Le bureau politique national du Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS) a suspendu, à l’unanimité, pour 6 mois François Ouampousga Kaboré de son poste de président national de la formation politique et ce, à quelque 1 mois des législatives et municipales couplées du 2 décembre prochain. Les raisons de cette décision : entre autres, la violation de l'article 39 des statuts du parti, qui stipule que les décisions d'alliance sont laissées à l'appréciation du bureau politique national ; ce qu'il n'a pas respecté en alliant le PDP/PS au Mouvement progressiste africain (MPA).
Le moins que l'on puisse en dire est que ce qui arrive à ce parti est malheureux, car, depuis le décès de son fondateur, le Pr Joseph Ki-Zerbo, il décline inexorablement. Et comme dirait quelqu’un, au rythme au quel ce parti s’enfonce, il risque de trouver du pétrole tant il titille les tréfonds de la scène politique ; pour dire qu’au PDPS/PS, le parti vole de jour en jour en éclat et on se dispute aujourd’hui ses lambeaux. Le malaise est si profond qu'il faut remonter jusqu’à 1996 pour connaître les origines de cette descente aux enfers.
Plus que jamais, on peut dire que ce parti a été enterré avec Ki-Zerbo. Faut-il penser, comme certains, que le «vieux» n’a pas préparé sa succession ou que ce sont les héritiers qui ne sont pas dignes de l’illustre disparu ? En tout cas, le fait est là que le président du PDP/PS est suspendu de cette fonction pour un semestre, lui qui est pourtant candidat aux prochaines législatives. L’observateur lambda peut donc se demander si le désormais ex-champion du parti est out ou pas, d’autant que les élections sont imminentes. Héritage ab intestat ? La certitude est que c'est lourd à porter.
Fonction publique: La chasse aux fantômes est ouverte
Le recensement biométrique des agents de la fonction publique vient de produire ses premiers résultats : sur 120 420 fonctionnaires ou supposés tels, il se dégage un effectif de 113 819 personnes dûment enrôlées et en situation régulière ; reste donc 6 250 présumés inexistants, dont les traitements et salaires s’élèveraient, selon les estimations du ministère, à près de trois milliards, un manque à gagner pour le contribuable et un trop-perçu pour ces fonctionnaires plus ou moins fantômes, qui seront sans doute appelés à se justifier sinon à rendre gorge.
Une chose est sûre : l’opération est appelée à se répéter pour qu’administration publique rime avec ordre, maîtrise des coûts et bonne gouvernance. Avant cela, il y a eu les opérations billetage et leur lot de fraudeurs ; cette fois, avec l’enrôlement biométrique, le ministre Soungalo Ouattara et ses limiers viennent de franchir un nouveau palier dans la traque de ces fonctionnaires qui sont en disponibilité, voire pire, passés de vie à trépas, mais réussissent le tour de force de répondre à l’appel du viim koêga (parole de vie) ; des agents fantômes qui, malgré les billetages successifs, hantaient encore les registres de la Solde. Désormais, le temps leur est compté, car la chasse est bel et bien ouverte.