Toutes les structures œuvrant dans le domaine de l’éducation détiennent désormais une base de données sur les caractéristiques des foyers coraniques existant au Burkina Faso. A travers le Recensement général des foyers coraniques (RCFC) 2013, le Cercle d’études, de recherches et de formations islamiques (CERFI) met à leur disposition des chiffres fiables.
Le Cercle d’études, de recherches et de formations islamiques (CERFI) a réuni tous les acteurs œuvrant dans l’éducation le samedi 21 décembre 2013 pour la présentation du Recensement général des foyers coraniques (RGFC). Le processus du RGFC a suivi une démarche scientifique avec cinq phases : la phase préparatoire, le dénombrement, le traitement des données, l’analyse des résultats et la diffusion de ces résultats.
Il a mobilisé 464 personnes dont 439 pour la seule phase de collecte des données. «La conduite de cette étude n’a pas été sans difficulté, mais ce que nous retenons d’essentiel, c’est la nécessité pour les associations musulmanes et leurs leaders de prendre en charge, en plus de l’instruction religieuse, les questions socio-économiques des populations musulmanes et, partant, toutes les populations de notre pays.
Ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons être véritablement conformes au credo de notre religion», a relevé Moussa Nombo, président du CERFI. Ce recensement a été mis en œuvre par une équipe pluridisciplinaire de consultants avec la participation des associations islamiques à tous les niveaux pour la collecte et le traitement des données.
Une telle étude met à la disposition des structures œuvrant dans le domaine de l’éducation religieuse musulmane une base de données sur les caractéristiques des foyers coraniques existant au Burkina Faso. Elle permet également d’évaluer leur nombre et les caractéristiques des différentes composantes, d’une part et, d’autre part, d’apprécier les opinions des différents acteurs intervenant dans le domaine sur l’éventualité de l’introduction de l’alphabétisation dans leurs programmes de formation.
Avec cette cartographie des maîtres coraniques et des talibés, les leaders d’opinion, les leaders religieux, les éducateurs, les parents d’élèves… pourront clairement jouer leur partition dans le vaste chantier de l’alphabétisation, notamment en son Programme national d’accélération de l’alphabétisation (PRONAA) 2011-2015. Et en pareille circonstance, c’est le département en charge de l’Education nationale qui se frotte les mains, heureux de voir une étape fondamentale du processus franchie. «L’alphabétisation n’est pas une fin en soi, mais un des moyens pour venir à bout de la précarité socio-économique de nos populations parmi lesquelles l’on dénombre les acteurs dans les foyers coraniques. Au-delà du CERFI, je voudrais surtout interpeller l’ensemble des leaders de la communauté musulmane, dont l’apport a été déterminant dans la réalisation de la présente étude, à accompagner le processus de l’alphabétisation dans les foyers coraniques», a dit Amadou Sidibé, le directeur de l’Enseignement privé de base.