Le cadre de concertation régional du Sud-Ouest s’est réuni en session extraordinaire, le 29 novembre 2013 à Gaoua. A l’occasion, les organisateurs ont plaidé pour la prise en compte des populations dans les politiques locales de développement.
Le développement d’un Burkina Faso est étroitement lié aux facteurs démographiques et il ne pourra se faire sans la maîtrise de la population. C’est la conviction qui a soutenu la convocation extraordinaire du cadre de concertation régional du Sud-Ouest par son président, le gouverneur Kadidia Zampalégré. A cette occasion, le Directeur régional de l’économie et de la planification (DREP), Issiaka Kaboré, a plaidé pour la prise en compte des populations dans les politiques locales de développement. Selon lui, la croissance démographique influence entre autres, le domaine de l’éducation, tant sur la qualité que la demande en infrastructures. Dans le même temps, il a expliqué que l’éducation à son tour influe sur la croissance démographique. « Plus le niveau de la femme est élevé, plus elle entre tard dans la vie procréative et moins elle a des enfants », a-t-il indiqué. Ce qui contribue à la baisse de croissance démographique. Les raisons, ajoute-t-il, la femme bien éduquée a une meilleure connaissance de son organisme et de l’usage des moyens de contraception. En outre, l’impact de la croissance démographique se ressent également sur la santé, l’environnement et l’emploi. Selon les données de la DREP, il a été enregistré entre 1980 et 1992 en moyenne 73 hectares de forêt perdus au Burkina Faso par an, du fait de l’accroissement de la population. Dans le domaine de l’emploi, à en croire les animateurs de la session extraordinaire, le Burkina Faso avec son rythme actuel de croissance démographique, aura besoin de créer plus d’un million d’emplois d’ici à l’horizon 2025. Or, le coût de création d’un emploi se situe entre 48 000 et 512 000 F CFA. Ils estiment alors qu’il est nécessaire de maîtriser la population. Et le conseiller technique régional de la GIZ-PROSAD (Programme santé sexuel, droits humains), Samuel Kafando, de renchérir que « la maîtrise de la population est obligatoire pour tout Etat. Les pays qui ont pu se développer sont ceux qui ont réussi à maîtriser leurs populations ». La session extraordinaire a été financée par le PROSAD, dont la composante 11 de son plan action opérationnel triennal 2013-2015 porte sur la « politique de population, planification familiale, santé sexuelle et reproductive des jeunes ». Sur place, un appel a été également lancé quant à la lutte contre le SIDA. Le taux de séroprévalence était de 3,4% en 2010 dans la région du Sud-Ouest.