Les secrétaires généraux des centrales syndicales du Burkina Faso ont rencontré le jeudi 25 octobre 2012 à Ouagadougou, les hommes des medias. L’objectif était de leur faire le point des attaques contre la liberté syndicale et des licenciements de travailleurs.
« La question des libertés démocratiques et syndicales a constamment préoccupé le mouvement syndical. Ces dernières années, nous avons noté de nombreux cas d’atteinte à la liberté syndicale, notamment des sanctions arbitraires contre des responsables et militants syndicaux et des délégués du personnel ». C’est en ces termes que le président du mois des centrales syndicales, Joseph L. Tiendrebéogo, a justifié la rencontre de ce Jeudi 25 octobre 2012 avec les journalistes. Selon lui, des cas d’atteinte à la liberté syndicale dans un certain nombre d’entreprises et de sociétés, notamment à la Société minière de Taparko (SOMITA) et à Iamgold, ont été notés. Il a rappelé que le licenciement à SOMITA est parti de simples négociations salariales par les travailleurs. « Ces négociations, par le fait de la direction de la mine, ont abouti à des violations graves des droits des travailleurs et au bafouement de la législation du travail au Burkina Faso », a-t-il poursuivi. Pour M. Tiendrebéogo, les travailleurs ont décidé de jouir pleinement des pauses que leur accordent les textes face au refus de la direction de la SOMITA de répondre à leur revendication. « Informée de cette décision, la direction a commencé à proliférer des menaces qui ont conduit les travailleurs à porter plainte auprès de la direction régionale du travail et de la sécurité sociale du Centre-Nord », a-t-il relevé. Aussi, a-t-il déclaré, la direction a procédé au licenciement d’une trentaine de travailleurs dont des délégués syndicaux et du personnel. Pour lui, l’objectif inavoué est d’effrayer les travailleurs et les dissuader de tout esprit d’organisation de lutte. A l’entendre, la direction générale de la SOMITA –SA a passé outre les avis émis par l’inspection du travail et a choisi délibérément d’agir en violation de la loi. « Nos organisations syndicales ne peuvent pas accepter ces comportements des autorités qui tendent à devenir une habitude », a-t-il martelé. Et de poursuivre : « Face à ces atteintes à la liberté syndicale et au silence des autorités, les organisations dénoncent les sanctions prises contre les travailleurs de la société en violation des textes et le silence des autorités supérieures de l’administration du travail ». Les syndicats se sont dit engagés à prendre à témoin l’opinion nationale, en particulier les militants et les travailleurs qu’ils appellent à se mobiliser autour des actions qui seront engagées, toute chose qui doit se traduire par la réintégration des travailleurs "abusivement" licenciés.