Dans le cadre de la commémoration en différé du 24e anniversaire de la Convention des Nations unies sur les droits des enfants, l’Alliance ChildFund a organisé une cérémonie de plaidoyer avec des enfants, en présence du ministre des Droits humains et de la Promotion civique, Prudence Julie Nigna/Somda, le mardi 3 novembre 2013 à Ouagadougou.
Qui mieux que les enfants pour dénoncer les maux qui minent notre société et exprimer leurs attentes quant à l’amélioration de la situation ? Et c’est par la voix des Organisations non gouvernementales (ONG) telles que Christian Children’s Fund of Canada (CCFC) et BØRNEFonden, toutes deux membres de l’Alliance ChildFund que les enfants ont choisi de s’exprimer ce mardi 3 novembre 2013. En effet, commémorée le 20 novembre de chaque année par la communauté internationale, cette journée qui signe l’adoption de la Convention relative aux droits des enfants (CDE), se veut non seulement une occasion pour marquer l’événement dans chaque pays, mais aussi pour évaluer le chemin parcouru dans la mise en œuvre de la convention en matière d’avancées et de blocages. Cette année, le Burkina Faso qui célèbre en différée la journée, a voulu, à travers cette cérémonie, présenter les résultats de l’enquête dénommée « Petites voix, grands rêves » initiée par l’Alliance ChildFund sur les aspirations des enfants à travers le monde. Quatrième du genre, cette enquête a mis l’accent sur la protection de l’enfant, et a permis de relever, selon le directeur-pays de Children’s Fund, Christophe P. Zoungrana, que les enfants au Burkina Faso et dans le monde entier sont conscients des causes de la violence dans leurs pays. Et que, trois principales causes sont à l’origine de ces violences. Il s’agit notamment des mauvais comportements, de l’alcool et de la drogue. Mais, une particularité est à noter dans cette enquête, a fait remarquer M. Zoungrana. En effet, dans les pays en voie de développement, les enfants enquêtés ont aussi cité la pauvreté, les violences domestiques et les conflits sociaux comme causes de violences dans leur pays.
Prudence Nigna rassure
Pour cette rencontre, il s’est agi pour les 36 enfants venus de diverses régions du pays de s’adresser directement aux autorités, afin de présenter les résultats de l’enquête, de faire passer leurs messages et de poser des questions visant à éclairer leur lanterne sur les thèmes liés à la violence.
Et ce face à face avec la ministre en charge des droits humains, Prudence Julie Nigna/Somda, a permis aux uns et aux autres de comprendre que dans certaines situations, ce qui est considéré comme une violence n’est que des préoccupations à même de leur permettre de réussir dans leur vie. « Quand les parents et les enseignants vous obligent à apprendre vos leçons malgré vous, c’est parce qu’ils se préoccupent de votre avenir », a-t-elle précisé. La ministre Nigna a ensuite affirmé que ce cadre est important dans la mesure où il leur a permis d’écouter les enfants, de recueillir leurs attentes et d’envisager la prise en compte de ces attentes dans les futures activités. Conformément à la mission de son département, Mme Nigna a indiqué que des activités sont menées en faveur des enfants et que des dispositions ont été prises afin que les législations qui protègent les tout-petits soient conformes à celles en vigueur au plan international. En outre, elle a rassuré qu’un plaidoyer sera mené à l’endroit des autorités pour que l’accent soit mis sur les droits des enfants afin de lutter contre les violences faites aux enfants et les pires formes de travail.
Elle a aussi laissé entendre que des clubs de civisme seront mis en place dans les écoles et lycées pour promouvoir le civisme à la base.
Pour M. Zoungrana, l’objectif de cette journée est atteint car il était question pour les ONG de faire entendre de vive voix aux autorités, le souci des enfants. C’est pourquoi, Il a remercié la ministre pour tous les efforts consentis pour l’instauration de l’éducation civique dans les établissements.