L’ancien ministre de l’Information, Abdoulaye Adama Touré, décédé le samedi 28 octobre 2012 a été élevé, le lendemain dimanche, au rang de commandeur des palmes académiques à titre posthume avant d’être conduit à sa dernière demeure, dans l’enceinte de son établissement, le lycée de la Jeunesse à Ouagadougou.
Enseignants, syndicalistes, politiciens, hommes d’affaires, opérateurs économiques, anciens collaborateurs, autorités administratives, religieuses, élèves et étudiants, tous étaient dans la soirée de dimanche devant la cour mortuaire pour rendre hommage à Abdoulaye Adama Touré, décédé le samedi 28 octobre 2012 à l’âge de 76 ans. Venu soutenir la famille, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Alain Edouard Traoré a, au nom du président du Faso, élevé à titre posthume l’illustre disparu au rang de commandeur des palmes académiques. Des témoignages émouvants ont rappelé les dimensions sociale, politique, syndicale et administrative de l’homme. Accompagnés de chaudes larmes, les mots du représentant des petits-fils et celui des enfants ont ému plus d’un. Papy par-ci, papa par-là, les deux n’auront jamais pensé, disent-ils, que le repas de Tabaski pris ensemble avec leur cher, la veille de sa mort allait être le dernier de celui-ci. « La volonté de Dieu est aussi la nôtre. Merci papy, continue de veiller sur nous », se sont ils résignés. Le défunt a été un grand homme politique et syndical. Et du témoignage de Philippe Ouédraogo, Secrétaire général du Parti africain de l’indépendance (PAI), il ressort que le disparu a occupé le poste de premier responsable de ce parti de 1975 à 1990. « Un militant syndical actif. Il a été la mémoire de son époque. C’est un grand homme qui sait donner des conseils aux jeunes et des avis aux anciens. Il est fidèle en amitié. C’est une référence, un modèle », tels sont quelques mots forts de Philippe Ouédraogo.
Dans le monde de l’éducation les acteurs pleurent un grand enseignant d’histoire, pédagogue et promoteur de l’enseignement. Le lycée de la Jeunesse qu’il a fondé depuis octobre 1990, avec actuellement un cycle supérieur, compte plus de 1500 élèves avec une centaine de personnels administratifs. L’Union des enseignements secondaires des établissements laïcs a également reconnu en cet homme un patriote soucieux de la formation de la jeunesse. Et pour tout cela, elle pense comme les sages africains que les morts ne sont pas morts. « Votre esprit vivra à jamais dans nos cœurs, dans les bâtiments, dans ces arbres, dans ces lumières et brasseurs des classes, dans ces photos de famille que vous nous laissez. Votre demeure sera pour nous un lieu de recueil et d’inspiration », a soutenu le représentant des élèves du lycée de la Jeunesse.
Un homme inoubliable
Outre ces actions, ses anciens collaborateurs retiennent de lui ses initiatives dans le domaine de l’information. Ministre de l’Information de 1983 à 1984, il a posé des actes qui resteront gravés dans l’histoire du Burkina Faso. Selon son secrétaire général de l’époque, Hamed Koné, l’illustre disparu a travaillé à la création de l’ancêtre du Conseil supérieur de la communication (qui devait s’appeler à l’époque Conseil national de la presse), de la Maison de la presse et du quotidien d’Etat Sidwaya où il a signé le tout premier éditorial du n°0 paru le jeudi 5 avril 1984. Dans cet éditorial, on peut y lire « Voici enfin le quotidien d’Etat, le quotidien tant attendu. Il s’appelle Sidwaya qui veut dire en langue nationale mooré la vérité est venue ».
Après les témoignages et la prière des défunts dirigée par le Check Aboubacar Doukouré, la dépouille mortelle a été accompagnée par une foule dans son lycée de la Jeunesse. Il repose désormais dans le jardin dudit lycée et laisse derrière lui des petits-enfants, des enfants, parents et amis inconsolables.