Le personnel de la Présidence du Faso a ouvert le bal des présentations de vœux au maître des lieux dans l’après-midi du vendredi 27 décembre 2013. Face à Blaise Compaoré, les travailleurs relevant directement de son institution ont dit attendre le relèvement de leur allocation budgétaire pour 2014.
«Ils ont dit que ce n’est pas possible». En lui tendant l’enveloppe contenant l’invitation à la cérémonie, un homme fait ainsi comprendre à son épouse que les échanges avec les agents de sécurité n’ont pas connu une issue favorable. Apparemment, le seul carton ne sera pas suffisant pour les six membres de la famille de passer de l’autre côté du portique. Les mines déconfites, la maisonnée se résout alors à rebrousser chemin, leur «tête-à-tête» avec le locataire de Kosyam étant remis à une date ultérieure. Comme eux, plusieurs photographes se sont présentés cet après-midi sans prendre le soin d’avoir sur eux leur laissez-passer. Au contrôle des badges, ils sont ramenés à régler leurs objectifs à partir de l’entrée du palais où ils assistent à une centaine de mètres à cette présentation de vœux du personnel de la Présidence à au président du Faso.
A l’intérieur, on est à un quart d’heure du début de la cérémonie. Les dernières personnes à arriver se cherchent des places parmi les centaines de chaises disposées pour la circonstance. C’est le moment choisi par le maître de cérémonie pour donner les dernières consignes. Alassane Traoré a d’abord demandé aux différentes convives de garder leurs téléphones éteints et dans le pire des cas les mettre sous mode silencieux, avant de terminer par ce rappel: «Nous remercions tous les invités ici présents pour la discipline qu’ils observeront lors du cocktail offert par le couple présidentiel». A 16h, le cortège du maître des céans s’immobilise devant le tapis rouge. La descente de véhicule de Blaise Compaoré et de son épouse est immédiatement suivie de l’exécution de l’hymne national, le Ditanyè. Le couple présidentiel passe ensuite serrer la main de ceux qui occupent la première rangée des deux colonnes avant de prendre place. Débute alors la rencontre prévue en quatre actes : l’allocution du représentant du personnel, la remise de cadeaux à la famille présidentielle, le discours de Blaise Compaoré et le cocktail.
Pour l’édition 2013 de cette rencontre entre le président du Faso et son personnel, c’est le directeur général du Centre national des archives (CNA), qui a pris la parole au nom des travailleurs relevant directement du palais de Kosyam. Après une minute de silence à la mémoire de leurs collègues rappelés à Dieu, Le Pr Hamidou Diallo est revenu sur les chantiers de l’année qui s’achève. 2013 a vu, entre autres, la mise en œuvre de projets spéciaux de création d’emplois pour les jeunes et les femmes, l’édification d’un bâtiment R+3 au profit du Secrétariat général du gouvernement et du Conseil des ministres, la réalisation à travers les Engagements nationaux de nombreuses infrastructures éducatives, sanitaires et sportives… Et pour une performance accrue des services, le Pr Diallo a soumis à l’attention du Président du Faso deux préoccupations : le renforcement du personnel à tous les niveaux et une allocation budgétaire conséquente aux missions de souveraineté qui leur sont assignées. Tout en souhaitant la pérennisation de la paix dans le pays, il a réaffirmé leur engagement renouvelé aux côtés du Chef de l’Etat, avant de conclure par une des formules figées de présentation de vœux : «Monsieur le président du Faso, Madame Chantal Compaoré, Bonne et heureuse année 2014 à vous-mêmes, à votre fille et à tous ceux qui vous sont chers». Il a ensuite remis, au nom de l’ensemble des travailleurs, des présents à la famille présidentielle : Blaise et Chantal Compaoré ont reçu chacun un trophée et Djamila, leur fille, une caméra.
En réponse au personnel, le Président du Faso a exprimé ses remerciements pour les vœux formulés en son endroit et celui de sa famille. Pour lui, leur maison commune doit continuer en 2014 dans la recherche de l’efficacité et de l’innovation. Les initiatives portent sur la dématérialisation des actes administratifs et la mise en œuvre du projet e-conseil des ministres, la création d’opportunités pour chaque travailleur, la promotion des activités sportives et culturelles. Place maintenant au cocktail sur la plateforme du palais. Petite règle à observer à cette étape : « Nous vous rappelons que les sachets noirs sont interdits», indique le MC. Pour les moins avertis, entendez-par là que « Rien ne doit être emporté ». Mais avant de s’y rendre, certaines personnes ont tenu à honorer un acte qu’elles ont elles-mêmes inséré dans le chronogramme: une photo souvenir. Tablettes, appareils photos, téléphones portables… tout était mis à profit pour immortaliser leur passage à Kosyam. Les jets d’eau, le gazon, le perron du palais… face à tous ces décors l’embarras du choix est vite passé au choix de l’embarras.