La Commission de l’UEMOA organise, du 12 au 14 décembre 2013 à Ouagadougou, un symposium sur le financement de la culture, dont le thème est : « Investir dans la culture au sein de l’UEMOA ». L’objectif est d’améliorer les stratégies et les mécanismes de financement de ce secteur dans espace UEMOA.
Le secteur culturel apparaît assez informel dans l’espace UEMOA et l’un des défis majeurs auxquels il doit faire face est la question du financement et de l’investissement. C’est conscient de cette réalité que la Commission de l’UEMOA tient, en partenariat avec l’UNESCO, AFRICALIA et la Banque Ouest- africaine de développement, un symposium sur le thème « Investir dans la culture au sein de l’UEMOA », du 12 au 14 décembre 2013, à Ouagadougou. Cette rencontre s’est ouverte moins de deux mois après l’adoption le 24 octobre dernier, par la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Acte additionnel instituant une « Politique commune de développement culturel de l’UEMOA ». Selon le président de la Commission de l’UEMOA, Cheikhe Hadjibou Soumaré, l’objectif global du symposium est d’améliorer les stratégies et les mécanismes de financement de la culture dans le cadre de la politique commune de développement culturel au sein des Etats membres de l’union. Il s’agit notamment d’identifier les défis et les contraintes qui entravent l’investissement dans le secteur culturel, de susciter la réflexion sur les leviers et les mécanismes d’accès aux financements propices pour son développement, d’identifier les opportunités de financement et de définir un dispositif approprié d’investissement dans la culture dans l’espace. Durant trois jours, les participants, composés essentiellement d’acteurs culturels, de chercheurs, de partenaires techniques et financiers, des opérateurs économiques, mèneront des réflexions et débats autour des aspects spécifiques relatifs au financement et à l’autofinancement d’actions culturelles. En effet, ils se pencheront sur six thématiques, entre autres, les enjeux et défis du développement culturel au sein de l’espace UEMOA, les dynamiques de gestion des entreprises culturelles, leurs conditions de durabilité, les financements bancaires et le marché de ces entreprises et la coopération et partenariat public/privé pour le financement de la culture. Pour Cheikhe H. Soumaré, le symposium constitue une traduction de la vision 2020 de la Commission de l’UEMOA qui fait de la culture, un des piliers de l’intégration. A l’ouverture de la rencontre, le président de la Commission de l’UEMOA a affirmé que l’investissement dans la culture, pour les pouvoirs publics comme pour les acteurs privés, contribue non seulement au renouvellement de la création, mais également à la création de richesse et à la cohésion sociale. « La culture demeure, en effet, le lien social fort qui permet aux populations de notre espace de vivre, ensemble, dans la fraternité et la convivialité leur destin commun », a-t-il soutenu.
Les activités culturelles représentent plus de 3,4% du PIB mondial
A l’entendre, le choix du thème du symposium traduit la vision qui est celle de l’UEMOA de faire de la culture, à l’échelle régionale, un véritable marché, avec ses produits reconnus à travers le monde et protégés, ses opérateurs, ses acheteurs et ses entreprises. A l’en croire, la culture est un vrai gisement de croissance qu’on exploite très peu. Dans notre espace, a-t-il ajouté, en dépit de la faiblesse des statistiques, l’expérience de tous les jours montre que notre potentiel culturel est sous- exploité. Pourtant, les activités culturelles représentent aujourd’hui plus de 3,4% du PIB mondial, avec un chiffre d’affaires qui s’élevait déjà en 2007, à environ 1 600 milliards de dollars, selon le rapport CNUCED (Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement) 2008 sur le commerce mondial. De l’avis du représentant du ministre de la Culture, Jean-Claude Dioma, par ailleurs secrétaire général, il ne suffira pas de mobiliser les ressources financières pour que le secteur culturel se développe. Pour lui, il faut également pouvoir créer des conditions durables d’accès des entreprises culturelles aux financements privés, surtout de type bancaire. Or, pour le moment, les institutions financières et les potentiels investisseurs privés ne considèrent pas la culture comme un secteur d’affaires sûr, compte tenu de leur faible connaissance du marché culturel et de ses logiques. Il en résulte que le défi de l’accès aux services financiers de type privé doit être impérativement relevé de même que plusieurs autres défis liés à l’environnement de l’économie de la culture, dans le cadre d’une approche systémique. Pour ce faire, le représentant du ministre a invité les participants au symposium à ne pas perdre de vue les relations entre le financement et les autres problématiques telles que le développement du numérique et de la protection de la propriété intellectuelle dans le contexte de la mondialisation, ainsi que le développement des marchés culturels dans les Etats, au niveau communautaire et international.