La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a restitué, au cours d’un point de presse, le lundi 30 décembre 2013 à son siège à Ouagadougou, les recommandations et suggestions issues de ses rencontres avec les partis politiques et la société civile, au sujet du vote des Burkinabè de l’étranger à l’élection présidentielle de 2015.
Après des consultations les 17 et 18 décembre 2013 avec les partis et formations politiques de l’opposition, de la majorité et la société civile, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rendu publiques les recommandations et suggestions à lui soumises par les parties prenantes. Selon le président de la CENI, Me Barthélemy Kéré, ces rencontres ont permis à sa structure d’échanger séparément avec chaque composante et de recueillir ses suggestions et recommandations afin de mieux affiner le projet d’organisation de la présidentielle dans les 54 ambassades et consulats généraux du Burkina Faso à l’étranger. Les échanges, lors de ces rencontres, ont porté sur six points essentiels, à savoir, la mise en place des démembrements de la CENI à l’étranger, le dispositif de recensement des électeurs à l’étranger, la gestion du contentieux des listes électorales des ambassades et consulats généraux, l’administration du scrutin, le contentieux des opérations électorales tenues à l’étranger et la gestion financière des activités électorales à l’étranger. « A l’issue des différentes concertations, les membres de la CENI se sont réunis en assemblée plénière le 23 décembre 2013 pour procéder à l’analyse des différentes recommandations et suggestions point par point et retenir celles pertinentes pouvant être consignées dans la version finale du document descriptif du mode opératoire », a indiqué le président Kéré.
Les recommandations et suggestions
La synthèse des recommandations et suggestions présentées à la presse sont classées en trois catégories. Des recommandations et suggestions d’ordre général à la CENI, celles sur le plan opérationnel de mise à jour du fichier électoral et des recommandations sur le mode opératoire du vote des Burkinabè de l’étranger. Les suggestions et recommandations relatives à la CENI prévoient un renforcement des capacités techniques et matérielles de l’institution, précisément avec la généralisation de l’utilisation de l’informatique dans le processus électoral pour parvenir à l’authentification de l’électeur, le bon fonctionnement des kits d’enrôlement. Il s’agit aussi du renforcement des ressources humaines avec les démembrements à qui il faut assurer une formation adéquate ; le renforcement de l’indépendance de l’institution en donnant à la CENI la possibilité de faire des propositions de modification du code électoral pour améliorer le système électoral. La deuxième catégorie de suggestions et recommandations préconisent le prolongement éventuel des délais de recensement des électeurs, et de rendre obligatoire, à terme, l’inscription sur les listes électorales. La troisième catégorie relative au mode de vote des Burkinabè de l’étranger prévoit les conditions et le profil des membres des démembrements de la CENI, le mode de recensement qui ne devrait pas tenir compte uniquement de la carte consulaire, la relecture du code électoral pour prendre en compte d’autres pièces que la seule carte consulaire, la codification du rôle de la représentation nationale dans l’accompagnement du processus électoral, l’implication de la société civile dans la sensibilisation des électeurs de l’étranger en vue de leur inscription sur les listes électorales, l’accroissement du budget de la CENI, etc. A l’issue de la présentation de la synthèse, des suggestions et recommandations, les questions des hommes de médias ont porté notamment sur : le choix des pays où le vote des Burkinabè de l’étranger sera effectif, la capacité de la CENI d’organiser l’élection présidentielle à l’étranger au regard du délai imparti. Aussi, des questions relatives à la conduite d’un éventuel référendum à l’étranger et les actions à mener après la formulation des suggestions et recommandations lui ont été posées. Pour le président Barthélemy Kéré, il reviendra à la classe politique de décider des critères et du seuil de Burkinabè dans un pays pour que ce dernier soit retenu pour abriter l’élection présidentielle. Du reste, il a dit ignorer les effectifs des Burkinabè dans chaque pays. « Il nous faut aller sur le terrain », s’est-il résumé. Pour ce qui est du référendum, le président de la CENI a indiqué que le code prévoit l’effectivité du vote des Burkinabè de l’étranger en 2015. Si le référendum intervient dans ces délais, sa structure sera donc à même de relever le défi. Me Kéré a rassuré que son institution dispose d’un chronogramme de travail qui permettrait, s’il est respecté, d’achever la mise à jour du fichier électoral interne au mois d’avril 2014 et d’entamer celui de l’étranger en juin. « Nous avons un agenda réaliste », a-t-il dit. Sur la suite réservée aux suggestions et recommandations, le président de la CENI a expliqué qu’elles seront soumises à l’appréciation du gouvernement qui jugera de leur opportunité.