Le Syndicat national des orpailleurs artisanaux et traditionnels du Burkina (SYNORARTRAB) a lancé, le 13 novembre 2013 à Djikando/Gaoua, des meetings de sensibilisation et de mobilisation contre le travail des enfants sur les sites d’orpaillage du Sud-ouest. Les intervenants ont, à l’occasion, demandé le soutien des autorités du pays dans ce combat.
Les orpailleurs artisanaux et traditionnels se sont engagés dans la lutte contre le travail des enfants pour lequel ils sont quelquefois pointés du doigt par les structures en charge de la question. Pour ce qui est de la région du Sud-ouest, c’est à partir de Gaoua, chef-lieu de la région, notamment sur le site d’orpaillage de Djikando que le SYNORARTRAB a sonné la mobilisation. Devant les orpailleurs venus des différents sites de la région, les responsables syndicaux et les techniciens de l’administration publique se sont succédé, pour parler du bien-fondé de l’orpaillage artisanal, ou pour expliquer et sensibiliser sur des questions liées à la société et à l’environnement. Selon le président national du SYNORARTRAB, Mahamoudou Rabo, l’objectif visé par ces rencontres sur les différents sites est de donner des informations justes et sensibiliser les orpailleurs sur les conséquences du travail des enfants interdit d’ailleurs par la loi 029. Aussi, ces meetings permettent-ils de leur expliquer qu’ils ont un devoir de respect des textes nationaux et internationaux interdisant cette pratique, obstacle au développement du pays. A Djikando, les responsables syndicaux ont aussi salué les multiples démarches entreprises en faveur de la paix au Burkina Faso et celles relatives particulièrement au Code minier. Compte tenu des problèmes d’emplois et de pluviométrie au Burkina Faso, ils ont demandé aux autorités de créer des conditions favorables à la pratique de l’orpaillage artisanal au lieu de l’interdire. Les autorités compétentes ont été rencontrées dans ce sens, a dit El-hadj Dramane Kaboré de l’Organisation national du syndicat libre (ONSL) auquel le SYNORARTRAB est affilié.
Mieux organiser le secteur
Selon lui, l’orpaillage artisanal ne devrait pas tomber sous le coup d’une interdiction au Burkina Faso puisque l’or est l’une des premières ressources du pays. Et le président régional du Syndicat du Sud-ouest, Albert B. Oussé, de donner la garantie que les recommandations à eux adressées seront observées dans les différents sites de la région. Même si l’organisation des orpailleurs n’est pas aisée, ils promettent de travailler à mériter le respect de l’autorité, a-t-il indiqué. Déjà, ajoute-t-il, le site de Djikando dont il est l’un des promoteurs est structuré de manière à éviter le travail des enfants et à faciliter la cohabitation avec les habitants du village. De même, il dit avoir toujours encouragé les habitants du village ainsi que les populations sur le site, à inscrire leurs enfants dans les écoles. Reconnaissant néanmoins qu’il existe des problèmes de cohabitation, il a exprimé sa joie avec la naissance du syndicat. A cet effet, il a dit, le syndicat contribuera à la défense des intérêts physiques et moraux de ses membres et sympathisants mais sera aussi leurs porte-voix partout où besoin sera. C’est ainsi que les femmes ont joint leur voix à travers leur représentante Sawadogo Fati dite Pagbnaba pour appeler l’ensemble des orpailleurs à soutenir le SYNORARTRAB pour une pratique organisée de l’orpaillage artisanal et traditionnel dans la région du Sud-ouest.