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L’Observateur Paalga N° 8529 du 30/12/2013

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Paul Put, c’est notre homme de l’année
Publié le mardi 31 decembre 2013   |  L’Observateur Paalga


CAN
© AFP par Ahmed Ouoba
CAN 2013 : Cérémonie de décoration des Etalons
Mardi 12 février 2013. Ouagadougou. Stade du 04 Août. Photo : Paul Put


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Eu égard à l’environnement avant la CAN 2013, il n’était pas du tout évident pour le Burkina Faso de faire mieux que les années précédentes. Mais l’expédition sud-africaine s’est révélée fructueuse pour Paul Put, qui en tire une juste fierté. Il a marqué la prestation du onze national de son empreinte et peut vraiment s’estimer satisfait du résultat. Pourtant que n’avait-on pas dit de lui au départ après qu’on lui confié les rênes des Etalons ? Malgré des écrits parfois acerbes, le nouveau sélectionneur national est resté imperturbable comme pour dire que c’est sur le terrain qu’il faut le juger. Depuis le 11 février 2013, il a faire taire les langues d’aspic et le voici aujourd’hui auréolé d’une réputation sans tache. C’est donc tout naturellement que nous faisons de lui notre homme de l’année pour le travail accompli en si peu de temps.

En 2012, avant même que le onze du Burkina fasse ses malles pour rejoindre Ouagadougou après son élimination dès le premier tour de la 28e édition de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), il se susurrait que le Belge Paul Put était déjà dans la capitale burkinabè et s’apprêtait à remplacer Paulo Duarte.

Ceux qui sont dans le secret des dieux affirmaient même que l’affaire était déjà bien ficelée, et on n’attendait plus que la mise en place d’un nouveau bureau fédéral pour officialiser sa nomination. Qui plus est, le fait que Paul Put ne quitte pas d’une semelle Boureima Maiga, un ancien Etalon, ex-sociétaire de Lockeren en Belgique reconverti en agent de joueurs, était pour beaucoup une preuve palpable. Effectivement, après l’élection du colonel Sita Sangaré à la tête de la Fédération burkinabè de football (FBF), tout ce qu’on disait est venu confirmer que Paul Put n’était pas venu en touriste à Ouagadougou.

En mars 2012, il fait la ’’une’’ des différents journaux et c’est alors que le public sportif le découvre. Les jours suivants, on s’abat sur la tête du technicien belge. La raison, une avalanche de critiques. Eh bien, dans les milieux bien pensants, on estime qu’un entraîneur qui n’a pas une bonne réputation ne mérite pas d’être sur le banc de touche des Etalons. En fait, Paul Put avant son départ de la Belgique pour la Gambie, où il avait entraîné les Scorpions, avait été reconnu coupable d’avoir truqué des matches du championnat belge dans le cadre d’une affaire liée à un investisseur chinois nommé ’’Zheyun Ye’’, qui a éclaté en 2005 et dans laquelle il fait partie des inculpés toujours en attente de jugement.

Couvert d’opprobre

Lors de sa prise de fonction, il avait livré sa version des faits : ’’Je n’ai pas été suspendu par la FIFA, j’ai une lettre de l’instance du football mondial (NDLR : qui l’atteste). J’ai été suspendu en 2008 pour trois ans en Belgique, mais sans raison. Je l’ai accepté parce que la FIFA a dit que je pouvais continuer à travailler ailleurs qu’en Belgique ’’, nous confiait-il avant son premier match contre le Congo Brazzaville au stade du 4-Août dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde Brésil 2014. C’est donc couvert d’opprobre que celui dont on raillait la consonance si particulière du patronyme a entamé son aventure burkinabè.

Au temps fort des critiques, la Fédé s’est bien gardée de se mêler des débats, convaincue sans doute qu’on l’attendait elle-même au tournant avec un entraîneur qui n’était pas au-dessus de tout soupçon telle la femme de César. Si en plus les résultats ne suivaient pas…

Mais au fil des matches, la structure dirigeante et l’employé forment un tandem de choc et multiplient les bons résultats dans les deux tableaux : CAN 2013 et éliminatoires du Mondial 2014.

La conjugaison de leurs efforts se termine par une deuxième place à la CAN 2013. Historique ! Pour Brésil 2014, Paul Put rate de peu la qualification face à l’Algérie dans des conditions dantesques lors du match retour des barrages à Blida. On a vu naître au fil des rencontres une vraie équipe bien organisée, avec des lacunes moins criantes mais aussi et surtout un mental rompu à toute épreuve qui donne souvent l’impression que ces Etalons ont bouffé du lion.

C’est, à coup sûr, la combinaison de plusieurs facteurs où on retrouve l’engagement des autorités, le soutien du public, le management de l’écurie, la détermination des athlètes, mais le mérite revient particulièrement au technicien belge, le chef d’orchestre qui a mis tout cela en musique.

De tous les entraîneurs étrangers qui ont servi au Burkina, il est actuellement le seul à avoir atteint un tel niveau de performance.

Paul Put, qui était à sa première CAN avec une équipe africaine, est aujourd’hui coté et respecté. Ainsi il rabat le caquet à ceux qui pensaient qu’il ne ferait pas mieux que son prédécesseur. ’’A l’œuvre on connaît l’ouvrier ’’. Quel bon proverbe pour son cas. Notre homme de l’année, avant de tenter l’aventure en Afrique, avait entraîné Lockeren et Lierse. Le successeur de Duarte avait joué l’Europa League, des finales de coupes et fait monter deux équipes en première division.

Dans les milieux bien informés, des clubs belges auraient repris contact avec lui. Mais son aventure continue avec le Burkina Faso avec lequel il veut encore aller plus loin. A un journaliste qui lui demandait quand expire son contrat il a répondu ’’qu’aujourd’hui vous êtes Dieu, demain vous êtes une merde! ’’.

C’est exact ce qu’il a dit, puisque la valse des entraîneurs dépend des résultats et il n’est pas de siège plus éjectable que le banc de touche. On raconte que durant les quelques années qu’il a passées à l’Olympique de Marseille, Raymond Goëthals la ’’science ’’ n’a jamais voulu prendre une maison, préférant rester à l‘hôtel, car, disait-il, ’’le jour où on me chasse, je n’ai pas besoin de déménager grand-chose. Je fais ma valise et puis… ’’

Lucide donc Paul Put même si avec son nouveau CV, il peut aller voir là où l’herbe est la plus grasse sans attendre qu’on le renvoie pour contre-performance.

En attendant, à 57 ans, il s’est fait un nom en Afrique et tient sûrement à le préserver en 2014 à l’occasion des éliminatoires de la CAN 2015 dont la phase finale aura lieu au Maroc. Pour l’heure, il est depuis le 21 décembre 2013 en Belgique pour la fête de noël avec sa famille.

Le mercredi 25 décembre dernier, à une certaine heure de la nuit, nous l’avons joint par téléphone pour lui annoncer qu’il est l’homme de l’année de notre journal.

… ’’ Ah, je vois et je suis content d’être honoré par un journal que je lis quand je ne suis pas en voyage. C’est une bonne nouvelle pour moi et du coup vous me mettez la pression (rires). Cette distinction, je la dédie d’abord à mes joueurs qui ont été excellents en Afrique du Sud. Ce sont des moments qu’on n’oublie pas dans sa carrière d’entraîneur. Il y a eu aussi notre bon parcours lors des éliminatoires du mondial 2014. J’ai aimé la réaction des joueurs après notre match perdu sur tapis vert contre le Congo. Nous avons cru en nous-mêmes et nous avons travaillé méthodiquement pour remonter la pente. On aurait pu se qualifier si la situation n’était pas tout autre à Blida en Algérie. Cependant, je suis fier de ce que mes poulains ont montré et l’avenir est avec nous.

Ensuite, c’est grâce à la Fédération burkinabè de football, au ministère des Sports et des Loisirs, aux supporters et à la population que cet honneur m’a été fait. Enfin, je vais en parler tout à l’heure à ma fille de 12 ans qui est à mes côtés et je suis sûr qu’elle va me faire un petit baiser en présence de sa maman’’ (rires), conclut-il.

C’est un Paul Put visiblement heureux quand nous le quittons qui nous a informé qu’il serait à Ouagadougou le 30 décembre 2013. C’est-à-dire depuis hier. Il sera ensuite le 9 janvier prochain à Lagos au Nigeria où il fait partie des nominés des ’’Awards ’’ de la CAF dans la catégorie des meilleurs entraîneurs africains. On espère qu’il en reviendra avec des lauriers.

Après cette cérémonie, il se rendra en Afrique du Sud pour une mission : épauler le coach Brama Traoré pour le championnat d’Afrique des nations (CHAN) des joueurs locaux. La compétition aura lieu du 11 janvier au 1er février 2014. Le Burkina évoluera dans le groupe B avec le Zimbabwe, l’Ouganda et le Maroc.

C’est une politique d’innovation de la Fédération et peut-être qu’avec la présence de Paul Put, l’effet de la CAN 2013 se reproduira.

Justin Daboné

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