Journée Internationale de Lutte contre la Corruption 2013
Message du Contrôleur Général d’Etat
Convention des Nations Unies contre la corruption : Merida 9 décembre 2003 – 9 décembre 2013. Voilà dix ans que la communauté internationale à travers l’Organisation des Nations Unies, s’est engagée à lutter résolument contre la corruption sous toutes ses formes.
Le 9 décembre est dédié à la Journée internationale de lutte contre la corruption. Le thème de cette année est « Zéro Corruption- 100 % développement ». Entendons par corruption et les manifestations assimilées : les détournements de biens et deniers publics, l’enrichissement illicite, les pots-de-vin, les concussions, les surfacturations, les rackets, l’absentéisme, l’utilisation abusive des biens publics, le favoritisme, le népotisme, la corruption électorale, pour ne citer que ceux-ci.
La corruption est un phénomène mondial aux effets très néfastes pour le développement de tout pays, notamment dans les pays en développement. Ainsi, la corruption entrave les efforts pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) convenus par la communauté internationale. Dès lors, la lutte contre la corruption est une des priorités des gouvernements. En témoigne la tenue de la cinquième Conférence des Etats parties à la Convention du 25 au 29 novembre 2013 à Panama, signe fort de l’engagement renouvelé de la communauté internationale à lutter contre la corruption.
Ainsi, dix ans de solidarité contre un fléau qui touche tous les secteurs et n’épargne aucun pays. Les principaux objectifs de la Convention sont, entre autres, la prévention et l’incrimination de la corruption, la promotion de la bonne gestion des affaires et des biens publics, le recouvrement des biens et avoirs issus de la corruption, la fourniture d’une assistance technique ainsi que la promotion de la coopération internationale. Pour la mise en œuvre de ladite Convention, un mécanisme a été décidé à Doha (Qatar) en 2009 par la troisième Conférence des Etats parties.
A l’instar donc des autres 170 Etats parties à la Convention, notre pays, le Burkina Faso, poursuit la mise en œuvre de sa stratégie de lutte contre la corruption. C’est ainsi que depuis l’année dernière, de nombreuses activités ont été menées dans ce sens. Nous en citons quelques unes à titre d’illustration :
1- la tenue des assises nationales sur la lutte contre la corruption en décembre 2012. Instruit par Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, ce forum a mobilisé plus de 600 participants venus de toutes les 45 provinces que compte le pays et représentant toutes les couches sociales y compris les organisations de la société civile et le secteur privé. Sous le thème : « Lutte contre la corruption au Burkina Faso : quelles actions fortes et concrètes pour des avancées décisives ? » Ces assises ont permis de faire le diagnostic de la corruption au Burkina Faso et formuler des recommandations en cours de mises en œuvre ;
2- l’adoption de la politique nationale révisée de lutte contre la corruption et son plan d’actions par le Gouvernement afin qu’elle soit en phase avec l’évolution ;
3- l’adoption par le Gouvernement du projet de loi portant prévention et répression de la corruption au Burkina Faso; qui, entre autres, va renforcer les mesures déjà existantes visant à prévenir et à combattre la corruption ;
4- l’élaboration d’un mécanisme de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la politique nationale de lutte contre la corruption ;
5- au titre de la prévention, l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat (ASCE), structure nationale de coordination en matière de lutte contre la corruption, exécute chaque année ses programmes de sensibilisation et d’information sur la corruption et de contrôle de la gestion des services publics. En 2013, la campagne de sensibilisation et d’information avait pour cible principale une trentaine d’établissements de formation professionnelle touchant du coup environ 10 000 jeunes apprenants. Il sied de signaler également la contribution fort appréciable des organisations de la société civile et des médias en matière de sensibilisation sur la lutte contre la corruption ;
6- par ailleurs, la journée internationale de lutte contre la corruption a été commémorée en 2012 à travers un programme commun réalisé par l’administration publique, les organisations de la société civile, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la presse. Ce programme s’est décliné en : message, conférences sous forme de panels, projection de films, débats télévisés, activités sportives, expositions d’ouvrages, etc. ;
7- en matière de répression, des sanctions administratives sont prises suite aux contrôles et investigations des organes de contrôle dont notamment l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat et les inspections techniques des ministères ;
8- des dossiers de malversations diverses sont actuellement en instruction dans les juridictions compétentes ;
9- notre pays accorde une importance particulière à la coopération internationale, régionale et sous-régionale sans laquelle la lutte contre la corruption s’avèrerait plus difficile, voire impossible. Dans ce chapitre, le Burkina participe à toutes les grandes rencontres internationales (la Convention des Nations Unies contre la corruption, l’Académie internationale de lutte contre la corruption (IACA); l’Association internationale des autorités anti-corruption (IAACA); le Forum des inspections générales d’Etat d’Afrique et institutions assimilées (FIGE)).
Il est à noter que le Burkina reçoit des pays amis en voyages d’études pour s’inspirer des bonnes pratiques. De même, des missions conjointes sont organisées par le Burkina et d’autres pays africains sur des dossiers les concernant.
Le Burkina Faso prend une part active dans la mise en œuvre des conventions internationales sur la corruption. On peut citer notamment :
- l’évaluation en 2012 de la mise en œuvre de la convention de l’Union africaine sur la prévention et la lutte contre la corruption;
- le mécanisme d’examen de l’application de la Convention des Nations Unies contre la corruption. Sur ce point, le Burkina qui avait pris part au programme pilote, est examinateur du Mozambique et de l’Egypte. Par ailleurs, il est évalué par ses pairs le Congo (Brazza) et le Rwanda.
Il sied de remercier les partenaires techniques et financiers pour leurs contributions multiformes qui permettent aux Etats de réaliser certaines de leurs activités.
Au regard de tout ce qui précède, il apparaît clairement que le Burkina Faso réaffirme sa foi à ne ménager aucun effort dans le cadre de la recherche des voies et moyens pour la lutte contre la corruption. La corruption étant un crime contre le développement, la démocratie, la prospérité, etc., la combattre est l’affaire de tous.
C’est pourquoi, l’Autorité Supérieure de Contrôle d’Etat invite une fois de plus chaque burkinabè et chaque acteur à refuser la corruption à s’engager activement et définitivement dans la lutte en vue de l’atteinte de
« Zéro Corruption-100 % développement ».