer la nuit. Destiné à accueillir 3 000 personnes, il peut être agrandi afin d’en recevoir près de 11 000.
En 2012, une campagne des autorités israéliennes a abouti au départ ou à l’expulsion de 3 920 des quelque 60 000 Africains entrés clandestinement dans le pays. Parallèlement, Israël a achevé en 2013 la construction d’une clôture électronique le long des 230 kilomètres de frontière avec l’Egypte, ce qui a permis de réduire pratiquement à néant le nombre d’entrée.