Ouahigouya - La direction provinciale de l’Action sociale et de la solidarité nationale du Yatenga a organisé, le mardi 3 décembre 2013 à Ouahigouya, un théâtre-forum de sensibiliser et encourager la population à adhérer à l’adoption nationale.
La direction provinciale en charge de l’Action sociale du Yatenga n’a pas voulu rester en marge de la campagne nationale de sensibilisation sur les adoptions nationales. C’est pourquoi, elle a choisi la voie de l’approche participative, notamment le théâtre-forum, pour sensibiliser et exhorter la population à adopter les enfants. Car, à en croire le directeur provincial (DP) de la structure, Lambert Ouédraogo, les adoptions internationales dépassent de loin celles nationales au niveau du Burkina. Ainsi, à travers le théâtre-forum, il s’est agi d’amener la population à comprendre tous les contours administratifs, juridiques et psychosociaux liés à l’adoption nationale. Pour M. Ouédraogo, les burkinabè doivent comprendre qu’ils peuvent venir en aide à des enfants privés de famille en les adoptant. Et pour bien faire passer le message, la direction a fait appel à l’expertise de la troupe du « Théâtre de l’Espoir » du célèbre comédien, Hypolite Ouangrawa, alias « M’Ba Boanga ». La troupe a présenté un sketch mettant en exergue les grossesses non désirées, les abandons et les adoptions d’enfants ainsi que les pesanteurs socioculturelles y afférentes. Emerveillés, les spectateurs ne se sont pas fait prier pour apporter leurs contributions à travers des échanges interactifs suscités par le jeu des acteurs. Une délégation venue de Ouagadougou au nom du ministère en charge de l’Action sociale a également apporté sa touche aux échanges. Son représentant, Silvain Zoungrana, a signifié que de 2010 à 2012 au Burkina, 243 enfants ont été adoptés au niveau national contre le double pour ce qui concerne les adoptions internationales. Et le DP, Lambert Ouédraogo, de renchérir qu’à Ouahigouya, les statistiques font état d’une dizaine d’adoptions internationales contre de rares cas au niveau national. Une preuve que la population burkinabè n’a pas encore adhéré à l’adoption des enfants. C’est pourquoi, un appel a été lancé afin que la donne change. Aussi, M. Zoungrana a-t-il souligné que sur le territoire national, il y a 66 centres d’accueil des enfants en détresse (CAED) qui sont des structures palliatives en matière d’adoption d’enfants. Selon le DP, l’adoption est conditionnée par une demande adressée à la direction régionale de l’action sociale et au tribunal de grande instance du ressort du couple requérant. Quant aux autorités provinciales, elles ont salué l’initiative des organisateurs du théâtre-forum qui a permis à la population d’avoir des éclairages sur l’adoption nationale. « Le message lancé ce soir n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd car tous ceux qui sont là seront des relais sûrs pour divulguer l’information auprès des autres », s’est convaincu le préfet de Ouahigouya, Ousmane Ouattara. Déjà, neuf familles ont été identifiées et qui sont prêtes à accueillir des enfants en détresse.