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Blaise et son armée

Publié le mardi 30 octobre 2012 | L’Observateur

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Activité gouvernementale : Le président Compaoré rencontre les différents corps de l`armée.
Lundi 29 octobre 2012. Ouagadougou. Le président burkinabé, Blaise Compaoré, chef suprême des armées ouvre une rencontre avec toutes les strates du commandement militaire burkinabé à la veille de la fête de l`armée le 1er novembre 2012. Photo : le président avec les différents chefs de corps armée.

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Audiences du chef de l`Etat 2012

Blaise Compaoré, ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants, était face à ses hommes, toutes catégories confondues, hier lundi 29 octobre 2012. Il s’agissait pour le Chef suprême des Armées d’instaurer une nouvelle approche de commandement, basée sur l’écoute, car la crise qui a secoué la Grande Muette en 2011 est bien loin derrière : «Nous avions eu des militaires qui s’étaient mis en marge des règlements militaires, de la morale même, devenant du coup indigne de l’Armée», a-t-il affirmé.

Puisque nous avions l’info que la rencontre devait se tenir au palais de Kosyam, dans le cadre de la célébration du 52e anniversaire des Forces armées nationales, c’est tout naturellement que l’équipe de reportage quitte le siège du journal pour ces lieux dans la partie sud de la ville. A quelques kilomètres de notre destination, des signes que notre hôte du jour allait quitter momentanément sa demeure. En effet, à partir de l’intersection des Boulevard France –Afrique et Pascal Zagré, des agents de la gendarmerie indiquaient la conduite à tenir aux usagers de la route tandis que des militaires, par groupe, étaient en faction aux différents carrefours.

La devanture du centre international de conférences était occupée par des véhicules militaires, et certains d’entre eux se vidaient de leurs occupants. Ce qui n’était jusque-là qu’une impression sera confirmée par un de ces militaires en faction à quelques mètres du palais présidentiel. «C’est pour la rencontre avec le président», a-t-il lancé, pour expliquer la présence massive de ses frères d’armes sur les lieux. Cap alors sur le centre international de conférences de Ouagadougou (CICO).

Là, militaires comme journalistes, pour avoir accès à la salle, devaient se soumettre à une fouille minutieuse. A l’intérieur, un présidium comportant trois places qui seront occupées par le Chef d’état -major général des Armées, Nabéré Honoré Traoré, le Secrétaire général du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, Alassane Moné, et bien sûr le Chef suprême des armés, ministres de la Défense et des Anciens Combattants, Blaise Compaoré, et un auditoire composé d’environ quatre cents (400) militaires venus de toutes les garnisons du pays : un bel aréopage pour discuter à bâtons rompus de questions propres aux Forces armées nationales.

Avant tout propos, quelques préalables, au moins deux, déclinés par le maître de cérémonie, le colonel Moussa Cissé : «1-N’oubliez pas de rallumer vos portables après cette session, ceux qui sont en mode silencieux peuvent le désactiver à la fin de la rencontre. 2-Ceux qui auront l’occasion de prendre la parole doivent être brefs, concis, précis, clairs et ne pas revenir sur une question déjà posée». Huit minutes après cette injonction, le directeur du protocole d’Etat annonce : «Son Excellence le président du Faso» ; il était 09h 02 minutes au CICO. Deux allocutions sont annoncées, celles du Chef d’état- major et du Chef suprême des Armées. Dans son mot, le Général Traoré est revenu sur les acquis de la troupe à l’issue des deux dernières rencontres avec Blaise Compaoré : il s’agit, entre autres, de l’augmentation de l’indemnité de charges militaires, de l’indemnité de risque, de la dotation en tenue de combat et de cérémonie à toutes les catégories de l’armée.

La rencontre, pour les hommes de médias, priés qu’ils ont été de se «mettre légèrement en congé», s’est arrêtée à la fin de son intervention. 9h 20-12h17, c’est le temps du léger congé, mis à profit par le ministre de la Défense et ses administrés pour des échanges en aparté. Blaise Compaoré, pour l’unique bilan de la concertation : «Lors de notre dernière rencontre, les délégués des Forces armées ont souhaité une rencontre annuelle avec les différents corps afin de pouvoir évaluer les engagements et l’exécution des missions de notre armée dans le contexte de la crise nationale. Ce matin, nous avons donc échangé avec eux sur les voies et moyens de consolider le professionnalisme de nos armées pour mieux renforcer les liens armée/nation. Il s’agit aussi de faire en sorte que le commandement assume pleinement ses responsabilités avec davantage d’écoute et un œil sur l’environnement régional et international».

Nouvelle vision donc pour les troupes burkinabè, qui ont traversé le désert au cours de l’année 2011, enregistrant dans leurs rangs des hommes désavouant tout commandement, pillant commerces, vandalisant édifices publics et troublant la quiétude sociale. Depuis lors, deux rencontres entre «Blaise et son armée» sont passées par là le 31 mars et le 21 avril de l’année écoulée, et cette poussée de fièvre kaki a baissé, même mieux, elle a disparu, foi du Chef suprême des Armées : «La crise est derrière nous, puisque depuis plus d’un an nous n’avons plus de débats sur ce qui s’était passé. Nous avions eu des militaires qui s’étaient mis en marge des règlements militaires, de la morale même, devenant du coup indigne de l’Armée, et ils devront donc en répondre devant la justice. Je suis ministre de la Défense, je n’ai pas le pouvoir d’apprécier, je laisse la justice faire son travail».

Moumouni Simporé

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