Rasmané Ouédraogo a tenu jusqu’au bout et remporté le maillot jaune du 26e tour cycliste international du Faso le dimanche 28 octobre 2012. Il succède à un autre Burkinabè, Zidwemba Bangba, Hamidou, vainqueur de la 25e édition. La 10e et dernière étape, elle, a été gagnée par l’Algérien Adil Barbari.
Il en rêvait, il savait qu’il avait les moyens de le réaliser, mais il savait que cela n’allait pas être une mince affaire. Grâce à ses coups de pédale, à la solidité de son jarret, mais surtout à l’intelligence de course qu’il a menée et au soutien sans faille de ses coéquipiers, Rasmané Ouédraogo a été sacré «maillot jaune du 26e tour cycliste international du Faso». Sa victoire, il a commencé à la dessiner lors de la 2e étape, Yako-Ziniaré, lorsqu’il avait détrôné le Néerlandais Leander Schreurs qui le devançait de 4 secondes lors de l’étape inaugurale Ouagadougou- Ouahigouya. Depuis lors, il n’a plus lâché cette tunique qui lui tenait à cœur. Il est parvenu donc à conserver l’écart de 1mn 39 jusqu’au bout.
Ce qui paraît curieux, c’est que Rasmané n’a gagné aucune étape sur ce tour, encore moins un autre Burkinabè. Mais le plus important, c’est qu’il soit le meilleur athlète au classement général. D’ailleurs en plus du maillot du leader, «Razo» a enfilé le maillot vert aux points, celui du meilleur jeune, de l’intégration et du premier Burkinabè. Cette démonstration de force, c’est du jamais vu sur le tour du Faso depuis sa création. Quoi de plus normal, car, en plus de son talent, il a bénéficié d’un stage d’environ 4 mois en France où il est allé s’aguerrir avant la compétition. C’est donc dire qu’il avait un ascendant sur ses concurrents. Toutefois, il avait en face de lui une farouche résistance du Néerlandais Leander Schreurs, arrivé 3e au général derrière un autre Burkinabè, Aziz Nikiéma. Par contre, les victoires d’étape ont fui l’écurie des Etalons. Elles étaient l’affaire des Pays-Bas (3 fois), de la Belgique (3 fois) et de l’Algérie (4 fois).
L’Algérien tient tête aux Européens
Pour l’étape finale courue le dimanche 28 octobre 2012 entre Kombissiri et Ouaga (en plus d’un circuit de 12 tours), il n’y a pas eu d’animation particulière : c’est une étape de prestige. Les forçats ont roulé groupés. Toutes les tentatives d’attaques étaient vouées à l’échec. Et comme les ténors contrôlaient la course, ce sont les seconds couteaux qui sont prompts sur les sprints intermédiaires.
La victoire finale s’est disputée au sprint, et Rasmané Ouédraogo tenait à se l’adjuger. Normal, car le ministre des Sports et des Loisirs lui promettait une prime de 5 millions s’il remportait en sus, la victoire d’étape. Mais il n’a pas pu suivre les déhanchements de l’Algérien Adil Barbari. «J'ai cherché la victoire d'étape pour faire plaisir à la population, mais je n’ai pas pu», a-t-il déclaré. Son directeur technique, Martin Sawadogo, reconnaît que le Fennec algérien est un bon sprinteur, difficile à battre. «Pour le maillot jaune, on savait qu’il y avait un bon coup à jouer dès que nous avons pu prendre la tunique. Mais lors de la 9e étape, on a eu un peu de frayeurs car ça attaquait de partout. Dieu merci, l’équipe a beaucoup travaillé pour moi, et c’est une victoire collective», a souligné le vainqueur du Tour 2012. Les 104,8 km du jour ont été parcourus en 2h 26mn 21s, soit une vitesse moyenne de 42,926 km/h.
Pour le ministre Yacouba Ouédraogo, il faudra mettre davantage de moyens au niveau du sport qui nous donne des leçons de solidarité et des moments de liesse populaire. «L’an passé, nous avons été en jaune, cette année encore. C’est vrai qu’aujourd’hui, c’est le cyclisme qui nous apporte de la joie. Nous, nous sommes là pour soutenir tous les sportifs afin que tout le Burkina soit heureux. Et quand on voit les résultats, cela est à l’honneur de ces athlètes-là qui se battent sur tous les terrains». En tout cas, les Burkinabè ont fait une razzia sur ce tour. Il leur reste de confirmer tout cela dans quelques jours lors du championnat d’Afrique qui aura lieu au Burkina.