Boromo, chef-lieu de la province des Balé, a abrité le jeudi 20 décembre 2013, la cérémonie de lancement de la campagne d’exploitation faunique 2013-2014. Placée sous le thème : « la faune, un facteur catalyseur des dynamiques économiques », elle a été présidée par le Dr Salif Ouédraogo, ministre de l’environnement et du développement durable, qui avait à ses côtés, son homologue de la République centrafricaine, Paul Doko.
La cérémonie de lancement de la campagne d’exploitation faunique a été ponctuée par des discours, la décoration des agents des Eaux et forêts et la visite des stands d’exposition de produits forestiers non ligneux et de trophées de chasse. Le maire de Boromo Kader Seynou, s’est réjoui du choix porté sur sa commune pour abriter cet évènement. Il a déploré l’action négative des hommes sur la forêt classée de Boromo qui jadis, regorgeait de beaucoup d’animaux. Pour lui, la réhabilitation du parc national des deux Balé entreprise à travers la subvention de la république japonaise, vient à point nommé, car, une fois réhabilité, ce parc développera des activités de tourisme de vision qui auront un impact positif sur l’économie locale. Le gouverneur de la région de la Boucle du Mouhoun, Victor Dabiré a estimé pour sa part que la tenue de cette cérémonie à Boromo augure d’une ère nouvelle pour l’avenir du parc national des deux Balé qui, malgré la pression humaine et le poids du braconnage, a pu conserver une beauté naturelle impressionnante avec des atouts sur le plan écologique. « Au regard de sa situation géographique (le parc est situé sur la RN1, à mi-chemin entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso), il peut être intégré au circuit touristique de l’Ouest », a-t-il dit. Le gouverneur a salué la création de l’Office national des aires protégées et surtout les actions entreprises par l’Etat pour la réhabilitation de ce parc, grâce à la subvention japonaise. Au titre des investissements attendus, il a cité la construction d’infrastructures administratives et touristiques, de neuf points d’eau permanents et le renforcement de la diversité faunique par la réintroduction de quelques espèces disparus. Victor Dabiré a plaidé pour un accès facile du parc à toute période de l’année, car il est convaincu que sa position géographique est un atout non négligeable pour développer le tourisme écologique au Burkina Faso.
Attirer plus d’investisseurs privés
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Salif Ouédraogo a dit pour sa part que le Burkina Faso, malgré les aléas climatiques et les pressions multiformes, dispose d’un réseau d’espaces de conservation constitué de 77 aires protégées dans lesquelles on trouve une diversité biologique. Cette faune, a-t-il expliqué, est une source de revenu et de richesse qu’il faut faire connaître, valoriser et conserver. Pour lui, le lancement de la campagne est occasion pour interpeller les acteurs de la chasse et appeler chacun à conserver ce patrimoine commun. « Nous devons chasser, mais pas n’importe comment. Il y a certaines espèces qu’il faut protéger comme les éléphants et les lions qui sont en voie de disparition », a-t-il dit. Il a invité les acteurs de la faune à avoir un comportement rationnel d’exploitation. Salif Ouédraogo a attiré l’attention des acteurs sur l’importance de la faune et sur le rôle qu’ils doivent jouer dans l’équilibre de la biodiversité. Le ministre a émis le souhait que les forêts classées soient prises en main par les opérateurs privés, parce qu’il s’agit d’un secteur porteur. « Nous voulons qu’ils ne se limitent pas seulement à la chasse, au tourisme de vision. Nous voulons des acteurs privés qui s’intéressent à l’élevage d’animaux sauvages, car nous avons compris que la recherche de la sécurité alimentaire n’est pas seulement que céréalière, il y a aussi la faune qu’il faut valoriser », a-t-il lancé. Le ministre s’est également appesanti sur les difficultés de gestion de cette faune. Il s’agit notamment de l’occupation anarchique de certaines aires concédées par des éleveurs et agriculteurs, la persistance du braconnage, le partenariat insuffisamment développé avec les collectivités territoriales. Afin d’apporter des solutions à toutes ces difficultés, il est envisagé pour la campagne d’exploitation faunique 2013-2014, la révision des textes législatifs et règlementaires pour les adapter au contexte évolutif, l’élaboration d’un plan d’aménagement et de gestion des aires protégées et le renforcement du partenariat national et international.
A cela, il faut ajouter l’élaboration d’un plan d’action national de lutte contre le braconnage et d’un plan pour la promotion des élevages fauniques pour la production de la viande. Ces mesures, selon Salif Ouédraogo, permettront sans doute, la création d’emplois, l’augmentation du potentiel faunique du pays, l’accroissement des revenus au profit de l’Etat, des collectivités, des communautés et des opérateurs privés. Faisant le bilan financier de la campagne écoulée, le ministre de l’environnement dira que les recettes engrangées s’élèvent à plus de 1,322 milliard de F CFA répartis entre le Trésor public, les opérateurs privés et les populations locales. Comme autres acquis, il a cité la création d’emplois permanents et temporaires au profit des populations locales, le développement des activités commerciales connexes telles que le transport aérien, terrestre, l’hôtellerie et la vente de produits artisanaux. Selon Salif Ouédraogo, il est indéniable que la faune contribue au développement socio économique du Burkina Faso. Il a remercié les partenaires techniques et financiers et particulièrement la coopération japonaise qui depuis deux ans, investit plus d’un milliard de F CFA dans la réhabilitation du parc des deux Balé. La cérémonie a pris fin par la décoration des agents des Eaux et forêts et la visite des stands d’exposition de produits forestiers non ligneux et de trophées de chasse.