A l’Union pour le progrès et le changement (UPC), l’heure est à l’alternance, du moins en ce qui concerne le groupe parlementaire du parti à l’Assemblée nationale. Ainsi, la députée Marie Rose Compaoré relaie Louis Armand Ouali à la tête du groupe parlementaire. C’est la principale information à tirer d’une conférence de presse donnée à Ouagadougou ce lundi 30 décembre. La séance d’échanges avec la presse a également permis au parti de faire le bilan d’un an passé à l’hémicycle et de se prononcer sur des questions liées à l’actualité nationale.
Jusque-là vice présidente du jeune groupe UPC à l’Assemblée nationale, Rose Marie Compaoré est devenue la présidente depuis le 24 décembre dernier. Elle relaie ainsi Louis Armand Ouali. Celui-ci passe le témoin avec le sentiment d’un devoir accompli malgré l’inexpérience des députés qui composent le groupe, de son propre aveu. Et tout en jugeant que «chacun doit mesurer les limites de ses forces», le député Ouali estime que ce premier exercice a été une phase d’apprentissage du fonctionnement du Parlement.
Le bilan des deux premières sessions parlementaires de l’année dressé par le président sortant établit que les 19 députés du groupe ont voté trois fois «contre» et autant de fois pour l’abstention, sur une quarantaine de projets de loi votées. Quatre projets de loi ont été retirés par le gouvernement, notamment celui portant sur le nouveau code minier. L’UPC en ignore les raisons précises, mais pense que les sociétés minières n’y seraient pas étrangères.
Hyperactifs dans les réseaux parlementaires
En 11 mois d’action parlementaire, l’UPC s’est montrée très active, assure le président sortant. «Nous avons apporté des contributions importantes au plan conceptuel. Nous avons essayé de faire ce qui était en notre pouvoir, notamment à travers la présidence de la CODE (La Commission du développement économique et de l’environnement, Ndlr). Je vous ai donné l’exemple de la loi sur la recherche et l’innovation que nous avons demandé au gouvernement de retirer. Il l’a retiré, amélioré et il est revenu et les résultats sont très importants. Il y a eu d’autres contributions multiformes, en matière de bilan. Mais nous ne parlons que de l’action du député dans l’hémicycle», résume Louis Armand Ouali.
"Hyperactif " dans les réseaux parlementaires, l’UPC a participé aux réunions internationales comme l’UIP, la Francophonie, la Cédéao, du Parlement panafricain ou à des missions d’information.
Braconniers politiques
Pour 2014, le groupe UPC compte renforcer ses connaissances du règlement, «parce que nous ne voulons pas être des braconniers ou des orpailleurs politiques», explique le député Ouali. «Il faut donc que nous maitrisions les textes. Nous allons aussi, au fur et à mesure, avec les anciens parlementaires, au parlement et en dehors du parlement, apprendre les us et coutumes et nous préparer aux combats politiques qui devraient permettre aux élection de 2015 de voir arriver au pouvoir un homme ou une femme qui n’a jamais exercé le pouvoir suprême dans ce pays», ajoute-t-il. Objectif: réaliser «l’alternance et l’alternative dans le seul pays de la sous région où il n’y a jamais eu d’alternance».
Se référant aux propos tenus par le chef de l’Etat, Blaise Compaoré, à Dori, le 12 décembre dernier, sur la possibilité d’un référendum pour modifier l’article 37 de la Constitution et permettre à l’actuel locataire du palais présidentiel de se présenter en 2015, les députés de l’UPC conseillent d’éviter le tripatouillage.