Modification du statut du chef de file de l’opposition : vers la fin du jeu de cache- cache #aOuaga

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Modification du statut du chef de file de l’opposition : vers la fin du jeu de cache- cache

Publié le vendredi 20 decembre 2013 | Le Pays

© aOuaga.com par A.O
Conférence de presse du chef de file de l`opposition
Jeudi 25 juillet 2013. Ouagadougou. Le chef de file de l`opposition politique a animé une conférence de presse sur la marche-meeting du 28 juillet contre la mise en place du Sénat. Photo : Zéphirin Diabré, chef de file de l`opposition politique

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Activités des partis politiques 2013

Le scrutin présidentiel de 2015 est à la fois loin et proche.Rien d’étonnant donc si ça grouille sous les chapiteaux politiques.La dernière sortie du Chef de l’Etat, et la récente modification du statut de l’opposition politique y sont pour quelque chose.C’est donc la veillée d’armes au Burkina Faso où désormais, nul n’entend baisser la garde.En politique, il ne faut point se laisser en marge quand sonne l’heure de passer à l’action.D’où ces multiples contestations, revendications, dissensions, déclarations, départs et arrivées, qui rythment l’actualité au sein des partis politiques.L’apparition du Sénat à l’horizon viendra parachever une œuvre de démolition qui aura en fait été entamée au lendemain même du dépôt du Rapport du Collège de Sages

Soudainement, la clarification est devenue indispensable au niveau du débat politique. L’opportunisme de certains acteurs, comme l’appétit gargantuesque d’autres individus, ont d’une certaine façon contribué à entamer la crédibilité du Burkina. En effet, par le passé, le Faso disposait par exemple d’un code électoral des plus démocratiques. A force d’en tripatouiller des articles ou des passages, l’on a fini par l’évider, au point de le réduire à sa plus simple expression. L’apparition du Sénat à l’horizon viendra donc parachever une œuvre de démolition qui aura en fait été entamée au lendemain même du dépôt du Rapport du Collège de Sages. Un rapport de vérité, très constructif, consécutif à l’affaire Norbert Zongo.

Dans le camp de la majorité présidentielle, il importe de savoir sur qui compter réellement. Aussi, fidèle à sa logique, le pouvoir prend-il ses dispositions pour ne pas se laisser surprendre. Dans ce paysage politique qui évolue très vite, le pouvoir de la quatrième République peut se vanter d’être logique avec lui-même : jamais, il ne travaillera à faire le bonheur de son opposition. Par tous les moyens, il cherchera à la ringardiser. C’est dire si ce nouveau statut défini par lui, et placé entre les mains du ministère de l’Administration territoriale et de la Sécurité n’est pas fait pour les beaux yeux de l’opposition. Et c’est de bonne guerre. Mais, il faut éviter de semer la confusion dans l’esprit des Burkinabè.
Sénat et projet de modification de l’article 37, semblent constituer pour la majorité présidentielle actuelle, un véritable cheval de Troie.

Le récent changement de statut, a ceci de positif qu’il obligera chacun à clarifier sa position

Reste à savoir du côté de certains de ses alliés, comment être à la fois pour le nouveau statut du chef de file de l’opposition, et contre la modification de l’article 37 de la Constitution qui limite le nombre de mandats présidentiels. Au sein de l’opposition dite « radicale », l’heure de la cohésion semble sonner. Le récent changement de statut, a ceci de positif qu’il obligera chacun à clarifier sa position, à se découvrir davantage. En tout cas, dans la savane arboisée du Burkina, il sera de plus en plus difficile de se dissimuler derrière les buissons. Jusque-là, certains opposants avaient cherché à avoir un pied dedans et un pied dehors. Dorénavant, il va falloir tomber le masque, au fur et à mesure que l’actualité politique déroulera son tapis.

La tâche s’avère donc délicate au sein du pouvoir comme dans l’opposition, tant il paraît difficile d’être à la fois membre de la majorité présidentielle et de l’opposition. On ne peut continuer indéfiniment à manger des deux côtés. Difficile, de plus en plus, de continuer à manger à la table des gouvernants, et de revendiquer son appartenance à l’opposition. L’heure des taupes et des Judas a sonné. Le régime va probablement chercher à travailler au corps certains opposants naissants. Ne sera pas opposant qui le voudra. Serions-nous à la veille de nous entendre dire un peu partout comme le soulignait Jules César : « Si tu n’es pas avec moi, tu es contre moi ? » En tout état de cause, les acquis démocratiques ne doivent pas être en péril au Faso. Ils ont été si chèrement acquis au fil des ans. Bien révolu, le temps où l’on pouvait s’amuser à duper à la fois le pouvoir et à narguer l’opposition. Peut-être ! En tout cas, il sera de plus en plus difficile de demeurer assis entre deux sièges, d’autant que le menu sera confectionné ailleurs, et que le maître d’hôtel ne voudra plus s’accommoder de gens hésitants ou incapables de mobiliser autour d’eux. « Il n’y a rien sans rien », dit l’adage.
Ceux qui aiment à s’adonner aux dangereux jeux du nomadisme politique et de l’équilibrisme, ont intérêt à revoir leur copie. Ce sera dur dur, dans les semaines et les mois à venir.

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