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L’Observateur Paalga N° 8516 du 9/12/2013

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Paix et sécurité : La Centrafrique... au centre des préoccupations
Publié le lundi 9 decembre 2013   |  L’Observateur Paalga


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© Autre presse par DR
Un jeune Centrafricain implorant l`aide de Dieu pour que la paix revienne dan son pays


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400 morts en 3 jours qui ont eu droit à 3 jours de deuil, on se doutait bien que le dossier centrafricain serait l’objet de travaux pratiques pour le Sommet de Paris des 6 et 7 décembre 2013, consacré à la paix et à la sécurité en Afrique, mais les appréhensions ont dépassé les bornes. Cela souligne la gravité de la situation et l’urgence d’intervenir en RCA. Les tueries ci-haut mentionnées ont provoqué la montée en puissance de la mobilisation militaire franco-africaine : ainsi, les forces françaises intervenant en Centrafrique dans le cadre de l’opération "Sangaris" sont passées de 1400 à 1600 dès avant-hier, et l’Union africaine a annoncé que sa force multinationale, 3500 hommes initialement prévus, monterait à 6000 "dans les jours qui viennent, pas aussi rapidement que nous" (Hollande) ; pas aussi rapidement que nous.



Tout comme précédemment au Mali quoi. Qu’on ne parle donc surtout pas de néocolonialisme ou d’impérialisme, car "les armées africaines, dans la situation qu’elles connaissent aujourd’hui, ne sont pas équipées pour avoir cette efficacité que nous avons, et si les Français n’avaient pas été les premiers, en première ligne, les terroristes auraient gagné Bamako et déstabilisé l’ensemble de la région", toujours selon le président François Hollande qui, par cette comparaison, justifie l’intervention française sur les bords de l’Oubangui-Chari. Autre parallélisme avec la situation au Mali, en Centrafrique aussi, certains soldats resteront au-delà des 6 mois de l’opération Sangaris, 500 ou 600, mais pas pour toujours, et il faudra que des forces africaines mandatées par l’ONU prennent le relais.

Etant donné que, du Mali, Hollande disait : "On n’y restera qu’un an" et qu’ils y sont encore pour quelque temps, peut-être bien qu’un autre parallélisme s’ajoutera entre les interventions militaires de l’Hexagone au Mali et en Centrafrique. Dans l’interview qu’il a accordée à l’occasion du Sommet de l’Elysée conclu samedi, le chef de l’Etat français ne dit-il pas encore que : "Désarmer et organiser la sécurité du territoire et préparer des élections, cela, il faudra sans doute un peu plus de temps". C’est donc le principe de réalité qui s’impose. Tout juste peut-on regretter que, 50 ans après nos indépendances, on en soit encore à tout attendre des ex-métropoles et à s’en remettre pour tout aux anciennes puissances tutélaires du continent, cédant là aussi au principe de réalité.

Sans doute que si elle avait eu lieu plus tôt, l’intervention de Paris aurait permis d’éviter ne serait-ce que quelques morts, viols ou pillages, ce qui serait déjà très bien, mais comme il n’est jamais trop tard pour bien faire... Pour ce qui est de bien faire justement, dans l’état actuel des choses, les soldats français n’interviendraient que dans des situations susceptibles d’être qualifiées de flagrants délits, puisque, dit-on, quand ils croisent des porteurs d’armes, qui viennent peut-être de commettre quelque chose ou vont le faire, ils ne font rien. Il est vrai que, selon le chef suprême des armées françaises, la mission à eux confiée, c’est : "Désarmer les milices, celles qui se comportent comme des bandits de grand chemin, détroussant les gens, violant des femmes, tuant des hommes dans les hôpitaux... Si ces hommes continuent de piller, de voler, d’agresser, j’ai donné les consignes les plus claires : ils seront, à ce moment-là, neutralisés, arrêtés, leurs armes confisquées, et s’ils résistent il y aura l’action de la force".

Toujours pour ce qui est de bien faire, la France aurait répondu aux appels à l’aide de Bozizé que la Centrafrique n’en serait peut-être pas là. Malgré tout ce qu’on pouvait lui reprocher, ce François-là, qui a manqué du soutien de Paris, de l’Afrique Centrale et qui a été combattu par le Tchad, ses compatriotes le regrettent peut-être, car il se révèle être un moindre mal que Djotodia, dont Hollande est allé jusqu’à dire : "On ne peut pas laisser en place un président qui n’a rien pu faire, voire même a laissé faire". Pourvu que "On" signifie le seul peuple centrafricain. Comme pour confirmer que ce n’est pas pour nos beaux yeux que Paris intervient çà et là sur le continent africain, le président français a dit que "l’Afrique, c’est un continent qui connaît un développement considérable, une croissance très élevée, où il y a beaucoup de projets d’infrastructures, d’accès à l’énergie, de constructions de villes... il y a vraiment des possibilités d’investissements... Et puis on consacre aussi des aides importantes au développement, donc on doit en avoir aussi à un moment donné, non pas le retour, mais la pleine utilisation pour nos entreprises". Ça, c’est concernant le volet économique du Sommet de Paris. En attendant les retours sur investissements, combien coûtera l’opération Sangaris? 50 millions d’euros à payer en grande partie par l’Europe. Pour pallier l’incapacité militaire du continent noir à faire face à certains périls, François Hollande s’est prononcé pour la création d’une force africaine en attente d’ici 2015 et, a-t-il assuré, "nous, nous pouvons former 20 000 soldats par an en Afrique".





Ahl-Assane Rouamba

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