La brigade de recherche de la gendarmerie nationale a mis hors d’état de nuire, un réseau de trois malfrats inculpés pour vol à main armée et par effraction, puis arrêté un groupe de cinq (5) individus spécialisés dans la contrefaçon d’eau de javel, imitant la marque LACROIX. Ils ont tous été présentés à la presse le vendredi 3 août 2012, à la gendarmerie du camp Paspanga de Ouagadougou en présence des contrôleurs du ministère du Commerce.
Des malfaiteurs sont encore tombés entre les mailles de la gendarmerie nationale. Le premier réseau, constitué d’un groupe de trois malfrats, a été démantelé suite à un vol commis sur une moto et un téléphone portable appartenant à Kiemtoré Rabi Henri, le jeudi 6 juin 2012. Tout est donc parti de là. De fil en aiguille, les investigations du groupement mobile du camp Paspanga ont abouti à l’interpellation de deux individus, Dondassé Patrice et Ouédraogo Wendpanga Adama. Selon l’adjudant-chef Mathurin Rouamba, ces deux malfrats qui ne sont pas à leur premier forfait, ont aussitôt reconnu les faits à eux reprochés. Il dira que la poursuite de l’enquête a permis de savoir que ces présumés coupables ont déjà été interpellés pour agression à main armée sur une voie publique, trois vols avec effraction et un vol dans un parking. D’ailleurs, a souligné l’adjudant- chef Rouamba, les deux bandits se sont emparés de la moto de Kiemtoré dans une imprimerie après avoir tenu en respect le veilleur de nuit à l’aide d’armes blanches et l’enfermer ensuite dans un magasin.
Mais, a-t-il ajouté, ce duo de malfaiteurs s’est désolidarisé de l’un des leurs du nom de Zida Ali alias "Satan", résidant au secteur n°17 de Ouagadougou et qui a fait du vol son domaine de prédilection. Exemple à l’appui, Mathurin Rouamba a précisé que Satan a été appréhendé avec un vélomoteur de marque Yamaha nano, deux ordinateurs portables, une imprimante et des effets d’habillement. Son subterfuge ? Il braquait les gens avec un pistolet en plastique repeint en noir, histoire de tromper la vigilance des uns et des autres pour commettre sa sale besogne. Leur butin composé de six vélomoteurs, cinq ordinateurs et une imprimante, a été saisi par les éléments de la gendarmerie nationale. L’adjudant- chef a confié qu’ils seront déférés au parquet où ils méditeront sur leur sort.
L’eau de javel LACROIX contrefaite
Le second groupe de personnes arrêtées, formé de cinq faussaires a été démasqué par les pandores au cours de leur mission visant à démanteler tous les membres du premier réseau. A en croire l’adjudant-chef Rouamba, ceux-ci s’adonnaient à cœur joie à la fabrication de l’eau de javel contrefaite, dans une concession au secteur n°17 de Ouagadougou, imitant ainsi la marque LACROIX. Bamouni Joseph, cerveau du groupe et quatre acolytes ont été surpris par les gendarmes en pleine activité, s’activant à la fabrication artisanale et au conditionnement du produit dans des bidons sur lesquels s’affichaient les étiquettes falsifiées de la marque LACROIX. Foi de l’adjudant-chef Rouamba, un échantillon de ce produit contrefait a été prélevé et analysé au Laboratoire national de santé publique où les résultats après analyses, ont montré que celui-ci est impropre à la consommation humaine, alors que ça fait une dizaine d’années qu’il est mis sur le marché national. Par conséquent, la gendarmerie a informé les services de contrôle du ministère en charge du commerce, qui se sont eux aussi, déportés sur les lieux pour constater les faits.
« Il a été constaté que le présumé délinquant remplissait des bouteilles de récupération de marque LACROIX avec un liquide de sa fabrication. Les bouteilles étaient ensuite fermées par des capsules dont l’inviolabilité avait été rompue », a expliqué le conseiller technique du ministre du commerce, Charles Eugène Nabollé. Pour lui, le produit n’était pas conforme aux normes et à ce titre, plusieurs infractions ont été commises. Il s’agit, selon lui, de la tromperie du consommateur sur la qualité du produit, la contrefaçon, la non détention d’une autorisation de production, le non respect des règles de protection du consommateur sans oublier le manque de label. Ce sont environ 2000 bidons d’eau de javel, un kilogramme de soude, deux kilogrammes de chlore, un lot d’étiquettes LACROIX contrefaites et divers autres matériels qui ont été retirés chez les faussaires. Au regard de la gravité des faits, a dévoilé M. Nabollé, des sanctions sont prévues par la loi en la matière et tout contrevenant coure des peines variant entre un à six mois d’emprisonnement, ou d’une amende comprise entre 50 mille à 5 millions de F CFA ou encore un emprisonnement et le paiement d’une amende. Elles peuvent être toutefois portées au double, a-t-il dit, en cas de situations aggravantes.
« Les investigations se poursuivent et nous allons retirer le produit sur le marché où il est vendu il y a près d’une dizaine d’années », a rassuré Charles Nabollé tout en invitant les consommateurs de l’eau de javel à être vigilants. Quant au directeur général de la qualité et de la métrologie, Oumarou Ky, il est pourtant facile de reconnaître l’original de ce produit à l’adaptable. A l’entendre, tout bidon d’eau de javel dont l’ouverture de la capsule ne fait pas de déclic est un des signes visibles de la contrefaçon du produit. Les conférenciers ont lancé une fois de plus, un appel à la collaboration entre population et force de sécurité afin de dénoncer les individus aux comportements suspects.