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Procès contre Le Reporter : les avocats du journal se retirent du dossier
Publié le lundi 16 decembre 2013   |  aOuaga.com


Délits
© aOuaga.com par Séni Dabo
Délits de presse : Le Reporter à la barre pour diffamation
Lundi 16 décembre 2013. Ouagadougou. Le bimensuel Le Reporter était à la barre du tribunal de grande instance pour répondre des faits de diffamation contre l`ex-procureur du Faso de Léo. Photo : Boureima Ouédraogo, directeur de publication du bimensuel Le Reporter


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Le directeur de publication du bimensuel Le Reporter, Boureima Ouédraogo, et le rédacteur en chef dudit journal, Ladji Bama, ont comparu devant le tribunal de grande instance de Ouagadougou le 16 décembre 2013. Ils sont poursuivis respectivement pour complicité de diffamation et diffamation par voie de presse contre l'ex-procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Léo dans la province de la Sissili, région du Centre-Ouest. L'audience, qui a duré 4 heures (entre 9h et 13h) a été marqué par lé déport (retrait) du dossier des avocats des deux journalistes pour protester contre la partialité du tribunal et l'absence d'équité entre les parties au procès. Le tribunal a poursuivi les débats et mis le dossier en délibéré au 30 décembre prochain.


"Grand banditisme et impunité à Léo : le procureur, la gendarmerie, les bandits et le cultivateur". Tel est le titre de l'article paru dans le numéro 125 du Reporter du 1er au 15 septembre 2013 et dans lequel Sidi Bekaye Sawadogo, procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Léo s'est senti diffamé. Il s'agit d'une enquête du rédacteur en chef, Ladji Bama, sur une affaire de corruption présumée tant au palais de justice de Léo qu'à la brigade de gendarmerie de la même ville avec des dessous de table donnés pour la libération de délinquants présumés.

A la barre, l'auteur de l'article a expliqué les conditions dans lesquelles il a travaillé sur place à Léo, les personnes qu'il a rencontrées tout en se gardant de dévoiler ses sources. Avant les débats, les avocats des journalistes ont soulevé une exception de nullité de la procédure qui, à leur avis, n'a pas visé le texte de loi qui prévoit et réprime les faits reprochés à leurs clients. Après une suspension d'audience, le tribunal a décidé de joindre l'exception au fond du dossier.

Deux témoins sur cinq cités à comparaître par les prévenus sont venus répondre aux questions du tribunal, du substitut du procureur et des avocats des deux parties. Il s'agit de ceux que le journaliste a rencontrés sur le terrain et qui ont accepté parlé à visage découvert. L'un d'entre eux, du nom de Rasmané Ouédraogo, est d'ailleurs celui par qui tout a commencé pour avoir été celui dont les agresseurs auraient été libérés contre paiement d'une somme de 200 000 F CFA.

Le plaignant est venu aussi à la barre donner sa version. D'emblée, il a fait savoir que l'affaire qui a fait l'objet d'article dans le bimensuel et pour lequel il s'est senti diffamé est pendante devant le tribunal de Léo. Tout en disant ne pas vouloir trahir le secret de l'instruction, Sidi Bekaye Sawadogo a, par moments, fait ressortir des pièces du dossier qu'il a amené à l'audience pour s'en servir notamment à l'encontre des témoins. Les avocats des journalistes ont demandé à ce que lesdites pièces leur soient aussi communiquées ou bien que le plaignant s'abstienne d'avoir recours dans un souci d'équité. Après avoir demandé une suspension de l'audience pour se concerter avec leurs clients, les cabinets Mamadou Sawadogo et Prosper Farama ont fait savoir, à la reprise, qu'ils se déportent du dossier pour protester contre la partialité du tribunal qui prend fait et cause pour le plaignant et l'absence d'équité dans le procès. Séance tenante, ils ont quitté la salle laissant leurs clients seuls à la barre.

Dans sa plaidoirie, l'avocat du plaignant, Me Seydou Roger Yamba, a demandé au tribunal de reconnaître les prévenus coupables. En guise de réparation, il a demandé la sommé de 1 million de F CFA au titre du préjudice moral, 350 000 F CFA de dommages et intérêts et la publication du jugement pendant trois semaines dans trois organes de presse différents.

Le substitut du procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, dans ses réquisitions, a estimé que les faits de diffamation sont constitués à l'égard des prévenus. Par conséquent, il a demandé au tribunal de les reconnaître coupables et de les condamner à une amende ferme de 300 000 F CFA.

Le tribunal a mis le dossier en délibéré au 30 décembre prochain.


Séni DABO

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