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Le Quotidien N° 950 du 24/12/2013

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Tentative de report du 11-Décembre à Kaya : les raisons d’un échec
Publié le mardi 24 decembre 2013   |  Le Quotidien


Prix
© aOuaga.com par A.O
Prix de la meilleure oeuvre sur le 11-Décembre : Sidwaya et radio Ave Maria primés
Mercredi 11 décembre 2013. Dori. Le Prix de la meilleure oeuvre journalistique sur le thème du 11-Décembre a été attribué en presse écrite et en radio respectivement à Séraphine Somé du quotidien d`Etat Sidwaya et à Dimitri Kaboré de la radio confessionnelle Ave Maria de Ouagadougou. Photo : Jérôme Bougouma, ministre de l`Administration territoriale et de la Sécurité et président du comité d`organisation du 11-Décembre à Dori


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Kaya a battu le macadam, dimanche 22 décembre dernier, pour exprimer son refus. Celui de se voir ôter le privilège d’organiser la fête de l’indépendance nationale en 2015. De fait, dans l’ordre normal des choses, c’est bien dans cette ville que les Burkinabè entonneront l’indépendance « tcha-tcha », le 11 décembre 2015. Mais, c’est à ne rien y comprendre quand, le vendredi 20 décembre dernier, Jérôme Bougouma, ministre de l’Administration territoriale et de la Sécurité lâcha, devant la représentation nationale que c’était au tour de Ziniaré d’abriter les festivités de la fête nationale en 2015. Mais, le constat est là : cette volte-face du gouvernement est comme une pilule amère à avaler. Du reste, la jacquerie populaire qui a suivi la sortie de Bougouma est digne d’enseignements. En effet, tout porte à croire que plus rien ne se fera désormais comme avant sous les cieux du Faso. Il faut désormais se garder de prendre des mesures qui risquent de se révéler chaotiques pour la paix sociale. C’est à croire que les décideurs politiques qui conduisent, depuis des lustres, les destinées des Burkinabè, semblent ne plus les connaitre. Entre la sortie de Bougouma et la poussée de fièvre dans les rues de Kaya, il s’est passé très peu de temps. Moins de 72 heures. A moins d’adopter la stratégie de l’autruche, cette promptitude est la preuve tangible que les choses ont évolué au Faso. Kaya n’est d’ailleurs pas le seul indicateur d’une société burkinabè de plus en plus critique, de plus en plus regardante sur les prises de décisions politiques la concernant. L’année qui tire sa révérence aura été émaillée de grondes et de tensions sociales qui découlent toutes d’une contestation politique. En attestent les vives protestations contre la mise en place du Sénat. Il y a de cela quelques années, le « simple » report des festivités serait perçu comme normal. On semble donc loin du « bon vieux temps » où le citoyen, docile et servile, se laissait convaincre, naïvement, que ceux qui le dirigent lui font grâce et, par conséquent, ne doivent pas faire l’objet de contestation. La société burkinabè a changé précipitamment d’échelle et de cap. Et c’est bien dommage que les décideurs politiques feignent de ne pas se rendre compte de la métamorphose rapide. Mais à la vérité, Bougouma qui a jeté le ballon de sonde à l’hémicycle vendredi dernier n’aura été qu’un envoyer. La décision a été sans doute planifiée et murie à Kosyam. Ne perdons surtout pas de vue que l’année 2015 dont on voulait confier l’organisation des festivités indépendantistes à Ziniaré est une année de tous les enjeux pour le pouvoir actuel. Certes, Blaise Compaoré jouera toutes les cartes à sa disposition pour briguer un autre mandat, mais rien n’est joué d’avance. Il peut réussir, comme il peut perdre. La politique étant le domaine des conjectures. Or, Ziniaré, qui est sa ville natale, attend un peu plus de lui sur le plan du développement. Il fallait donc ramener l’organisation de la fête nationale dans cette ville. Au cas où il partira du pouvoir, les infrastructures réalisées combleront le manque à gagner. Mais ce plan purement politique a visiblement échoué. Un échec qui devait aussi donner matière à réfléchir au pouvoir. De plus en plus, la ruse et les subtilités politiques se démasquent très vite au Faso. C’est à y méditer pour les prises de décisions politiques à venir .

La Rédaction

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