Dans la religion catholique, la crèche est une mise en scène sculptée de la Nativité, c’est-à-dire de la naissance de Jésus de Nazareth. Elle est toujours associée à la fête de Noël. De nos jours, l’on constate le délaissement des crèches construites au profit de celles préfabriquées.
Le dimanche 15 décembre 2013, aux environs de 11 heures, devant l’église cathédrale de Ouagadougou, Mohamed Ilboudo, vendeur de crèches préfabriquées, attend de potentiels clients. « Les prix des crèches varient de 4 000 F CFA à 12 500 F CFA. A l’heure actuelle, les gens ne font que demander les prix et promettent de revenir plus tard », relève-t-il. Dans le temps, les enfants à l’approche de la fête de Noël, s’attellent à construire les crèches devant leurs concessions. Cette tendance tend à disparaître au profit des crèches préfabriquées. Mathieu Guiguimdé, un fidèle chrétien, se prononce sur l’envahissement des crèches préfabriquées. Selon lui, le délaissement des crèches construites pour celles préfabriquées a un avantage et un inconvénient. « L’avantage est que cela permet à tout le monde de pouvoir avoir une crèche parce que les enfants de maintenant n’ont pas l’art de la construction des crèches. L’inconvénient est que cela ne motive pas les enfants à construire les crèches d’antan », affirme-t-il. D’après l’Evangile selon Saint Luc, Jésus est né dans une étable. L’endroit où il est déposé à sa naissance est désigné par le mot de mangeoire, qui se dit « cripia » en latin, d’où est issu le mot « crèche ». Par extension, la crèche s’apparente à l’étable tout entière. Père Paulin Kakulé Vyakuno-Wa-Karongo, à la paroisse cathédrale de Ougadougou, estime que la crèche est l’image d’un berceau d’où est né l’enfant Jésus, à Bethléem. Pour lui, la crèche n’était pas aussi embellie comme on en voit aujourd’hui. « C’était juste une étable, c’est-à-dire un lieu où même les moutons, les porcs ou les ânes allaient manger. Cela présente également une certaine humilité de Dieu qui s’est fait homme et pauvre. Maintenant, l’on trouve des crèches préfabriquées parce qu’il y a eu un changement de regard sur la crèche », fait savoir le Père Paulin. « Si l’on achète cette crèche et qu’on la bénit, elle devient un symbole de la présence du Christ », soutient-il. De son avis, chacun peut en acheter et la placer dans sa maison pour recevoir les bénédictions de Dieu qui vient naître dans sa demeure et dans son cœur. « Il faut aller au-delà des crèches construites ou préfabriquées, pour voir les crèches humaines, c’est-à-dire les pauvres, et cela nous invite à nous rapprocher des plus petits », exhorte le Père Paulin Kakulé.