Sept mois après sa prise de fonction, Macky Sall a procédé ce lundi à un remaniement ministériel ; une décision qui, selon son Premier ministre, Abdoul Mbaye, répond à un souci «d’efficacité et d’efficience». Ce sont sept personnalités, dont les titulaires des maroquins de l’Intérieur et des Affaires étrangères, qui tirent leur révérence contre pas moins de douze entrants ; autre sortie remarquée : celle du ministre des Sports, victime collatérale du naufrage des Lions de la Terranga face aux Elephants de Côte d’Ivoire sur fond
d’émeutes.
Cette nouvelle équipe, élargie à 30 membres contre seulement 25 dans la précédente, est censée répondre à des besoins spécifiques. C’est sans doute dans cette logique que certains départements ont été scindés tandis que d’autres étaient, quant à eux, créés de toutes pièces, comme le ministère de la Restructuration et de l’Aménagement des zones d’inondations. C’est dire à quel point les premiers responsable du Sénégal attachent du prix à la prévention et à la lutte contre les crues, un problème certes crucial, mais non moins
conjoncturel.
Idem pour le portefeuille de la Bonne Gouvernance, un thème cher au président Sall, qui en avait fait l’une de ses promesses de campagne. Le nouveau né a été confié au journaliste d’investigation Abdou Latif Coulibaly, bien connu pour ses pamphlets sur le régime et le système Wade.
On se souviendra longtemps de «Comptes et mécomptes de l’anoci» ou de «Loterie nationale sénégalaise». On remarquera également qu’au jeu des chaises musicales, le célèbre chanteur Youssou Ndour, jusqu’alors titulaire du portefeuille de la Culture et du Tourisme, doit désormais se contenter de la portion congrue tandis que le portefeuille qui lui semblait échu, vu son métier d’artiste, revient désormais à Abdoul Aziz Mbaye.
Outre les individualités de cette nouvelle équipe, axée sur l’efficacité et l’efficience, difficile de ne pas remarquer le fait qu’en l’espace de quelques mois, le Sénégal de Macky Sall est passé d’un gouvernement resserré et conforme à une volonté de bonne gouvernance affichée à une formation plus forte, à la limite de la pléthore tant décriée du temps de son prédécesseur.
Ainsi, le nouveau président, qui avait promis de réduire le train de vie de l’Etat, à l’épreuve des réalités de l’exercice du pouvoir, a dû revoir ses ambitions à la baisse. Il revient avec une équipe constituée pour mieux répondre aux besoins des Sénégalais. Reste à savoir si l’efficacité promise sera au rendez-vous, faisant oublier la «fortitude», comme disait l’autre, du deuxième gouvernement de l’ère
Sall.
