Dépôt de gerbes de fleurs sur les tombes, meeting et concert ont été les points saillants de la commémoration du quinzième anniversaire de l’assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 2013. 15 ans après, le dossier est au point mort devant les juridictions burkinabè. A présent, les regards sont tournés vers Arusha, en Tanzanie, où le dossier est en délibéré devant la Cour africaine des droits de l’homme.
13 décembre 1998-13 décembre 2013, cela fait exactement 15 ans que le journaliste émérite Norbert Zongo et ses trois compagnons d’infortune ont été assassinés sur la route de Sapouy. 15 ans donc, que leurs bourreaux courent et autant d’années de lutte pour le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques afin que justice soit faite. Cette année encore, il n’a pas dérogé à la tradition en commémorant ce quadruple assassinat.
Pour Guézouma Sanogo, la principale nouveauté dans la commémoration du 15e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo et de ses compagnons est l’examen par la Cour africaine de justice du dossier, suite à la plainte déposée par le MBDHP et les ayants droit de la famille Zongo. En dépit, de cette avancée dont tous les militants et militantes du collectif se réjouissent, les sympathisants du pays réel sont toujours mobilisés et attendent avec beaucoup d’intérêt le traitement qui sera réservé au dossier. Aussi, leur exigence demeure la même comme au premier jour : justice et vérité sur cet ignoble crime et pour tous les autres crimes de sang et économiques commis au Burkina Faso. Malgré les tentatives des gouvernements successifs de réduire au silence le collectif, il demeure plus que jamais déterminé à continuer le combat contre l’injustice et l’impunité dans notre pays.
Pour preuve, voilà déjà sept ans que les magistrats aux ordres ont décidé de déposer le dossier Zongo et ceux de ses trois compagnons au greffe du Tribunal de Ouagadougou. Mais les militants et militantes restent toujours à l’avant-garde de la lutte. En témoignent la mobilisation et la détermination des lycéens et collégiens qui sont dans la rue depuis quelques jours déjà pour exiger vérité et justice sur ce quadruple assassinat et tous les autres. Voilà donc 15 ans que la frange consciente du peuple est debout pour que d’autres Burkinabè ne soient assassinés comme des moutons de sacrifice.
Quant à Chrysogone Zougmoré, président du collectif, malgré le non-lieu prononcé en 2006, l’espoir est permis, car le dossier Norbert Zongo a été examiné par la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples à Arhusa en Tanzanie; et le jugement sera probablement rendu en mars 2014.
Cela témoigne de la persévérance du collectif dans la lutte de masse pour qui la lutte doit se poursuivre quel que soit le verdict. «Arhusa constitue pour nous le deuxième champ de bataille, le premier étant le Burkina Faso», a-t-il conclu.