Le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané, a présidé, en compagnie le samedi 21 décembre 2013 de son homologue de l’Administration territoriale et de la Sécurité, Jérôme Bougouma, la cérémonie de remise d’actes d’état civil à la population sinistrée du village de Guénon.
« Que l’accalmie se transforme en paix durable ». C’est en ces termes que le ministre de la Fonction publique, du travail et de la sécurité sociale, Vincent Zakané, a salué le retour à la normale à Guénon, au cours d’une cérémonie de remise d’actes d’état civil reconstitués, aux sinistrés, le samedi 21 décembre 2013. En effet, plus d’une année après les événements, l’heure est à l’apaisement des cœurs dans cette localité située à une quarantaine de kilomètres de la commune rurale de Pô, dans la province du Nahouri. Et pour consolider la paix retrouvée et favoriser la réconciliation, le gouvernement a entrepris une série de mesures pour soutenir les victimes. Ainsi, après la mise à disposition de vivres et de matériels de secours d’urgence et le soutien à la scolarisation des enfants, il a été initié une opération spéciale de délivrance gratuite d’actes d’état civil au profit des sinistrés pour leur permettre d’exercer pleinement leurs droits de citoyen. La démarche, soutenue par l’UNICEF, a permis de reconstituer les pièces d’état civil et d’en délivrer des extraits d’actes de naissance pour des personnes dont la naissance a été, auparavant, déclarée à l’état civil. Et pour faire d’une pierre deux coups, tous ceux dont la naissance n’a jamais été déclarée à l’état civil ont pu se faire établir à l’occasion, des jugements déclaratifs d’actes de naissance et les extraits de naissance y afférents. Au total, plus de mille actes de naissance et 500 Cartes nationales d’identité burkinabè (CNIB) ont été délivrés par le Tribunal départemental et la mairie de Tiébélé avec le concours de l’Office national d’identification (ONI). Justifiant l’initiative, Vincent Zakané a indiqué, que les différentes concertations entreprises dans le cadre de sa mission de médiateur dans cette crise, ont révélé la destruction d’un nombre important d’actes d’état civil et de CNIB au cours des événements. « Toute chose qui avait contribué à exacerber les rancœurs et les meurtrissures et constitué un réel handicap à l’exercice des droits de citoyen des victimes », a expliqué M. Zakané.
Cet acte ‘’symbolique’’ se veut être donc, selon le ministre Zakané, l’expression de la solidarité du gouvernement et sa disponibilité à accompagner les filles et fils de Guénon pour un raffermissement de la cohésion sociale entre eux.
Trois tonnes de céréales offertes
Beaucoup d’énergie a été en effet déployée, a souligné le ministre, pour ramener la quiétude mais, a-t-il reconnu, les défis de la réconciliation sont encore nombreux et complexes. Qu’à cela ne tienne, il a dit avoir foi en la capacité de ses hôtes du jour à surmonter la douleur et à réaliser un sursaut collectif, afin de permettre à leurs enfants de connaître un avenir meilleur. Aussi les a-t-il invités à faire de la paix, la plus grande richesse. N’étant pas venu les mains vides, le médiateur a fait don à la population de trois tonnes de vivres composés de riz et de maïs. Le maire, Joël Ataougué Aouè, en saluant l’initiative, a souhaité que des opérations similaires soient étendues à d’autres localités de sa commune. Ceci, en raison du caractère frontalier de la commune qui enregistre d’importants mouvements de populations, de part et d’autre de la frontière d’avec le Ghana et pour lesquels de tels actes, a-t-il dit, sont d’une importance capitale. Quant au chef de Guénon, Pê Soura, il a invité les uns et les autres à se donner la main pour que le village retrouve sa quiétude d’antan. Il a par ailleurs, plaidé pour la libération des personnes qui avaient été interpellées, au moment des faits et qui sont toujours en détention. « Au-delà de ces personnes, ce sont plus d’une centaine de leurs proches, majoritairement des femmes et des enfants, qui sont présentement dans l’incapacité de subvenir à leurs besoins fondamentaux », a-t-il déploré. En rappel, le 2 mars 2012, une querelle de chefferie coutumière avait éclaté entre deux familles. La famille du chef Akongba Louka (Pê Soura) et celle de Danhoura Liliou, faisant une dizaine de morts, trois blessés, de nombreuses personnes disparues et déplacées et d’importants dégâts matériels.