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Mesures de création d’emplois et de revenus : vaincre le chômage et le sous emploi des jeunes et des femmes
Publié le lundi 16 decembre 2013   |  L’Hebdomadaire




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Le Gouvernement du Burkina Faso, dans sa quête permanente du bien-être des populations, procède régulièrement à une analyse de la situation économique, financière, sociale et politique du pays. Fort des appréciations issues de cette analyse, il prend des mesures aux fins d’apporter des réponses aux problèmes qui se posent. C’est dans ce cadre que le Conseil des ministres, en sa séance du 11 septembre 2013, a pris un certain nombre de mesures salvatrices au profit des populations, particulièrement les couches sociales les plus vulnérables, face au phénomène mondial de «  la vie chère  » qui prend des tournures dramatiques dans nos pays économiquement fragiles avec des risques réels sur la paix sociale et partant le développement.

Il s’agit d’assurer une meilleure redistribution des fruits de la croissance et de trouver des solutions au problème du chômage et du sous-emploi, particulièrement des jeunes et des femmes. D’où des actions vigoureuses centrées sur la lutte contre le chômage et le sous-emploi des jeunes et des femmes. Deux mois après son lancement, le Programme de création d’emplois et de revenus est bien en marche sur le terrain et les résultats traduisent la justesse de cette option.



Comme le dit si bien un adage populaire, «  il n’y a pas de vents favorables pour celui qui ne sait ni d’où il vient, ni où il va  ». Instruit par cette vérité indéniable, le gouvernement s’est résolument donné les moyens pour faire régulièrement un état des lieux de la situation en temps réel du pays aux fins de se projeter en connaissance de cause vers l’avenir.

Un avenir sur lequel il peut alors judicieusement influer pour le bonheur de tous les Burkinabè. Ce faisant, un diagnostic sincère et sans complaisance a été fait qui met à nu les principaux problèmes sources de malaise chez les populations. Ainsi, l’on note essentiellement  :

la faiblesse des revenus et du pouvoir d’achat ; le chômage et le sous-emploi, notamment des jeunes ; la précarité de la situation des groupes vulnérables ; et de façon générale les conditions de vie difficiles des populations.

Un diagnostic sans complaisance

De l’état fait de la situation, il ressort une forte demande sociale qui se traduit par la propension des populations à des manifestations de rue et des actes de défiance vis-à-vis de l’autorité et de la force publique. Toutes choses, préjudiciables à la paix sociale, qui influe négativement sur le développement et par conséquent tend à remettre en cause les résultats positifs engrangés au niveau économique et fait peser de réelles menaces sur la cohésion sociale.

Les secteurs sociaux dont certains connaissent une dégradation notable en dépit de l’accroissement et de l’amélioration de la qualité des offres de services sont incontestablement ceux qui prennent le plus grand coup dans cette conjoncture difficile.

Ces secteurs ont besoin d’être soutenus par des actions et mesures hardies mais bien pensées afin que s’inversent, les courbes statistiques montrant réalité quotidienne très difficile de certaines catégories de populations. Le diagnostic fait, et qui met le doigt sur les réalités sociales, demeure le tableau de bord guidant le gouvernement dans ses actions.

En cela, il est instruit que les populations cibles devraient avoir plus d’égard car pâtissant plus de la situation de malaise socioéconomique. De la frange jeune aux personnes âgées en passant par les indigents, les orphelins et enfants vulnérables, ceux en situation de rue, les handicapés… aucun groupe social n’a été oublié dans la dynamique des mesures sociales prises pour la redistribution des fruits de la croissance.

Il faut dire que dans la palette de mesures prises, le gouvernement s’est fondé sur cette théorie de « l’aide qui dispense de l’aide » pour mettre à la disposition des populations les moyens leur permettant une autosuffisance donc une émancipation des contraintes handicapant leur développement individuel et leur participation à l’essor du pays.

Aussi, l’accent sera-t-il mis sur des initiatives qui permettent aux bénéficiaires d’avoir des revenus et donc de s’affranchir de la pauvreté. Sont de celles-ci, le soutien à 1125 projets individuels de personnes âgées, le soutien à 1 125 projets individuels de personnes handicapées, la création d’emplois et de revenus à travers les travaux à haute intensité de main d’œuvre (HIMO), le renforcement des capacités des fonds nationaux de financement octroyant des crédits d’investissement et d’exploitation à des conditions de faveur au profit de jeunes diplômés, etc.

En sus de ces mesures salvatrices, le gouvernement, dans l’urgence, en a pris d’autres plus spécifiques à l’endroit des couches vulnérables, tel l’appui alimentaire à 500 000 personnes indigentes dans les 45 provinces, le soutien aux orphelins et enfants vulnérables, l’insertion de 2000 enfants et jeunes en situation de rue, la prise en charge sanitaire de 3690 personnes âgées, la prise en charge sanitaire de 18 450 personnes handicapées à travers les mutuelles de santé, l’appui à la prise en charge psycho-social intégrée de 450 enfants handicapés, etc. Le train des mesures, pour paraphraser le Président du Faso dans son discours d’investiture pour le présent mandat, n’a laissé personne sur le bas-côté de la route.

En effet, il est important de souligner que les salariés (de l’Etat et du privé) n’ont pas été non plus oubliés, eux qui ont vu leurs rémunérations revalorisées pendant que se poursuivent les négociations Gouvernement-Syndicats pour l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail.

En tout cas, le gouvernement par ses actions a su appréhender à sa juste dimension la situation de « la vie chère »  ; ce qui lui a permis d’y apporter des réponses réconfortant les populations. Ce qui a un tant soit peu contribuer à décrisper l’atmosphère sociopolitique délétère à un certain moment.

Déclinaison du Programme de création d’emplois et de revenus

Sans minimiser les programmes et fonds existants en faveur de la promotion de l’emploi, il fallait pour le gouvernement mener des actions de grande dimension pour non seulement une distribution des revenus, mais surtout pour apporter une réponse aux préoccupations des jeunes. Ce qui nécessite que soit attaqué de front la question du chômage et du sous-emploi. C’est une réalité que nombre de Burkinabè vivent dans leur chair et qui les pousse souvent à des actions irréfléchies, certes préjudiciables à la Nation mais surtout à eux-mêmes en tant qu’individu aspirant légitimement à s’insérer dans le tissu économique.

C’est pourquoi, pour le gouvernement, il faut d’une part occuper les personnes dans cette situation inconfortable et d’autre part leur permettre de disposer d’un minimum de revenus pour satisfaire leurs besoins élémentaires. Aussi, il a opté de généraliser les travaux à Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO), qui se déclinent aux activités suivantes qui seront exécutées dans toutes les 351 communes urbaines et rurales :

curage des caniveaux, des fossés et des ouvrages  ; bouchage des nids de poules  ; balayage des rues  ; entretien des bosquets, cimetières et aires de repos  ; ramassage des sachets plastiques  ; lutte contre les plantes envahissantes des plans d’eau  ; nettoyage des services publics  ; nettoyage des digues des barrages  ; entretien d’anciens périmètres irrigués tels que la vallée du Sourou  ; désenclavement de la rivière Kou  ; élagage des arbres  ; comptage du trafic routier.

Ces activités qui sont en cours d’exécution concernent un total prévu de 83 720 jeunes et femmes, urbains et ruraux. Les personnes bénéficiaires de ce programme, en plus des activités rémunératrices, se voient assurer des formations à des métiers et en alphabétisation.

Le programme, d’un coût de 10 454 535 000 FCFA se veut intéresser tous les Burkinabè  ; c’est pourquoi dans le recrutement des personnes, il est établi une clef de répartition permettant de couvrir tout le territoire national. Il se présente comme suit  : chefs-lieux de régions (11)  : 15 400 ; chefs-lieux de provinces (32)  : 32 000 ; communes à statut particulier (2)  : 5 820 ; autres communes (305)  : 30 500.

Cette opération d’envergure prend en compte les jeunes et femmes déscolarisés et non scolarisés dans la tranche d’âge de 18-40 ans pour les hommes et 18-45 ans pour les femmes. Travaillant du 1er octobre au 31 décembre 2013, ils percevront une allocation mensuelle de 37 000 CFA.

Afin d’aboutir à des résultats tangibles et optimiser le rendement des jeunes et femmes, le programme appuie chaque commune pour l’acquisition de petit matériel pour le travail sur le terrain, et leur alloue des frais de supervision des travaux. Selon Jean Bertin OUEDRAOGO, ministre des Infrastructures, du Désenclavement et des Transports, en charge du programme de création d’emplois et de revenus, celui-ci fait partie des objectifs prioritaires de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), à travers l’axe relatif à « la consolidation du capital humain et la promotion de la protection sociale ».

Il s’agit, en effet, de diversifier et d’accroître l’offre d’emplois et les revenus, principalement en direction des jeunes et des femmes, deux catégories sociales regroupant le plus grand nombre d’individus au Burkina Faso et les plus touchées par le phénomène du chômage et du sous-emploi.

Déjà en 2012, le Programme spécial de création d’emplois pour les jeunes et les femmes (PSCE/JF) avait consisté, pour le département en charge des Infrastructures, au recrutement de 11 000 jeunes et femmes pour l’exécution de travaux à Haute intensité de main-d’œuvre (HIMO). Ces efforts ont poursuivis et depuis août 2013, 12 380 nouveaux emplois HIMO ont été créés.

C’est cette expérience de mise en place d’un dispositif de proximité de création d’emplois en vue de réduire le chômage et la pauvreté au Burkina, qui a conforté le gouvernement dans son option. «  La lecture de la réalité sociale récente de notre pays a convaincu le président du Faso qu’il fallait donner un signal fort, face aux fortes demandes et attentes des populations, rendues vulnérables du fait de la crise qui frappe les économies du monde  », foi du ministre Jean-Bertin OUEDRAOGO.

Aussi fallait-il poursuivre l’œuvre qui a donné pleine satisfaction en sa première réalisation en l’étendant de façon à couvrir toutes les communes du Burkina Faso avec pour objectif, à terme, la création de 100 000 emplois HIMO par an. Le programme est financé par le budget de l’Etat, exercice 2013.

Plusieurs autres départements ministériels, tels que ceux chargés de l’Aménagement du territoire, de l’Alphabétisation, de l’Economie et des Finances, de la Jeunesse, de la Formation professionnelle et de l’Emploi…, sont impliqués dans sa mise en œuvre.

Actions mises en œuvre de la période du 19 septembre au 31 octobre 2013

Le gouvernement n’a pas tardé à prendre le taureau par les cornes car, juste après le conseil des ministres du 11 septembre 2013 annonçant les mesures, il a entrepris de traduire en actes ce qu’il a décidé. Ainsi par exemple pour le programme de création d’emplois et de revenus, toutes les structures concernées  : ministères, mairies des communes urbaines et rurales, directions régionales et provinciales des Infrastructures et du Désenclavement, ont été mises en branle et à contribution pour l’atteinte des résultats.

Une procédure particulière de mise en œuvre des travaux HIMO a été élaborée et mise à la disposition des acteurs et une cellule de suivi du programme comprenant les ministères associés à l’activité a été mise en place au ministère en charge des infrastructures. Le petit matériel pour les jeunes est acquis ou en cours d’acquisition.

Pour la période indiquée plus haut (septembre-octobre 2013), 81 115 jeunes et femmes sur les 83 720 prévus (soit un taux d’exécution de 97%) ont été recrutés et sont à l’ouvrage. Dans la même dynamique, les ressources destinées à la prise en charge des activités (10 454 350 000 FCFA) sont mobilisées et conformément au plan de décaissement, le premier décaissement de 4 197 302 200 FCFA est fait et réparti au niveau de tous les receveurs pour la prise en charge des dépenses du mois d’octobre.

Les premiers paiements des différentes dépenses sont en cours au niveau des perceptions (matériel, allocation, supervision). Sur le terrain, durant cette période, les communes ont nettoyé les services publics (CSPS, Gouvernorats, haut-commissariats, préfectures…), entretenu des voies, des aires de repos, élagué des arbres…

D’une manière générale, toutes les activités jugées d’utilité publique dans la commune et pouvant être exécutées par les jeunes sont en cours d’exécution. Il est important de préciser que la mesure connaît une adhésion totale des autorités communales et un réel engouement auprès des jeunes.

En témoigne le nombre de jeunes inscrits dans chaque commune pour les tirages au sort comme prévus. A titre d’exemple, pour la commune de Ouagadougou, on a enregistré 49 226 inscrits pour 2 100 jeunes à recruter à cette phase.

Outre le Programme création d’emplois et de revenus qui donne des opportunités d’emploi aux jeunes et femmes, d’autres possibilités de travail sont offertes par l’appui aux brigades vertes de communes avec un montant financier de 500 000 000 FCFA, le recrutement de 3000 volontaires adjoints de sécurité pour 1 260 930 000 FCFA, le renforcement des capacités des fonds nationaux de financement pour l’octroi de crédits d’investissement et d’exploitation à des conditions de faveur pour favoriser l’installation des jeunes diplômés pour la somme de 1 000 000 000 FCFA. On ne saurait oublier les mesures prises en faveur des universités.

D’abord, pour le renforcement des infrastructures dans le cadre des travaux d’urgence en attendant la mise en œuvre du Plan national de développement de l’enseignement supérieur (PNDES)  ; coût de la mesure : 14 000 000 000 FCFA. Puis pour un accompagnement social des étudiants par le relèvement de l’aide et du prêt FONER respectivement de 150 000 CFA à 175 000 FCFA et de 200 000 à 225 000 FCFA pour compter de l’année universitaire 2013-2014. 

«  Nous sommes conscients que la vie chère pèse de plus en plus sur les Burkinabé. Nous allons apporter des solutions très fortes  », avait dit le Chef du gouvernement, Luc Adolph TIAO, quelques jours avant le Conseil des ministres du 11 septembre annonçant les mesures. Ainsi donc, chose promise, chose due, le gouvernement a tenu parole  ; il a opposé aux problèmes des Burkinabè des propositions de solutions qui somme toute se sont avérées opérantes et même efficaces.

Toutefois, il reste, on ne peut en douter, attentif à l’évolution de la situation. C’est Charles PINOT qui avait raison, qui disait : «  le meilleur des gouvernements n’est pas celui qui fait des hommes les plus heureux, mais celui qui fait le plus grand nombre d’heureux  ». Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd.

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