Dans un classement des villes où il fait bon vivre, réalisé par le magazine The Economist Intelligence Unit, sur 140 villes, l’Afrique de l’Ouest n’est représentée que par une seule ville, Abidjan. Autrement dit, il ne fait pas bon vivre dans les villes de l’Afrique et de l’Afrique de l’ouest en particulier. S’il y a des raisons à tout cela pour les villes de certains pays gagnés par l’instabilité, souvent ce retard semble signifier, pour d’autres, qu’ils n’ont pas su saisir des opportunités.
La plupart des villes africaines qui figurent dans le classement réalisé par The The Economist Intelligence Unit se situent parmi les moins vivables. Certaines sont loin encore de figurer dans un classement international, ou de se faire une place dans un classement régional quand bien même elles bénéficieraient, pour l’heure, de conditions plus favorables par comparaison à certaines de leurs voisines.
Il y a les pays pour lesquels la priorité va à la stabilité…
Dans un article intitulé Où va l’Afrique de l’Ouest?, Slate Afrique peignait un tableau sombre de la situation en Afrique de l’Ouest, par un tour d’horizon des pays. Pas étonnant que la plupart de ses villes, qui donnaient l’espoir à tout un continent se retrouvent pratiquement absentes du classement des villes offrant une meilleure qualité de vie, ou pour quelques unes en queue de peloton. La stabilité politique, préalable à tout développement et à une urbanisation réussie reste encore une quête permanente pour beaucoup de pays africains.
Ainsi la Côte d’ivoire, poumon économique de la sous-région, doit se relever de la crise de 2010 et vaincre ces vieux démons qui resurgissent ces derniers temps; le Nigéria qui aurait pu tirer profit de ses richesses pétrolières et de sa forte population, doit d’abord résoudre en interne de nombreux conflits; le Mali qui a perdu les points de son modèle démocratique doit attendre encore longtemps pour présenter des villes plus attrayantes.
Et il y a ceux qui devraient profiter mieux de leur stabilité, comme le Burkina Faso
Quid de notre capitale, Ouagadougou? Oui, c’est peut-être un rêve que d’imaginer une ville burkinabé dans le classement des 140 villes les plus agréables au monde. Seulement, même en Afrique, la capitale burkinabé est à la traîne. Si la stabilité politique semble déterminer en grande partie le développement à partir duquel une ville peut offrir une meilleure qualité de vie, le Burkina Faso aurait pu profiter, en dépit de la crise de 2011, d’une relative situation favorable pour obtenir une place pour sa capitale au sein de ces villes, au moins africaines, où il fait bon vivre.
Et si ce classement ne signifie rien pour le citoyen lambda, il reste néanmoins vrai que le pays peut profiter de la relative stabilité pour booster son développement de façon générale et rendre sa capitale plus agréable. On peut bien se demander ce que les autorités attendent pour lancer les projets et programmes qui feraient du Burkina Faso un pays de services et d’accueil de grands évènements. L’ambition est chaque fois reprise comme le refrain d’une berceuse.
En effet, la stabilité a besoin, pour servir le développement, de se conjuguer avec une vision claire et futuriste, portée par des hommes et des femmes qui en font un sacerdoce, avec le soutien d’une population faite de citoyens actifs. Et ces suppléments, on ne peut pas se vanter de les réunir au Burkina Faso.
A titre illustratif, dans le classement du magazine britannique, et comme l’expliquent les experts, les performances dans le domaine des infrastructures compte 20%. Il s’agit par exemple du réseau routier et du transport public. Rien qu’à considérer ce dernier critère, le Burkina Faso semble être loin de décrocher un rang dans un prochain classement..