Le directeur de publication du journal "L’Ouragan", Monsieur Issa Lohé Konaté, a été condamné le lundi 29 octobre 2012 à douze (12) mois de prison ferme, six (6) mois de suspension de la publication et quatre (4) millions de FCFA de dommages et intérêts par le Tribunal correctionnel de Ouagadougou pour « faits de diffamation, d’injures et d’outrages à magistrat par voie de presse » suite à une plainte déposée par le procureur du Faso, Monsieur Placide NIKIEMA.
La Société des Editeurs de la Presse Privée (SEP), tout en marquant une distanciation avec les faits incriminés, est profondément choquée par de telles peines, extrêmement disproportionnées par rapport aux délits commis. Depuis l’existence de la presse au Burkina Faso, de telles sanctions n’ont jamais été enregistrées. Si fait qu’on se demande si ce maximalisme tient au délit ou à la qualité du plaignant ?
La SEP en est d’autant plus surpris car, avec le l’Association des Radios et Télévisions Communautaires du Burkina (ARTCB), l’Association des Retraités de la Communication et de l’Information (ARCI), elles ont rencontrées le Procureur le 25 octobre dernier pour solliciter sa mansuétude et souhaiter qu’il retire sa plainte. La SEP prend acte et saisira toutes les voies de recours disponibles.
La SEP considérant que la dépénalisation des délits de presse est conçue et promue pour donner un contenu plus objectif à la liberté de presse, et qu’elle ne consacre ni l’irresponsabilité, ni la déresponsabilisation, encore moins l’impunité continuera avec les autres organisations de média le plaidoyer pour son adoption. La dépénalisation des délits de presse confère aux femmes et aux hommes de médias une responsabilité accrue.