Le ministère de l’Environnement et du Développement durable a organisé un atelier de concertation avec les acteurs de la chasse le lundi 16 décembre 2013 à Ouagadougou.
La rencontre avec les concessionnaires et les chasseurs a été un cadre formel d’information, d’échanges et d’indentification des mesures idoines pour le renforcement du processus de réformes des règles de gestion de la faune et du système de concession. Cette réunion initiée par le ministère en charge de l’Environnement le lundi 16 décembre 2013 a ainsi permis de faire le bilan du partenariat entre le ministère, les concessionnaires et les chasseurs nationaux. Les échanges ont portés principalement sur le respect des cahiers de charges de gestion des concessions de chasse, de la nécessité de révision de la fiscalité, la collaboration avec les chasseurs nationaux dans le respect des engagements pris avec l’Etat. Selon le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Salif Ouédraogo, la gestion de la faune a suivi une évolution dans le temps, passant d’une stratégie de protection intégrale à une gestion partenariale impliquant l’Etat, les communautés locales et le secteur privé. Pour lui, cette gestion a pour préoccupation l’optimisation des retombées au profit des différents acteurs en lien avec les impératifs écologiques. Il a alors affirmé que depuis décembre 1985, le Burkina organise à chaque saison, la valorisation cynégétique et éco-touristique de la faune et constitue aujourd’hui une destination sûre de grande chasse en Afrique de l’Ouest. Salif Ouédraogo a souligné qu’aujourd’hui, ce sont 18 aires protégées qui sont concédées à des opérateurs privés et à une Association intercommunautaire de gestion des ressources naturelles et de la faune. Ces aires sont reparties comme suit, dix concessions de grande chasse, trois de chasse mixte et cinq de petite chasse. « La petite chasse est organisée dans le domaine protégé des collectivités territoriales suivant des protocoles entre les guides de chasse et les communautés villageoises sous le contrôle du service forestier. Ce domaine protégé est aussi le lieu de chasse des chasseurs nationaux », a-t-il expliqué. Et de faire savoir que le ministère enregistre annuellement près de 1500 chasseurs sportifs dont 45% de chasseurs touristes, 50 % de chasseurs Burkinabé et 5 % de chasseurs expatriés résidents. Il a par ailleurs dit que grâce aux efforts conjugués et soutenus de promotion effectués chaque saison lors des salons professionnels, la clientèle touristique d’origine française est élargie par la conquête de chasseurs américains, canadiens et asiatiques. A l’en croire, près de trente réceptifs hôteliers de grande quantité ont été réalisés et mis à la disposition des visiteurs grâce aux importants investissements réalisés par les concessionnaires.
Des résultats probants
En termes de résultats atteints, il ressort que sur le plan socio-économique, les recettes globales moyennes générées d’environ 1,5 milliard par an, sont en augmentation continue et les dépenses d’investissement et de fonctionnement réalisées par les opérateurs privés sont estimées à 1 milliard F CFA soit environ 75 % de leurs recettes. Le ministre en charge du développement durable a indiqué que malgré les nombreux acquis engrangés, plusieurs insuffisances demeurent. Sur le plan technique, il a cité la méconnaissance du potentiel cynégétique dans la quasi-totalité des zones de chasse, la persistance du braconnage notamment celui des éléphants ainsi que le braconnage transfrontalier. Il a également relevé la stagnation des taxes et redevances définies depuis 1996, la non-application des mesures de gestion de la venaison. Sur le plan organisationnel, il a déploré le retard dans la signature des contrats entre l’Etat et les concessionnaires, l’insuffisance de personnel forestier et les moyens matériel et financier pour les activités régaliennes. Il y a aussi la difficulté d’accès des chasseurs nationaux aux concessions de chasse, l’insuffisance de protection des aires concédées, l’incivisme généralisé des populations qui ont tendance à multiplier les actions de représailles vis-à-vis des ressources fauniques.