Un mois et 4 jours après avoir rendu le tablier du parti majoritaire, le CDP, la députée Saran Sérémé/Séré s`apprête à créer son parti. En tout cas le 30 octobre, tard la nuit, au quartier Somgandé, précisément dans un bâtiment jouxtant le sien, s’est tenue l’AG constitutive du Parti pour le développement et le changement (PDC).
Cette nouvelle formation politique, qui n’attend plus que le MATDS lui délivre son récépissé, sera de l’opposition, selon sa vision et ses objectifs déclinés ce jour-là. "Je suis donc au regret de vous annoncer mon retrait du SEN ainsi que du parti, le CDP, bien évidemment avec ses conséquences sur ma représentation à l`Assemblée nationale, comme le stipulent nos lois en vigueur".
Telle était la conclusion de la lettre de démission que cette ex-égérie du CDP a envoyée le 25 septembre 2012 à son ancien parti, à la suite d’une rencontre avec des missi dominici du SEN, en date du 22 septembre 2012. Un conclave qui portait essentiellement sur le positionnement de la démissionnaire de la liste du Sourou.
Mais où posera-t-elle son «baluchon» politique ? Dans l`opposition ou dans un parti mouvancier ? Va-t-elle faire ses adieux à la politique ? se demandaient bon nombre de Burkinabè. Depuis le 30 octobre, on est maintenant fixé : elle vient de donner naissance au PDC. Le «bébé» qui vagit entre ses mains appliquera les
"principes directeurs de la social-démocratie".
Le PDC est de l`opposition, a précisé sa future présidente, qui a martelé à l’AG constitutive : "Nous sommes convaincus que nous ne sommes pas sur la mauvaise voie, mais sur la voie de la recherche du développement et du bien-être des populations...
Nous ne marchanderons pas notre intégrité pour quoi que ce soit". A quelque un mois des élections couplées, est-ce opportun de portersur les fonts baptismaux un parti dans un pays qui croule déjà sous une centaine de logotypes politiques ?
Pour celle qui est en passe de devenir aujourd`hui, sauf erreur ou omission, l`unique femme patronne d`une formation de l`opposition, rien n`est perdu, car "quant bien même nous n`aurions pas de candidats aux élections, nos militants iraient voter. S`il y a des candidats CDP, UPC ou de l`UNIR/PS qui sont engagés pour le développement du pays, nos militants s`exprimeront avec discernement".
Autrement dit, pour ces élections de décembre 2012, les militants du PDC donneront leurs voix à ceux qui œuvrent au progrès du Burkina Faso. En attendant le quitus du MATDS (le dossier de demande de récépissé a été en principe déposé dans la foulée hier), Saran Sérémé/Séré a tenu à préciser "Nous sommes des opposants et nous ne parlons pas de mouvance présidentielle d`autant plus que, logiquement, le président Blaise Compaoré ne se représentera pas en 2015, si l`on s`en tient au manque de consensus sur la question lors des débats sur les réformes politiques".