Des maisons écroulées par-ci, des concessions inondées par-là, tel est le désolant décor qui se présente dans le secteur n°3 de Dédougou communément appelé communément «l’Ile de Madagascar».
Les populations du secteur n°3 de Dédougou, plus précisément la zone communément appelée «l’Ile de Madagascar», n’ont pas le sommeil tranquille depuis quelques jours. En raison, les différentes pluies qui se sont abattues sur la cité de Bankuy et qui ont fini par inonder littéralement les différentes concessions de cette partie du secteur. Fatiguées d’avoir pris leur mal en patience suite à l’immobilisme et au mutisme des autorités municipales, les populations dudit secteur se sont déportées le mardi 21 août 2012 à l’hôtel de ville pour se faire mieux entendre par les autorités.
Situé dans une zone marécageuse et dépourvu de caniveau pour le drainage des eaux de pluie, le secteur n°3 de Dédougou semble souffrir du désintéressement et de l’absence de volonté de la part des autorités communales. C'est en tout cas l'avis de ses habitants. Longtemps interpelées sur le problème de canalisation dans cette partie de la ville, les autorités municipales semblent toujours se dérober à leurs obligations, sans s’attaquer véritablement au fond du dossier.
Conséquence de cette inaction, les maisons d’habitation du secteur s’écroulent ou sont inondées à chaque saison de pluie.
C’est à un véritable calvaire que ces habitants sont confrontés.
Circuler dans la ville relève d'ailleurs du parcours du combattant en temps de pluie. Les routes sont jalonnées de nids-de-poule et de flaques d’eau pendant cette saison. Le manque de caniveaux en est la principale cause. Le secteur n°3, que certains surnomment «Madagascar», est particulièrement difficile d'accès pendant la saison pluvieuse. Loti depuis les années 1970, ce secteur, comme d'ailleurs l’ensemble de la ville de Dédougou, n’a aucunement bénéficié d’un plan de viabilisation. Les artères à l’intérieur de la ville sont pour la plupart impraticables car les eaux de pluies y ont installé leur lit. L’urgence se pose avec acuité cette année par le nombre d’habitations inondées.
Le mois d’août tirant à sa fin, les autorités municipales se doivent de sortir de leur léthargie pour prendre à bras-le-corps la situation afin de trouver une solution idoine. Pourtant, ce ne sont pas les initiatives qui font défaut, encore moins les opportunités. Les partenaires italiens qui ont construit l’abattoir frigorifique ont été approchés par les autorités communales à l’époque pour la réalisation des caniveaux.
Ceux-ci ont promis, dans la mesure du possible, d’intégrer cette doléance dans leur prochain plan d’investissement. Cette coopération décentralisée entre la ville de Goretti et celle de Dédougou, qui a suscité tant d'espoirs des Dédoulais, a-t-elle été enterrée par les autorités communales ? L’administration étant une continuité, a-t-on coutume de le dire, la population ne pourrait-elle pas demander des comptes aux autorités communales sur le sort réservé à cette coopération décentralisée naissante ?
En matière d’infrastructures routières, la cité de Bankuy n’est pas la mieux pourvue. De nombreuses voies sont impraticables pendant la saison des pluies. Pourtant, les autorités municipales avaient l’opportunité, avec la CSE (Compagnie sahélienne d’entreprise) qui avait en charge le bitumage de la route Dédougou-Bobo, de réfectionner ne serait-ce que certaines artères de la ville. Et le constat est triste : pas une route n'a été réfectionnée, à plus forte raison bitumée par l’entreprise. Cette société a-telle seulement été approchée par l’administration locale ? Le doute est permis et si ce n’est pas encore fait, nous pensons qu’une autre opportunité s’offre encore à ces autorités, avec le bitumage des routes Dédougou-Koudougou et Dédougou-Nouna-Frontière du Mali.
Faire de Dédougou une ville propre, coquette et digne du rang de chef-lieu de région, c’était le souhait de Gnami Valentin Konaté à sa prise de service. Aidé en cela par ses devanciers par la mise en œuvre de projets de collecte d’ordures à travers certaines artères de la ville, le rêve «Bankuy, la coquette», un vœu si cher au bourgmestre de la commune, risque d’être un slogan creux, tant que les Dédoulais n’auront pas de cadre de vie sain, des routes praticables, des caniveaux pour drainer les eaux de pluie.
