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L’Observateur Paalga N° 8522 du 18/12/2013

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Modification de l’article 37 et mise en place du Sénat : «Très bientôt, nous allons descendre dans la rue» (Norbert Michel Tiendrebéogo, président du FFS)
Publié le mercredi 18 decembre 2013   |  L’Observateur Paalga


Norbert
© Autre presse par DR
Norbert Michel Tiendrébéogo, président du Front des forces sociales (FFS)


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Quatre jours après les déclarations du chef de l’Etat depuis Dori, la réponse de l’opposition politique se dessine. En début de soirée du lundi 16 décembre 2013, les leaders de partis politiques ont tenu une réunion extraordinaire au siège du Chef de file de l’opposition politique qui a abouti à la mise en place d’une structure de coordination de la conduite à tenir dénommée : Etat-major permanent de crise (EMPC). Norbert Michel Tiendrébéogo, président du Front des forces sociales (FFS), revient plus en détail dans cette interview sur les temps forts et les conclusions de cette rencontre. A l’en croire, le pouvoir devra s’attendre à voir le peuple dans la rue dans les jours à venir.

Après l’intention manifestée par le Président du Faso le 12 décembre 2013 de se référer au peuple pour trancher la question de l’article 37, le Chef de file de l’opposition politique a réuni ses membres lors d'une réunion extraordinaire à son siège le 16 décembre. Qui était présent à cette rencontre ?

• Tous les chefs de partis étaient pratiquement présents à cette rencontre. Sur les 44 partis d'opposition, 38 étaient là. On peut donc considérer que le quorum était plus qu’atteint. Tout le monde est conscient que les déclarations faites par le chef de l’Etat ne sont que pur mépris pour notre peuple. Face à cette provocation, il était du devoir des responsables politiques de l’opposition de se retrouver pour décider de la réplique appropriée pour redonner confiance à notre peuple. Nous avons entendu l’appel de la société civile, notamment celui du président du Collectif des organisations démocratiques dans la lutte contre l’impunité et la vie chère, les étudiants, le citoyen lambda, … Face à tous ces appels, l’opposition ne pouvait pas être en reste. Par ailleurs, nous sommes conscients que c’est à nous de prendre les devants. C’est pourquoi nous avons appelé toutes les couches de ce pays à se lever, afin de faire bloc pour s'opposer à cette folle volonté du chef l’Etat de s'éterniser au pouvoir.



Tout le monde, le pouvoir comme l’opposition, se réclame de lui. Pourquoi en référer au peuple constitue-t-il un problème pour vous ?

• C’est trahir l’esprit de la Constitution que de vouloir organiser un référendum sur cet article 37. Les législateurs premiers, c’est-à-dire ceux qui ont proposé la Constitution de 1991, n’avaient pas à l’esprit de voir modifier ce qu’ils avaient mis, à savoir qu’un président est élu pour 7 ans, renouvelable une seule fois. C’est le même régime qui par ses tripatouillages a eu à remettre en cause cette disposition. Mais au-travers de la lutte de notre peuple dans le cadre de l’affaire Norbert Zongo, il a été obligé de reculer et de faire des concessions. Il est donc non seulement à un mandat de 5 ans, mais surtout à la limitation à deux mandats. Aujourd’hui, vouloir changer cela, c’est penser que notre peuple n’est pas mature. Depuis la première république, le peuple burkinabè n’a jamais remis en cause le principe de deux mandats pour un seul chef d’Etat. Jamais. C’est avec ce régime, avec Blaise Compaoré, que nous connaissons ces tripatouillages destinés à le maintenir indéfiniment au pouvoir. Cela ne se fera pas dans notre pays.


La rencontre du lundi 16 décembre a arrêté la mise en place d’un Etat-major permanent de crise (EMPC). De qui sera-t-il composé et que va-t-il faire concrètement ?

• Cette structure aura une fonction transversale : elle servira pour la sensibilisation, la propagande, la bataille et la lutte politique. Nous avons unanimement décidé que sa composition allait rester secrète, mais ses positions, ses communiqués seront pris en charge par l’ensemble des chefs de partis. Je ne peux pas vous dévoiler les noms des chefs de partis désignés pour faire partie de l’EMPC. Si le chef de file de l’opposition a l’autorisation des autres chefs de partis, il pourrait vous révéler la composition dudit état-major.


Au-delà des déclarations, dans l’immédiat, quelles actions envisagez-vous pour faire face aux velléités du pouvoir ?

• Très bientôt, nous allons descendre dans la rue. Nous allons appeler l’ensemble du peuple d’ailleurs à descendre dans la rue. Mais tout ce que nous allons faire dépend de la mobilisation de ce peuple. Dans d’autres pays, les gens ont dû rester dans la rue pendant trois ou six mois. Dans notre pays, si les gens restent dans la rue pendant un mois, on verra si le régime va rester sur ses positions.


Ne craignez-vous pas d’envoyer vos militants à l’abattoir si d’aventure vos manifestations de rue futures devaient être réprimées ?

• Si on tue quelqu’un parce qu’il a participé à une manifestation dans ce pays, le régime est conscient que c’est sa perte qu’il aura provoquée ainsi. Au-delà de nos militaires, la communauté internationale ne restera pas sans réagir. Cela s’est vu dans d’autres pays, dans notre pays ça se verra également.

Interview réalisée par

Moumouni Simporé

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