La police de Banfora a intercepté un présumé receleur dans une affaire de vols répétés de carburant à la base vie de Colas sise à Wolonkoto, à quelque 25 kilomètres de Banfora. Le butin, plus d’une soixantaine de bidons de 20 litres chacun et deux fûts, a été présenté à la presse le 7 décembre 2013.
Plus de soixante bidons de 20 l pleins de gasoil et deux fûts dont l’un est plein et l’autre à moitié ; telle était la quantité de carburant volé à l’agence de Wolonkoto de Colas/ Afrique et retrouvé par les agents du commissariat central de police de Banfora. C’était le 4 décembre 2013 au domicile de TS, à Banfora, qui a été « filé » par les éléments à qui le Directeur régional de la police nationale (DRPN) des Cascades, Komossira Sanou, avait confié l’affaire. Selon lui, ses services ont été saisis par le responsable de l’agence de Wolonkoto de Colas/Afrique qui se plaignait de vols répétés de carburant. Immédiatement, des agents ont été chargés de retrouver les auteurs, co-auteurs, complices et receleurs. Déployés sur le terrain, selon le DRPN, ces agents ont fait le guet toute la nuit et c’est au petit matin qu’un individu a été aperçu avec un bidon de 20 l sur sa moto. Suivi par les éléments jusqu’à son domicile où il a été interpellé, les éléments ont trouvé que son bidon contenait du carburant provenant de Colas, étant donné qu’il est facile de reconnaître le gasoil de Colas, à cause de la spécificité. La perquisition qui s’en est immédiatement suivie, a permis de saisir une importante quantité de carburant dans des bidons de 20, 25 et 30 litres. Sans détour, TS passera aux aveux. En plus d’avoir reconnu les faits, il a confié avoir été ravitaillé par les conducteurs de ladite société. Toujours selon lui, les chauffeurs de Colas viennent régulièrement lui vendre du carburant et lui, à son tour, le distribue principalement à Niangoloko et jusque dans les confins de la province. Selon les propos de TS rapportés par la police, c’est sur les lieux que se déroule le vol. Il a fait savoir que lorsque le camion quitte la base vie du chantier avec le plein du réservoir, le conducteur lui donnait rendez-vous à un endroit, le long des travaux. Et là, à l’aide de raccords et de bidons, ils procédaient à l’enlèvement du carburant. Et le camion revenait plus tôt que prévu pour un autre ravitaillement.
Une activité qui pourrait empêcher la réception de la route dans les délais
A en croire la police, la quasi-totalité des conducteurs, des vigiles et chefs d’équipes est impliquée dans cette affaire. Le responsable de l’agence Colas a avoué que l’hémorragie de gasoil était si importante que c’est dans la consternation que lui-même a découvert le vol. Selon lui, si ce vol persistait, il n’était pas évident que la route Banfora-Sindou puisse être livrée dans le délai imparti. Pour le DRPN, Komossira Sanou, les auteurs de ces vols sapent les efforts du gouvernement burkinabè en ce qui concerne sa politique de développement. « Si nous sommes d’accord que le développement passe par le développement de la route, je suis bien en droit de dire que ces gens sont effectivement en train de saper les efforts du gouvernement », a-t-il martelé. Pour ce qui est des autres objets volés, en l’occurrence les chaussures de sécurité, les équipements de chantier et des machines, seul un vibreur a été retrouvé pour le moment. A la faveur des TIC, les auteurs, co-auteurs et receleurs de ces vols ont eu le temps de bien cacher ce qu’ils ont dérobé à Colas. Selon le DRPN, l’enquête se poursuit et pour ne pas bloquer l’évolution du chantier, « nous n’avons gardé aucun conducteur dans nos locaux, excepté TS qui doit en principe être présenté au procureur au fur et à mesure que nous entendrons les chauffeurs ».