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Le Quotidien N° 946 du 19/12/2013

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Marchés publics: En finir avec le bricolage et le gaspillage
Publié le vendredi 20 decembre 2013   |  Le Quotidien




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Dans le compte rendu du Conseil des ministres du mercredi 18 décembre 2013, il est fait état d’une passation de marché en vue du « renforcement de la structure de l’avenue de la Liberté et le suivi-contrôle desdits travaux ». Coût total des travaux : 840 919 330 FCFA. C’est près d’un milliard de FCFA qui a été à nouveau débloqué pour une route qui était censée être terminée.

En attendant d’en savoir plus sur ce que renferme cette notion de « renforcement », force est de constater que l’addition devient salée pour cette avenue de la ville de Ouagadougou. Sur le plan des désagréments pour les usagers et les riverains, le constat est tout aussi amer. A peine est-elle terminée que cette voie s’est sérieusement dégradée sur certains tronçons, obligeant l’entrepreneur à reprendre les travaux. Ces 840 millions représentent-ils le coût des nouveaux travaux ? Si tel est le cas, on peut parler de gâchis. Ce sont autant de francs qui auraient pu servir à d’autres projets, dans un pays aussi pauvre que le nôtre, confronté à de nombreuses urgences en matière de développement.

Les nouveaux travaux sur l’avenue de la Liberté et les coûts additifs qu’ils induisent, par rapport au budget initial, sont devenus une tradition au Burkina. Combien de fois a-t-il fallu reprendre le bitumage d’une route parce qu’elle s’est dégradée prématurément ? Il y a tellement d’exemples qu’on ne saurait les citer. Même au moment où ces lignes sont écrites, le cas de la route Sakoinsé-Boromo ne peut qu’interpeller la conscience de tous les Burkinabè. Pour la énième fois en effet, ce tronçon est encore en pleins travaux, avec ce que cela comporte comme préjudices pour les transporteurs, les voyageurs et partant, l’économie nationale. Cette route est une honte nationale et il faut que les travaux en cours soient les derniers, avant de nombreuses années. En tout cas, si travaux il y a, ce ne doit plus être pour cause de dégradations précoce. Les routes mal construites sont certainement la plaie la plus visible de la mauvaise exécution des marchés publics au Burkina. Mais bien d’autres secteurs sont touchés.

Des réalisations d’écoles, de barrages ou de forages aux fournitures d’équipements divers pour l’administration, il y a des insuffisances graves qu’un pays aux ressources très limitées ne peut se permettre. Car le moindre sou est précieux et doit être dépensé avec parcimonie. Or que constatons-nous ? La qualité médiocre des produits livrés à l’Etat par les divers prestataires génère des dépenses supplémentaires et inutiles qui auraient pu être évitées. Quand des véhicules, des ordinateurs, des photocopieurs, des mobiliers de bureau, etc, de piètre qualité sont fourgués à l’Etat, ils ont une très courte durée de vie. Et il faut les réparer à grands frais ou les changer carrément. On a même vu des véhicules « tout- terrain » neufs « mourir » de leur belle mort une année seulement après leur acquisition, laissant leurs utilisateurs sans moyens de travail. Ce n’est pas normal.

Le mal réside dans cette notion devenue suspecte de « moins disant » dans les marchés publics. Ce critère a fait son temps. Et surtout, elle semble être devenue un moyen de concurrence déloyale. Des entreprises proposent des prix moins disants tout en sachant que soit, ils auront besoin d’avenants par la suite pour finir les travaux, soit ils feront du mauvais travail. Dans tous les cas de figure, c’est l’Etat qui est perdant dans cette affaire. C’est pourquoi il ne faut plus avoir peur des sociétés qui proposent des tarifs élevés. Le critère principal qu’il faudra de plus en plus privilégier, c’est la capacité de l’entreprise à réaliser le marché. Si nous voulons être aux normes sous- régionales, il nous faudra en finir avec le bricolage dans l’octroi des marchés publics. Cela passe par la fin du moins disant, devenu désormais un critère porteur de risques que de bénéfices pour l’Etat et le contribuable .

La Rédaction

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