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Le Quotidien N° 947 du 20/12/2013

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Délits de presse au Burkina: « Emprisonner un journaliste ne sert pas à notre démocratie », Alain Edouard Traoré
Publié le vendredi 20 decembre 2013   |  Le Quotidien


FILEP
© aOuaga.com par Séni Dabo
FILEP : c`est fini pour la 5e édition
Vendredi 29 novembre 2013. Ouagadougou. La 5e édition du Festival international de la liberté d`expression et de presse (FILEP) a refermé ses portes qui avaient été ouvertes la veille sur le thème "Médias et panafricanisme : 50 ans après !". Photo : Alain Edouard Traoré, ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement


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Le gouvernement a tenu son traditionnel point de presse, dans les locaux de la télévision nationale, le 19 décembre dernier.

A l’occasion, Basga Emile Dialla, ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, et Alain Edouard Traoré de la Communication, Porte-parole du gouvernement, étaient sur le plateau pour échanger avec la presse sur les actions menées par leurs départements respectifs. Les échanges ont porté essentiellement sur la création d’emplois en faveur des jeunes, les mesures récentes prises par le gouvernement en faveur de la presse privée et l’évolution de certains dossiers en justice comme celui de Ousmane Guiro et des militaires mutins de 2011.

A quand la dépénalisation des délits de presse au Burkina, surtout que certains organes de presse font l’objet de poursuites judiciaires et que des journalistes croupissent sous les geôles pour avoir exercé leur métier ? A cette question, le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré, répond d’abord qu’il ne s’agit pas en réalité d’une dépénalisation des délits de presse, mais plutôt d’une suppression de peines privatives de libertés.

En clair, d’après le ministre Traoré, si la loi venait à être votée, les organes de presse qui commettent des délits pourraient subir des peines d’amendes, mais le journaliste ne serait plus jeté en prison comme cela est permis actuellement. « Aujourd’hui, emprisonner un journaliste ne sert pas à notre pays et à sa démocratie », reconnait-il. Toujours est-il que le projet de loi de suppression des peines privatives des libertés des journalistes est déjà ficelé au niveau du gouvernement, foi du ministre Traoré.

Il appartient au parlement de le voter, et la balle serait désormais dans le camp des parlementaires. Il a profité de l’occasion pour annoncer une batterie de mesures prises par le gouvernement en faveur de la presse privée. « Les subventions classiques ne suffisent plus à notre presse privée qui abat un travail énorme pour donner l’information et éveiller les consciences dans des conditions matérielles difficiles », soutient Alain Edouard Traoré. Il apprend que le gouvernement est conscient de ce que les seuls médias publics ne peuvent pas relever le défi de l’information et de l’éducation des citoyens. C’est pourquoi, il a pris les mesures suivantes pour faciliter la tâche titanesque qu’abat cette presse privée.

Premièrement, défiscaliser les équipements acquis par les médias privés. En termes clairs, cela revient à lever la fiscalité sur le matériel d’équipement dont une presse privée entend se doter pour la bonne marche de ses activités. « La fiscalité pèse lourd sur nos médias privés qui s’en sortent déjà difficilement», déplore Alain Edouard Traoré. La deuxième mesure consiste à instaurer un fonds d’appui aux médias privés. De manière concrète, il s’agit de créer un fonds qui mettra à la disposition des organes de presse le financement nécessaire à leur bon fonctionnement. Ce fonds peut même octroyer des prêts aux organes de presse qui le désirent, foi du ministre de la Communication. Pour l’opérationnalité de ces mesures, les responsables d’organes de presse seront consultés incessamment, ajoute Alain Edouard Traoré.

Quid des dossiers pendants en justice comme celui de Ousmane Guiro et des militaires mutins de 2011 pour lesquels le Premier ministre Luc Adolphe Tiao avait annoncé le jugement avant la nouvelle année 2014. Alain Edouard Traoré répond : « Ce n’était que des vœux émis par le Premier ministre. Mais ça s’arrête là, puisque l’exécutif n’a aucun pouvoir sur le judiciaire. Nous n’avons jamais examiné un dossier de justice en conseil des ministres ».
Et la question du coût faramineux des logements que le Premier ministre avait aussi juré de régler dès sa prise de fonction ? Le porte-parole du gouvernement répond qu’il est difficile de jouer le gendarme en la matière, parce que le faire serait synonyme de faire la violence sur des privés. « Ce sont les pratiques des Etats d’exception et ce serait anticonstitutionnel », confie le ministre Traoré.

De l’emploi des jeunes

Le ministre de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Basga Emile Dialla, a aussi donné les grandes actions de son département. Il a fait le bilan des mesures de création d’emplois et de revenus en faveur des jeunes et le programme national de volontariat. A l’en croire, le gouvernement a mis à la disposition des Fonds nationaux (FASI, FAIJ, FAPE) la somme de 1 milliard de F CFA afin de leur permettre de faire face à la forte demande de financement adressée à chacune de ces structures. C’est l’occasion pour le ministre Basga d’en faire le bilan à l’orée du nouvel an. Ainsi, à la date du 18 décembre 2013, on enregistre 538 projets finançables à hauteur de 941 396 952 FCFA.

D’ores et déjà, 238 promoteurs ont reçu leurs chèques d’un montant total de 210 854 000 FCFA. Le ministre note également le recrutement de 83 720 jeunes et femmes répartis dans 351 communes pour l’exécution de travaux de haute intensité de main d’œuvres (HIMO). A la date du 18 décembre 2013, le bilan de ce recrutement est de 83 595 jeunes et femmes, soit un taux de réalisation de plus de 97%. Le ministre Bisga a, enfin, fait le bilan du volontariat au Burkina, depuis sa mise en place en 2008. D’après lui, de 40 volontaires en 2008, l’on est passé à 1 102 en 2011. En 2013, 10 000 volontaires ont été inscrits au Plan de travail annuel, dont seulement 1 300 recrutés. Cet effectif a nécessité un besoin de financement de 430 766 300 FCFA. Le ministre déplore cependant que l’esprit du volontariat soit dénaturé au profit des intérêts pécuniaires, avec des volontaires qui revendiquent des salaires. A l’entendre, leur nombre sera revu à la baisse l’année prochaine .

Par Naomi Banseli (Stagiaire)

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