OUAGADOUGOU - Le directeur d`un hebdomadaire burkinabè et l`un de ses journalistes ont été condamnés à un an de prison ferme et leur journal interdit de paraître pendant six mois pour "outrage" à un procureur de Ouagadougou, a déclaré leur avocat mardi à l`AFP.
Le directeur de publication de l`hebdomadaire L`Ouragan, Issa Lohé Konaté, et Roland Ouédraogo, un rédacteur du journal, ont été condamnés lundi chacun à "douze mois de prison ferme", quatre millions FCFA (6.000 euros) d`amende et 500.000 FCFA (750 euros) de dommages et intérêts par le tribunal de grande instance de Ouagadougou, qui a interdit le journal de parution pour six mois.
Les deux journalistes étaient poursuivis pour "injures publiques", "outrage à magistrat", "propos mensongers et diffamatoires" envers le procureur de ce tribunal, Placide Nikiéma, sur plainte de ce dernier.
Dans son édition du 1er août 2012, L`Ouragan avait mis en cause le procureur dans une affaire de trafic de faux billets de banque.
Même si le patron du journal "n`a pas du tout bien fait en traitant le procureur de +petit bandit+, la peine est très lourde", a estimé son avocat, Me Halidou Ouédraogo, exprimant son intention de faire appel.
"Le directeur a reconnu les faits, a demandé pardon au procureur et a même dit qu`il écrirait dans son journal pour se dédire, mais le procureur a tout refusé, estimant avoir été trop vilipendé", a-t-il ajouté.
Le directeur de L`Ouragan avait déjà été condamné dans une affaire similaire l`opposant à un homme politique.
Les condamnations à des peines de prison contre des journalistes sont rares
au Burkina Faso.
En 1998, le journaliste Norbert Zongo a été assassiné dans des circonstances restées troubles. François Compaoré, frère du président Blaise Compaoré, a été soupçonné dans cette affaire, mais n`a jamais été inquiété.